mercredi 27 novembre 2024 14:08

"Les siestes grenadines", un documentaire sur les multiples facettes de l'immigration en Méditerranée

"Tu m'interdis tout ce que je désire !. J'aimerais que toi et maman, ta divorcée, me regardent en train de pratiquer cette danse africaine". Si la première phrase adressée par Sofia à son père, dans une scène du film "Les siestes grenadines" est révélatrice des problèmes auxquels font face certaines familles du sud de la Méditerranée, la deuxième représente, selon le film, la panacée à ces problèmes.
Alors que la première phrase, lancée sur un ton d'indignation par la jeune fille, qui se disputait avec son propre père, a ouvert le film, la deuxième l'a terminé sur une note plutôt sentimentale.
Ce long-métrage du Tunisien Mahmoud Ben Mahmoud, projeté dans le cadre de la 18ème édition du Festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan, relate l'histoire de Wahid, un immigré tunisien installé en France avec son épouse française et sa fille Sofia.
Les problèmes entre les époux ayant devenus légion, Wahid emmène sa petite famille au Sénégal, avant de décider de regagner en compagnie de sa fille son pays natal, la Tunisie, après avoir pris courant de la liaison amoureuse qu'entretient sa femme avec un jeune Sénégalais.
En retournant avec son ménage au bled, Wahid espérait ouvrir une nouvelle page de sa vie et familiariser sa fille avec les us et coutumes du pays. Mais Sofia ne s'en formalise guère et se permet des comportements jugés répréhensibles par son père, en voyageant toute seule, revenant tard dans la nuit ou encore en se procurant des petits-amis.
A son tour, Wahid tombe amoureux d'une animatrice de télévision qu'il essaie de faire accepter par sa fille, en vain. La tension monte d'un cran entre les deux femmes lorsque Sofia, dans un élan de colère, qualifie la présentatrice de "raciste" et va jusqu'à lui faire scandale dans sa propre émission, diffusée en direct, ce qui vaut à l'animatrice d'être licenciée sur-le-champ.
Le film traite aussi de l'immigration clandestine, à travers l'histoire de la courte liaison entre Sofia et un militaire tunisien qui rêve d'immigrer en Italie. N'ayant pas réussi à convaincre son amante du bien-fondé de son projet, il prend le large tout seul à bord d'une vieille barque, laissant derrière lui la jeune fille qui reprend sa vie émancipée, au grand dam de son père.
C'est ainsi qu'elle décide de se rendre à un festival de musique africaine, qu'abrite l'une des plus grandes villes tunisiennes. Entre-temps, la mère de Sofia débarque en Tunisie avec l'espoir d'emmener sa fille avec elle, en France.
Mis au courant des plans de sa divorcée, Wahid accourt au festival où il trouve sa fille en train de danser avec les troupes participantes, sous les regards émerveillés des spectateurs. "J'aimerais que toi et maman, ta divorcée, me regardent en train de pratiquer cette danse africaine", lance simplement la jeune fille à ses parents, sur quoi le film se termine.
Natif de Tunis en 1947, Mohamed Ben Mahmoud fit ses études en Belgique. Après avoir étudié le cinéma à l'INSAS (Institut National des Arts du Spectacle et Techniques de diffusion) de 1967 à 1970, il décrocha un diplô me en histoire de l'art et archéologie puis un autre en journalisme et communication sociale à l'Université Libre de Bruxelles (ULB).
Il réalise son premier long métrage "Traversées" en 1982. Il s'intéressa aussi au film documentaire et en réalisa au moins sept entre 1992 et 2006. Haut du formulaire
25 mars 2012
Source : MAP

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