vendredi 29 novembre 2024 06:41

Migrants en Méditerranée: stopper le trafic par la force "n'est pas une solution"

Utiliser la force pour endiguer l'afflux de migrants en Méditerranée "n'est pas une solution", a affirmé le président de la Croix-Rouge italienne au moment où le Conseil de sécurité envisage d'autoriser une opération militaire contre les passeurs.

"Je ne suis pas naïf, il faut combattre les passeurs et les trafiquants", a reconnu mercredi Francesco Rocca, devant la presse. "Mais, pour nous, utiliser la force n'est pas une solution (..) car les trafiquants trouveront d'autres routes".

Selon lui, le trafic de migrants vers l'Europe passe déjà par la Turquie ou les Balkans.

"Il faut une approche globale" qui combine un règlement politique en Libye, afin de faire émerger un gouvernement unitaire capable de s'opposer au trafic, et une action humanitaire, a-t-il plaidé.

M. Rocca, également vice-président de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge, venait de rencontrer le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

Une réunion du Conseil de sécurité consacrée au drame des migrants en Méditerranée est prévue lundi, en présence de la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

L'Union européenne veut obtenir un feu vert de l'ONU pour mener des actions, y compris par la force, contre les réseaux de passeurs et de trafiquants qui font traverser la Méditerranée depuis la Libye aux migrants, au péril de leur vie.

Les pays européens membres du Conseil (France, Royaume-Uni, Espagne, Lituanie) et l'Italie préparent un projet de résolution donnant davantage de légitimité internationale à l'arraisonnement de navires chargés de migrants, en particulier dans les eaux internationales.

Selon un diplomate à l'ONU, ce texte permettrait aussi de mener des opérations à terre en Libye, et de saisir des bateaux en cas de preuves qu'ils pourraient être utilisés par des passeurs.

Le texte "couvrira la haute mer, les eaux territoriales libyennes et les côtes de Libye", a expliqué ce diplomate.
Mais l'UE aura besoin de l'aval des autorités libyennes, une étape compliquée dans un pays ayant actuellement deux gouvernements et deux parlements.

Le diplomate a minimisé les réticences de la Russie, estimant qu'elle se laissera convaincre si la résolution n'autorise pas la destruction des navires.

Les Européens espèrent un vote au Conseil avant le 18 mai, date d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE.

Plus de 1.500 personnes ont trouvé la mort depuis le début de l'année en tentant de traverser la Méditerranée, contre moins d'une centaine sur la même période en 2014.

06 mai 2015

Source : AFP

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