Une majorité des électeurs suisses rejette le renvoi des étrangers criminels, à quelques jours d'un vote sur un texte dans ce sens présenté par la droite radicale, selon un sondage de l'institut GFS.bern.
Le texte initié par l'Union démocratique du centre (UDC/populiste) n'est plus soutenu que par 46 pc des Suisses, alors que les opposants grimpent à 49 pc contre à peine 40 pc il y a quelques semaines, précise-t-on de même source.
D'après les conclusions du sondage réalisé auprès de 1.400?personnes, l'élément le plus spectaculaire se passe à droite de l'échiquier dans la mesure où les sympathisants du Parti démocrate-chrétien (PDC) et du Parti libéral (PLR) ont fait volte-face.
L'institut GFS.bern reste toutefois très prudent sur ce qui va se passer le 28 février, jour du vote populaire. "La majorité relative semble être assurée, mais elle n'est pas suffisamment nette pour se révéler décisive", d'après les auteurs de l'enquête.
Pour les opposants à l'initiative de la droite conservatrice "pour le renvoi effectif des étrangers criminels", il est nécessaire de convaincre ceux qui sont encore indécis qui seront décisifs pour l'issue du référendum, notamment parmi les sympathisants du PDC et du PLR.
Les citoyens suisses avaient approuvé, en 2010, un premier texte de la droite populiste sur "l'expulsion automatique de criminels étrangers".
Le renvoi des criminels étrangers est déjà possible sous certaines conditions en Suisse. Mais le texte proposé par l'UDC va plus loin en proposant un retrait automatique du droit de séjour des étrangers inculpés, sans prendre en compte les délits.
Le renvoi peut donc être appliqué aussi bien pour un crime que pour un "abus de l'aide sociale". Nombre d'opposants à ce texte estiment qu'il viole le droit international et est entaché d'inconstitutionnalité.
22 févr. 2016
Source : MAP