lundi 25 novembre 2024 02:40

Migrations: l'Eglise doit rappeler la dimension humaine

L'épiscopat européen doit rappeler la dimension humaine de la question des migrations, a estimé le vice-président de la Commission européenne chargé de Justice, Liberté et Sécurité, Jacques Barrot, devant l'Assemblée plénière des évêques de France, samedi à Lourdes.

"L'épiscopat européen peut agir auprès des gouvernements" pour réaffirmer que les migrants et demandeurs d'asile sont des "personnes humaines", et "auprès de la société civile pour créer un climat, un regard positif sur les migrants", a-t-il dit à la presse après s'être exprimé devant les évêques.

Pour lui, "la mobilité n'est source de richesse que si elle est vue de manière positive".

M. Barrot a rapporté que les évêques avaient "beaucoup insisté sur le regroupement familial", les "droits de l'enfant et des personnes les plus vulnérables" à l'occasion de son intervention.

"Ils voient les problèmes, les comprennent et en mesurent les difficultés", a souligné le commissaire européen, qui n'a pas observé de "vision naïve" chez ses interlocuteurs.

Réclamant une "dimension humaniste" dans la gestion de la mobilité, M. Barrot a affirmé que cela "n'excluait pas la rigueur".

Affirmant que "les politiques d'asile sont trop disparates en Europe", M. Barrot s'est prononcé pour "des procédures d'asile claires, précises". "Cela, a-t-il dit, ne crée pas d'appel d'air" à l'immigration, car des règles nettes découragent les passeurs.

"Il faut un volontarisme éclairé" et on doit expliquer "qu'à moyen terme, l'Europe sera sauvée par les migrations", selon lui.

Le commissaire estime qu'il faut éviter trois risques: avoir "une vision négative" des flux migratoires, confondre immigration et asile, et "penser que l'on peut régler ces problèmes au niveau national".

Selon lui, une "politique responsable" de la mobilité prévoirait un cadre légal pour certaines migrations, dont les saisonniers, la lutte contre les trafiquants (surveillance aux frontières...) et une "politique d'intégration" dans les pays d'accueil.

Interrogé sur le débat sur l'identité nationale proposé en France, M. Barrot l'approuverait "si cela permettait d'aller plus loin dans l'intégration". Il le condamnerait s'il devait "opposer" les personnes entre elles.

Source : AFP

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