mercredi 27 novembre 2024 04:54

"On est chez nous" : quand les enfants d'immigrés haussent le ton

Avec la pétition "On est chez nous", plusieurs personnalités issues de l'immigration, comme Yannick Noah ou Sophia Aram, proclament haut et fort leur nationalité française.
La pétition "On est chez nous", publiée vendredi 10 février sur onestcheznous.fr, relaie l'appel de Français "héritiers de l'immigration" qui sont lassés de répéter qu'ils sont "Français au même titre que n'importe quel autre Français". "Le Nouvel Observateur" a interrogé Baya Kasmi, scénariste à l'origine du projet.
Comment est née cette initiative?
- Ca fait quelques années que je voulais exprimer cette idée. J'ai rencontré beaucoup de gens qui, comme moi, en ont marre d'être considérés comme des immigrés et pas comme des Français à part entière. La pétition a été lancée la semaine dernière. Les premiers signataires, Sophia Aram, Rosa Moussaoui, Yannick Noah et d'autres ont complété la première version. Donc on peut dire que c'est un ouvrage collectif, fruit d'une dizaine de personnalités venant d'horizons différents.
Quel est l'objectif de la pétition "On est chez nous"?
- L'idée est de lutter contre la xénophobie, en n'apportant pas une réponse communautaire à l'anglo-saxonne mais une réponse plus large, plus globale. Nous sommes des enfants issus de l'immigration qui ont grandi dans l'idéal républicain de 1789 "liberté-égalité-fraternité". On croit à cette devise, maintenant il faudrait qu'elle soit appliquée.
Nous sommes nombreux à avoir été choqués par la politique actuelle d'exclusion et de stigmatisation. Nous sommes Français, nous avons notre carte d'électeur et non, nous ne faisons pas partie de communautés séparées. Nous sommes donc des citoyens comme les autres et nous avons envie de construire notre destin commun. Il est très important que nous fassions partie intégrante de la vie sociale et politique française.
Pourquoi publier cette pétition en pleine campagne présidentielle?
- La politique de l'actuel gouvernement n'a fait que renforcé mon envie de lancer cet appel, notamment ces derniers jours avec les propos de Claude Guéant sur les civilisations. Le message est politique, mais la pétition ne soutient pas de candidat précis. Elle est apolitique et peut être signée par des gens de gauche comme de droite.
Et si Nicolas Sarkozy signait la pétition?
- J'espère qu'il le fera! Je l'y invite. S'il signe, je lui dirais bravo mais il faudrait alors s'engager à ne pas mener la politique qu'il a conduite pendant cinq ans. De manière plus générale, si les différents candidats pouvaient entendre notre message, ce serait évidemment positif et on ne sera pas contre. Cela dit, nous avons envie d'une mobilisation citoyenne plus large, qui rassemble au-delà de la politique. Nous avons besoin de nous rassembler pour faire peser nos idées.
14/2/2012, Benjamin Roger
Source : Le Nouvel Observateur

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