mercredi 27 novembre 2024 05:46

Les pays engagés dans la lutte contre la migration irrégulière appelés à revoir leurs politiques d'aide au développement (séminaire)

Les Etats d'origine, de transit et de destination doivent renforcer davantage leur coopération et revoir leurs politiques d'aide au développement selon des concepts novateurs et des projets structurants en vue de manier les problèmes et défis que leur pose le flux de la migration irrégulière, a indiqué mercredi Mohamed Bernoussi, secrétaire général du ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger.
Dans ce sens, le co-développement se révèle une initiative louable dont il faudrait renforcer le contenu en le dotant d'un mécanisme de mise en Âœuvre et d'une concertation sur la mutualisation des moyens dans le but d'encourager la migration régulière comme outil de lutte contre celle irrégulière, a ajouté M. Bernoussi dans son allocution à l'ouverture d'un séminaire qui se tient, du 22 au 24 courant à Rabat, sur les "Mesures pour soutenir la réinsertion professionnelle des migrants circulaires et de retour dans les pays d'origine".
M. Bernoussi a ainsi mis en avant l'expérience prometteuse du Maroc dans ce cadre, soulignant que le concept de co-développement est intégré dans sa stratégie nationale de développement économique et social du fait de "la place qu'occupent les transferts de l'épargne dans l'équilibre de la balance des paiements et de la volonté affirmée des migrants marocains de contribuer au développement de leur pays".
Il a en outre mis en exergue la mobilisation des compétences préconisée par le ministère chargé des MRE comme un axe prioritaire de son plan d'action, en informant les Marocains établis à l'étranger sur les opportunités au Maroc tout en développant des partenariats entre les secteurs public et privé pour formaliser les besoins en matière de compétences ou d'expertise marocaines expatriées.
"Nous avons une structure en gestation au ministère pour réinsérer les personnes qui n'ont pas réussi leur projet migratoire. Nous allons mettre en valeur leurs expertises afin qu'ils puissent contribuer au développement de leur pays", a dit M. Bernoussi.
De son côté, Raimundo Aragon Bombin, conseiller de l'emploi et de la sécurité sociale à l'ambassade d'Espagne à Rabat, a mis en relief les axes prioritaires établis par l'Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID) et a relevé l'intérêt de la migration circulaire dans la croissance, rejetant par-là l'idée de certains experts qui estiment que seule la migration permanente puisse être un facteur de développement.
Pour sa part, la coordinatrice du projet de la Fondation internationale ibéro-américaine d'Administrations des politiques publiques (FIIAPP), Marzia Cardinali, a décliné les grandes lignes de la nouvelle phase de l'approche globale de l'Union européenne, basée sur les partenariats et la combinaison des objectifs, mettant l'accent sur l'impact des migrations et de la mobilité sur le développement.
Elle a jeté la lumière sur certaines mesures susceptibles d'aider à la réinsertion professionnelle des migrants, mettant en avant la reconnaissance des compétences acquises autour des processus migratoires et celle des diplô mes obtenus hors l'Europe.
Le chef du programme Migration et développement à FIIAPP, Sara Bayès, a présenté le projet "Appui et conseil aux administrations publiques africaines responsables des initiatives sur la migration et le développement, dans la route migratoire de l'Afrique de l'Ouest" (MEDAO), qui "assume le défi de concrétiser les axes identifiés lors de la réunion d'experts sur la migration et le développement (Dakar juillet 2008) ainsi que les engagements politiques pris lors de la Conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement (Paris novembre 2008).
Elle a en outre expliqué les phases de ce projet, notamment l'identification des besoins et des capacités des pays, la formation sur l'élaboration d'un plan de travail dans le secteur identifié comme prioritaire et l'assistance technique dans la mise en œuvre d'un plan de travail sectoriel par pays.
Ce séminaire de formation, organisé par le ministère chargé des MRE en collaboration avec la FIIAPP, vise à renforcer les capacités des administrations publiques responsables de l'adoption et de la mise en Âœuvre des mesures d'accompagnement des migrants circulaires et de retour, afin d'assurer la réalisation des conditions favorables pour leur réintégration professionnelle.
La rencontre, à laquelle participent, outre le Maroc, le Sénégal, la Cô te d'Ivoire, le Cap-Vert, tend également à favoriser la diffusion de bonnes pratiques en matière de formation et de réinsertion professionnelle en vue de les répliquer dans d'autres pays et appuyer les processus d'emploi pour la réinsertion des migrants de retour.
22/02/2012
Source : MAPF

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