Le pape François a appelé mercredi les Polonais à accueillir "tous ceux qui fuient la guerre et la faim", s'adressant aux autorités du pays moins de deux heures après son arrivée à Cracovie.
Evoquant le "complexe phénomène migratoire", le pape a affirmé que celui-ci "demande un supplément de sagesse et de miséricorde pour dépasser les peurs", dans une allusion aux craintes de la société polonaise, très homogène, face aux migrants étrangers, que le gouvernement conservateur de Mme Beata Szydlo se refuse à accueillir, au nom de la sécurité.
"Il faut la disponibilité pour accueillir tous ceux qui fuient la guerre et la faim; la solidarité envers ceux qui sont privés de leurs droits fondamentaux, parmi lesquels celui de professer en liberté et sécurité leur propre foi", a dit le pape au château royal de Wawel.
Il a souhaité aussi qu'on trouve, au niveau international, "des solutions aux conflits et aux guerres qui contraignent tant de personnes à laisser leur maison et leur patrie".
Après avoir loué la Pologne pour avoir trouvé une entente durable avec l'Allemagne, et l'Eglise de Pologne pour le rapprochement entamé avec l'Eglise orthodoxe de Moscou, François a appelé les Polonais à "affronter les défis du moment, qui demandent le courage de la vérité". Il y a associé, outre les migrations, l'économie et la relation avec l'environnement.
Enfin, alors que la Pologne est parcourue par de fortes tensions politiques en raison d'un conflit autour de son tribunal constitutionnel, le pape a cité le 1050e anniversaire du baptême du pays - "un moment fort d'unité nationale" - pour dire que "la concorde, même dans la diversité des opinions, est la route sure pour atteindre le bien commun du peuple polonais tout entier".
Enfin, abordant des problèmes qui font débat en Pologne, François a appelé à "une confrontation constructive entre les différentes positions", tout en réaffirmant les positions de l'Eglise sur la défense de la famille et la protection de la vie "de la conception à la mort naturelle", autrement dit en proscrivant l'avortement et l'euthanasie.
27 juil 2016
Source : AFP