Quelques centaines de personnes ont marché, samedi après-midi à Montréal, pour dénoncer ce qu'elles considèrent comme des attaques hostiles et constantes de la part du gouvernement conservateur contre les réfugiés et les immigrants.
Les organisateurs de la marche, une vingtaine de groupes de défense des migrants, réclament la fin des déportations et de la double peine, et la création d'un programme permanent de régularisation pour chaque personne vivant au pays.
Selon les organisations, le gouvernement de Stephen Harper dépouille les réfugiés et les immigrants de leur droit. Les organisations dénoncent le controversé projet de loi C-31 sur les réfugiés, vivement critiqué par l'opposition. Le projet donne notamment au ministre de l'Immigration le pouvoir discrétionnaire de désigner les pays « sûrs » pour leurs ressortissants, ce qui restreint l'accès des demandeurs d'asile au statut de réfugié.
Elles visent aussi le projet de loi omnibus C-38 du gouvernement Harper, qui s'apprête notamment à resserrer les règles qui permettent à un chômeur de recevoir des prestations d'assurance-emploi pendant qu'il cherche un emploi « convenable ».
Port de masque encouragé
Les organisateurs ont en outre encouragé les participants, comme chaque année depuis 2002, à porter un masque. Une pratique qui fait désormais figure de tradition, comme le rappelle une des organisatrices de la marche, Rosalind Wong, membre de l'organisation Solidarité sans frontières.
« Pour nous, un masque c'est un moyen de montrer notre solidarité envers les personnes sans statut, qui ne se joignent pas à notre marche, par peur, et qui, pour leur survie, doivent dépendre de leur capacité de demeurer invisible et sur les marges de la société », affirme-t-elle.
En dépit du règlement antimasque adopté par la Ville de Montréal le 18 mai dernier, la marche s'est déroulée sans incident.
Selon les organisateurs de la marche, 40 000 personnes vivent sans statut sur l'île de Montréal.
26/5/2012
Source : Radio Canada