mercredi 27 novembre 2024 13:35

Maroc-Belgique: des difficultés dans le transfert des compétences Marocaines résidant à l’étranger

La deuxième rencontre du forum des compétences belgo-marocaines a eu lieu, hier, à Bruxelles. Il doit permettre de mettre en réseau les Marocains de Belgique afin qu’ils puissent créer des projets qui participeront au développement du Maroc. Initié en décembre 2010, il en est encore, presqu’un an plus tard, à ses balbutiements.

Près de deux heures durant, les intervenants se sont succédés à la tribune, hier, jeudi 22 septembre, à Bruxelles, pour la deuxième rencontre du forum des compétences belgo-marocaines. La salle qui comptait près de 170 personnes, s’est en partie vidée avant la fin de la conférence. Le public s’est déversé lentement dans une salle de réception informelle et, par petits groupes, attablés, ils se sont mis à discuter, entre eux, de leurs projets. La scène peut paraître banale. Elle ne l’est pas : si cette 2° rencontre du forum n’a convaincu personne, les quelques 170 Belgo-marocains qui se sont déplacés veulent réellement apporter leurs compétences au Maroc, même si ce doit être en dehors du cadre du forum.

Un forum qui peine à se mettre en marche

Le projet du forum des compétences belgo-marocaines est porté par l'ambassadeur du Maroc en Belgique, Samir Addahre, en collaboration avec le ministère de la communauté MRE. Presqu’un an après son lancement, en décembre de l’an dernier, l’organisation qui doit soutenir et organiser sa création en est encore à ses balbutiements. « Les Marocains de Belgique pourront devenir membres de ce réseau incessamment sous peu. Le forum compte 10 membres et nous devons aller déposer les statuts dans les jours qui viennent », informe Hajjat Djouri, présidente du forum.

Ce retard s’explique par une mésentente au sein des porteurs du projet. En décembre 2010, l’ambassadeur aurait d’abord confié les rennes du projet aux membres de l’association Marocains.be – lesquels se sont longuement exprimés durant la conférence pour défendre leurs réalisations – avant de leur retirer la mission de façon informelle. Il n’aurait pas été satisfait de leur travail. Cette dernière rencontre du forum a sans doute été la scène d’un règlement de compte presque invisible.

Inefficacité ou querelles internes, les Marocains de Belgique intéressés par l’idée de s’investir dans leur pays d’origine l’ignorent, mais ils ont bien remarqué, hier, que quelque chose n'allait pas. « J’ai été surprise, lors du précédent forum, en décembre, nous étions réunis par thèmes d’intervention, chacun pouvait témoigner de son expérience, les autres réagissaient. Cette fois, beaucoup moins : on écoutait seulement », remarque Leïla Ermichi, étudiante en médecine à Bruxelles. « On participe de loin, parce que ça ne c’est pas encore concrétisé », explique, en souriant, l’air entendu, Nasser Namri, directeur projet dans une entreprise de panneaux photovoltaïques.

De la nécessité d'organiser les projets

Pourtant, de part et d’autre, un désir réel de collaborer au profit du Maroc existe. « J’ai fait de bonnes rencontres ici, je suis venu faire des connaissances, mais je crois que le forum n’est pas opérationnel, il y a trop de blabla et pas assez de réactions », estime Isham Elgghali, ingénieur projet à Sunthing. « Je suis venue me mettre au courant ; je pourrais, un jour, m’investir dans un projet en rapport avec l’enseignement pour le Maroc », explique Najjat, professeur de langue anglais-néerlandais, à Bruxelles.

Ali, architecte, tient à souligner que la volonté, pour le Maroc, de mettre à profit les compétences des MRE est réelle. « A la suite du forum de décembre auquel j’ai participé, une personne du ministère de l’Energie m’a recontacté, dans le cadre du Plan énergie, pour un projet que j’avais proposé », explique Ali, architecte. Si le projet n’a pas abouti, ce n’est pas faute de motivation de la part du ministère mais faute de temps pour lui et son collaborateur à consacrer à ce projet en plus de son travail.

Les initiateurs du réseau de compétences belgo-marocain, devront donc, en plus de régler leurs dissensions internes, se pencher sur la question du mode de réalisations de ces projets. Bénévolat sur son temps libre ou entreprise ? « Nous ne sommes membres d’aucune association, mais avec notre société de panneaux photovoltaïques, nous souhaitons investir dans la région d’Oujda », explique Nasser Namri. « Je ne suis pas dans le bénévolat, notre pays est riche, il y a beaucoup de choses à faire », affirme Isham Elgghali.

23/9/2011, Julie Chaudier

Source : Yabiladi

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