mercredi 27 novembre 2024 12:39

«Musulman d'apparence» : la famille d'une victime indignée

La famille d'Abel Chennouf, l'un des deux militaires assassinés par Mohamed Merah, a vivement réagi aux propos de Nicolas Sarkozy qualifiant sur France Info deux des parachutistes tués de «musulmans d'apparence». «Les amalgames n'ont aucun sens, je rappelle que deux de nos soldats étaient... comment dire... musulmans, en tout cas d'apparence, puisque l'un était catholique, mais d'apparence», expliquait le président-candidat lundi matin.
 «La famille de la victime trouve outranciers les propos du président de la République, chef des armées, qui a osé confondre apparence et religion», a précisé l'avocat de la famille d'Abel Chennouf, Me Gilbert Collard.
«Ce sont des militaires français qui ont été assassinés, aucun d'eux, au moment de sa mort, n'exhibait la croix ou le Coran», affirme la famille par la voix de son avocat. «La famille d'Abel souhaite, dans le respect de toutes les religions, que l'on respecte la sienne», concluent ses proches, en ajoutant que «dans le service des armées il n'existe que des frères d'armes».
«Cesser d'utiliser des mots qui divisent»
La déclaration de Nicolas Sarkozy avait provoqué plus tôt dans la journée l'ire de l'opposition. Côté socialiste, on estime que Nicolas Sarkozy a réussi «en une phrase à résumer l'ensemble des préjugés dont souffrent nombre de Français aujourd'hui, rappelés constamment à leur origine réelle ou supposée et à leur religion présumée». Le président avait pourtant «refusé de lier l'immigration et le drame de Toulouse», rappelle dans son communiqué l'équipe de François Hollande. «La République ne reconnaît aucune apparence. Il serait temps que Nicolas Sarkozy s'y fasse et qu'il cesse d'utiliser des mots qui divisent», conclut le communiqué.
«Cette expression, en plus d'être d'une bêtise insondable, est clairement raciste!», a affirmé dans un communiqué le Parti communiste. «Comment le président de la République arrive-t-il à confondre, si ce n'est en le faisant volontairement, affaire de foi et couleur de peau?», s'interroge le parti d'extrême gauche.
26/3/2012
Source : Le Figaro

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