jeudi 28 novembre 2024 12:03

Mariages interreligieux : De plus en plus au Québec

Au Québec, où 83 % de la population est catholique, seulement 6 % des couples sont interreligieux. Mais leur nombre est en croissance depuis 20 ans, malgré la complexité de ces unions et de ces traditions qui, parfois, se confrontent.
La plus grande diversité ethnique de la population et le déclin de l’appartenance religieuse expliqueraient cette hausse. De plus, selon Statistique Canada, «les gens très scolarisés peuvent avoir des attitudes plus individualistes et, par conséquent, être moins influencés par la famille et la collectivité quant au choix d’un partenaire faisant partie d’un autre groupe religieux».
Pour certains groupes, un mariage avec une personne d’une autre confession religieuse peut carrément être interdit, à l’exception de certaines conditions.
Ainsi, dans la religion juive, le mariage mixte n’est pas reconnu. Seule la conversion est acceptée.
Du côté de l’islam, seul l’homme est autorisé à épouser une femme chrétienne ou juive. Le mariage d’une musulmane avec un non-musulman n’est pas permis.
Le Centre canadien d’œcuménisme de Montréal s’est donné pour mission de faciliter la vie des couples interreligieux.
«Nous recevons beaucoup de messages de la part de personnes qui se questionnent sur leur future union avec un partenaire d’une autre confession religieuse, a indiqué Hadjer Kebache, chargée de la communication au sein du centre. Il y a des musulmanes, des juives, qui veulent épouser un chrétien. Elles désirent de l’information. Elles veulent aussi être rassurées. Elles souhaitent savoir si elles peuvent faire un mariage mixte avec un rabbin et un prêtre ensemble, ou un imam et un prêtre ensemble, etc.»
«Parmi nos ressources, nous avons un guide pour les mariages islamo-chrétiens, car il arrive souvent que les imams et les pasteurs ne sachent pas ce qui peut ou ne peut pas être fait», a expliqué le directeur général par intérim du centre, Normand Lévesque.
Au-delà des mariages, le centre a reçu d’autres demandes d’information.
Par exemple, «un couple juif-conservateur et catholique romain nous a contactés, a raconté M. Lévesque. Leur premier enfant était un garçon et ils voulaient savoir s’ils pouvaient le faire à la fois circoncire et baptiser. Aucun rabbin ou prêtre n’arrivait à résoudre cette question. Finalement nous avons trouvé la réponse.»
«Pour des raisons médicales, il est recommandé de circoncire l’enfant. Et cela n’empêche en rien le baptême», a affirmé Hadjer Kebache.
Pour certains couples, la question du mariage religieux ne se pose presque pas.
La Québécoise Laurence Dompierre-Major est catholique, et son époux français, Mathieu Brami, est juif. Tous deux non-croyants, ils se sont mariés il y a un an.
«Lorsqu’on a commencé à parler mariage, j’avoue que j’aurais voulu me marier religieusement, mais plus pour l’attachement à la tradition familiale que pour la croyance religieuse», a confié Laurence.
«Soit on se mariait à l’église et à la synagogue, soit aucun des deux, a poursuivi Mathieu. C’était trop compliqué, d’autant plus que ça n’a pas tant d’importance n’étant tous les deux pas croyants.» Finalement, ils se sont mariés civilement.
Parmi les avantages du mariage interreligieux, le couple se dit plutôt content de profiter des grandes fêtes religieuses juives et chrétiennes. «C’est l’occasion de passer du bon temps avec nos familles respectives et de profiter des bons repas tous ensemble», a indiqué Laurence.
Et s’ils ont des enfants, un jour, tous deux croient qu’il demeure avant tout important de leur transmettre la richesse culturelle de chacun d’entre eux.
Sarra Guerchani
Source : Le Journal de Montréal / Agence QMI

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