mardi 26 novembre 2024 19:28

Manque de main d'oeuvre: une région allemande teste l'immigration à points

Une région allemande a lancé vendredi un projet pilote d'immigration à points, pour tenter d'attirer plus de main d'oeuvre étrangère qualifiée et pallier la pénurie de personnel qui, malgré des arrivées massives de réfugiés, affecte le pays.

Le Bade-Wurtemberg (sud-ouest), limitrophe de la France et très industriel, notamment dans le secteur automobile et des machines-outils, abritera ce projet inspiré des systèmes d'immigration en vigueur au Canada ou en Nouvelle-Zélande.

Les étrangers - non-ressortissants de l'UE, qui eux peuvent s'établir en Allemagne comme ils le souhaitent - peuvent déjà venir travailler dans le pays, mais selon des critères très stricts et seulement dans certains métiers où le manque de main d'oeuvre est patent.

Dans le cadre du projet, des permis de travail seront accordés à "un petit nombre de personnes" qui ne remplissent pas les conditions en vigueur à l'heure actuelle, mais qui ont une offre d'emploi concrète dans la région et répondent à des critères pré-établis (compétence linguistique, précédent séjour en Allemagne ou ailleurs dans l'UE...) qui leur rapportent suffisamment de points.

Le principe des systèmes à points est l'attribution de notes pour des compétences ou caractéristiques, avec une pondération fixée à l'avance. L'immigration dépend de l'obtention d'un nombre plancher de points.
Les cobayes choisis dans le Bade-Wurtemberg seront suivis pendant trois ans pour évaluer les mérites du modèle.

Le vieillissement inexorable de la population va décimer les rangs des actifs allemands. Dans certains secteurs et certaines régions où le plein emploi règne, par exemple le Bade-Wurtemberg, les entreprises ont déjà beaucoup de mal à assurer la relève.

La discussion sur les moyens d'attirer plus efficacement les vocations en provenance de l'étranger dure depuis des années en Allemagne, et l'idée d'un système à points est souvent mise sur la table. Déjà, le pays a beaucoup fait par exemple pour simplifier la reconnaissance des diplômes étrangers. Il teste maintenant en plus "une nouvelle approche", a déclaré le président de l'Agence pour l'emploi Frank-Jürgen Weise.

L'Allemagne est la destination numéro un des demandeurs d'asile jetés sur les routes européennes par les conflits. Mais ceux qui obtiennent ou obtiendront le statut de réfugié mettront des années avant de pouvoir servir de réservoir de main d'oeuvre qualifiée, mettent en garde les experts et les milieux économiques.

26 fév 2016

Source : AFP

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