mardi 26 novembre 2024 12:42

Lutte contre le racisme au Maroc

“Aâzi”, “aâzia” pour dire sale nègre ou sale négresse, “serrak ezzit” pour dire cafard noir. Les termes racistes utilisés pour proférer des injures infâmes à l'encontre des Noirs au Maroc, sont légion, toutes plus offensantes les unes que les autres. Mais tant que cela reste du verbal, c'est encore “gérable”. Au-delà, c'est plus qu'un être humain ne peut tolérer car certains comportements frisent la bestialité.

Le racisme, ne nous leurrons pas, c'est un fait bien réel dans ce Maroc qui se dit pourtant “accueillant”, “tolérant” et “ouvert” (sic)! Souvent cautionné par l'ignorance de l'autre, le romancier français Robert Sabatier pour sa part, estime plutôt que “c'est une manière de déléguer à l'autre, le dégoût qu'on a de soi-même”...

Pour ma part, j'estime que c'est profondément un manque regrettable d'éducation. Car en réalité, nul ne naît raciste. De même que “le blanc, le jaune, le noir, ne sont que des créations de l'esprit”, disait un jour, l'ex-footballeur français Lilian Thuram.

Selon les dernières estimations du ministère de l'Intérieur, le Royaume accueille actuellement, pas moins de 10.000 Subsahariens répartis dans tout le territoire. Ils sont étudiants ou travailleurs pour la plupart mais parfois aussi réfugiés ou clandestins. Chacun d'entre nous à sa propre mésaventure à raconter, victimes de préjugés, d'injures, de mépris, de discriminations, de crachats... de coups! Faut-il pour autant capituler? Sûrement pas.

Nous aussi, nous avons notre mot à dire dans une société où nous contribuons financièrement, économiquement, socialement et culturellement. Le danger serait de croiser les bras, se dire qu'il est trop tard et de laisser la situation empirer. Ne pas se demander: pourquoi personne ou si peu de gens tentent d'y remédier? Mais plutôt, quel rôle moi j'ai à jouer dans ce processus d'acceptation de l'autre dans une société si différente et si proche de moi à la fois?

Alors, j'ai nourri l'espoir jusque là secret, qu'un jour, il existera au Maroc une association de lutte contre le racisme pas seulement pour dénoncer ces actes vils mais surtout, pour faire comprendre à la population, que notre différence ne peut-être que source d'enrichissement.

Aucune bataille n'est perdue d'avance, il faut juste se donner les moyens de sa bataille.

2/3/2011, Ana Lopes

Source : Aufait

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