vendredi 29 novembre 2024 20:40

Migration: M. Birou dresse à Genève un bilan de 18 mois de l'initiative royale

Le ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration, Anis Birou, a dressé lundi au siège européen de l'ONU à Genève, un bilan de 18 mois de la nouvelle politique migratoire initiée par SM le Roi Mohammed VI.

"En un an, nous avons mené une opération de régularisation exceptionnelle des étrangers, mobilisé plus de 3.000 personnes et traité près de 28.000 dossiers", a-t-il précisé au cours d'un panel organisé en marge des travaux du Conseil des droits de l'Homme (CDH).

Cette rencontre axée sur les expériences africaines en matière de migration et des droits de l'Homme a été modérée par l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU à Genève, Mohamed Aujjar, avec la participation de ministres ivoirien, gabonais et sénégalais.

Abordant l'état d'avancement du grand chantier de la migration, M. Birou a indiqué que trois projets de loi sur l'asile, la traite et l'immigration ont été finalisés, estimant qu'"il s'agit là d'un travail énorme réalisé en peu de temps".

Il a été également procédé, a-t-il ajouté, à la mise en place d'un programme d'intégration qui recouvre les volets éducatif, culturel, de la santé et de la formation professionnelle, en plus d'un programme de soutien humanitaire.

Dans ce contexte, le ministre a assuré que toutes les femmes et tous les enfants ont été régularisés même s'ils ne répondent pas aux critères requis, affirmant qu'"une problématique s'est transformée en rêve marocain".

"Dix-huit mois après, nous avons une vision claire avec des objectifs stratégiques bien définis et d'autres plus spécifiques ainsi que 81 projets et des mesures d'accompagnement", a expliqué le ministre. "Aujourd'hui, les résultats se font ressentir dans le vécu des migrants qui étaient exposés à l'exclusion et à la vulnérabilité", a-t-il fait valoir.

Les débats de ce panel ont tourné autour d'expériences africaines dans le domaine de la gestion des flux migratoires et de l'intégration des étrangers dans les sociétés locales. L'accent a été notamment mis sur les cas de la Côte d'Ivoire, du Gabon et du Sénégal, présentés tour à tour par Ally Coulibaly, ministre de l'Intégration africaine et des Ivoiriens à l'extérieur, Alexandre Désiré Tapoyo, ministre des droits humains et des Gabonais de l'étranger, et Soulaymane Jules Diop, secrétaire d'Etat chargé des Sénégalais de l'extérieur.

Les intervenants ont noté que les tendances mondiales de la mobilité humaine présentent de nouvelles réalités montrant que la migration n'est pas uniquement un phénomène sud-nord puisqu'on observe d'intenses mouvements de populations entre pays du sud.

Cette réalité se confirme à travers les estimations des Nations unies, sachant qu'en 2013, le nombre de migrants Sud-Sud s'est élevé à 82,9 millions d'individus dans le monde, contre 81,9 millions d'individus migrants dans le cadre Sud-Nord.

M. Aujjar a dans ce contexte rappelé que les deux dernières années ont été tragiques quant au nombre de migrants ayant trouvé la mort dans leur quête d'un avenir meilleur. Il a à cet égard relevé que le poids important des flux migratoires Sud-Sud représente un défi de taille qui nécessite davantage d'analyse, de réflexion et une recherche approfondie.

C'est dans cet esprit, a-t-il dit, que le Maroc a lancé en marge du Dialogue de haut niveau sur la migration en octobre 2013 à New York, une Alliance africaine pour la migration et le développement axée sur une vision commune et la responsabilité partagée.

Le panel a été marqué par un exposé de la directrice générale adjointe de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), Laura Thompson, sur "la migration Sud-Sud : Activités de l'OIM", ainsi que par une contribution du secrétaire général de l'Organisation démocratique du travail (ODT), Ali Lotfi, sur l'intégration socio-économique des travailleurs migrants au Maroc.

16 mars 2015

Source : MAP

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