mardi 26 novembre 2024 14:49

Les parlementaires européens plaident pour la mise en place d’un système européen centralisé de demande d’asile

Le Parlement européen a présenté, mercredi à Bruxelles, une proposition portant mise en place d’un système européen centralisé de demande d’asile qui pourrait inclure des quotas nationaux.

Une résolution présentée en commission parlementaire des libertés civiles et adoptée par 44 voix pour, 11 voix contre et une abstention, expose la proposition de révision du règlement de Dublin III qui détermine quel Etat membre est responsable du traitement d'une demande d'asile.

Le texte de la résolution rédigé par les eurodéputés Roberta Metsola et Kashetu Kyenge souligne que le système d'asile actuel ne tient pas correctement compte des pressions migratoires particulières auxquelles sont confrontés les Etats membres aux frontières extérieures de l'UE.

Les eurodéputés plaident, à ce titre, pour "une réforme radicale" des règles dites de Dublin pour garantir l'équité, la responsabilité partagée, la solidarité et le traitement rapide des demandes.

"La situation est extrêmement grave", a déclaré Mme Metsola, précisant qu en 2015, 3771 personnes se sont noyées en essayant d’atteindre l’Europe et plus de 450 autres, dont 77 enfants, y ont déjà perdu la vie depuis début 2016.

"En tant que responsables politiques, nous avons le devoir de garantir que ces victimes ne soient pas seulement des statistiques anonymes. Il s'agit de véritables êtres humains qui avaient leur propre vie. Nous devons tous faire mieux, l'indifférence n'est pas une option. Il est temps d'agir sur tous les fronts et c'est ce que demande ce rapport", a-t-elle ajouté.

Mme Kyenge a préconisé, de son côté, "une approche migratoire globale", basée sur le principe de la solidarité entre les Etats.

"Une gestion globale est nécessaire pour mettre en œuvre le principe de solidarité entre les pays, partager de façon équitable les responsabilités et placer les valeurs de vie et de droits fondamentaux au cœur du processus", a-t-elle estimé.

Le texte de la résolution souligne, en outre, la nécessité de mettre en place "un dispositif législatif contraignant et obligatoire", en matière de réinstallation, préconisant la réinstallation d'un nombre "significatif" de réfugiés par rapport au nombre total de demandeurs d'asile dans l'Union.

Les eurodéputés ont plaidé également, dans leur résolution, pour l’octroi d’une aide technique et financière aux Etats membres de première arrivée, comme l'Italie et la Grèce, afin de leur permettre d'enregistrer tous les migrants, mettant l’accent sur l’urgence de mettre en place un système de protection en faveur des enfants, notamment ceux voyageant seuls afin d’empêcher abus et exploitation.
Les eurodéputés ont suggéré, par ailleurs, la conclusion d’accords de "réadmission" à l'échelle européenne qui, selon eux, devraient passer avant les accords bilatéraux entre Etats membres et pays tiers, insistant sur le fait que le retour de migrants devrait uniquement être effectué si le pays dans lequel ils sont renvoyés est sûr pour eux.

16 mars 2016

Source : APS

Google+ Google+