samedi 30 novembre 2024 06:41

Opération de régularisation des migrants : Plus de 59 pc des demandes déposées sont favorables (CNDH)

La part des avis favorables des demandes de régularisation de la situation des migrants en situation administrative irrégulière a dépassé les 59 pc sur toute l'étendue du territoire national à la mi-janvier 2015, soit 16.180 avis favorables sur un total de 27.130 dossiers déposés auprès des commissions provinciales chargées de cette opération.

Le bilan sur le déroulement de cette opération présenté, samedi à Rabat, lors d'une journée d'étude, initiée par le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), montre que les Sénégalais viennent en tête des demandeurs avec un taux de 24,15 pc, suivis des Syriens (19,2 pc), des Nigériens (8,71 pc) et des Ivoiriens (8,35 pc).

Il ressort de ce bilan basé sur les rapports reçus des différentes commissions régionales du CNDH et présenté par Mme Naima Benwakrim, directrice de la Protection au sein du CNDH, que ces avis favorables varient entre 77 pc et 20 pc d'une région à l'autre, précisant que la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër vient en tête en s'accaparant un total de 8.481 demandes déposées, suivie de celle du Grand Casablanca qui a reçu plus de 6.996 demandes.

Oujda, est la région qui a le plus régularisé les Syriens (1409 sur 1847 demandes), relève le bilan qui note que le critère de durée de séjour a été le plus demandé.

Le président du CNDH, Driss El Yazami, qui présidait l'ouverture de cette rencontre, organisée sur le thème "Migration : Bilan de l'opération exceptionnelle de régularisation et la question de l'intégration des migrants au Maroc", a indiqué que le Maroc est dans une phase avancée par rapport à l'opération de régularisation des migrants, et ce à l'horizon de la réalisation de l'intégration.

Il a, à cet égard, relevé que la question de l'intégration qui fait partie, à l'heure actuelle, des débats migratoires, aussi bien au Maroc que dans d'autres sociétés, nécessite l'implication d'un maximum d'acteurs dont les représentants de la société civile.

C'est dans ce sens qu'il a mis en évidence l'importance de cette rencontre, dans la mesure où elle rassemble, outre les membres des commissions régionales du Conseil, des représentants d'associations qui étaient présents dans les commissions provinciales lors de cette opération de régularisation, tout en invitant toutes les associations concernées, à réfléchir sur cette politique de l'intégration.
Par ailleurs, le bilan a mis en avant la volonté exprimée par toutes les composantes des commissions régionales chargées d'étudier les demandes de régularisation en vue de garantir le succès de cette opération, ainsi que la prise en compte des référentiels droits de l'Homme et conventions internationales.
De même, les différentes parties prenantes à cette opération de régularisation ont souligné la convergence des efforts fournis par les associations de la société civile, au sein de ces commissions régionales, relève le bilan qui a été élaboré sur la base des différentes publications des acteurs de la société civile œuvrant dans le domaine de la migration.

Le document a également fait ressortir que des critères, adoptés par le CNDH, pour la sélection des associations ont permis d'assurer la présence d'une variété d'associations représentées au sein des commissions provinciales de régularisation.

Cependant, des défaillances ont été relevées par ce bilan qui fait, notamment, état de la difficulté de prouver la durée du séjour pour bon nombre d'immigrés ou encore leur lien de mariage avec des Marocain(es).
Le bilan a déploré également une différence d'appréciation des pièces justificatives d'un bureau d'étrangers à l'autre, expliquant que certains bureaux ont adopté une large souplesse concernant les pièces justificatives alors que d'autres ont eu des exigences plus contraignantes pour les demandeurs.
Au niveau des associations représentées au sein des commissions régionales concernées, le bilan constate l'absence d'un guide d'orientations prédéfinies pour faciliter la contribution des associations dans l'étude des dossiers, tout en soulignant la difficulté à assister à toutes les réunions en l'absence d'un planning qui tient compte de l'agenda des acteurs de la société civile.

L'élaboration de ce bilan a pris également en compte les avis récoltés auprès des migrants concernés par cette opération de régularisation.

Cette rencontre, marquée par la participation d'associations membres des commissions provinciales de traitement des demandes de régularisation s'assigne, également, pour objectif de formuler des recommandations pour la commission de recours, identifier les besoins et les perspectives des associations dans la mise en œuvre de la nouvelle politique d'intégration et de mener une réflexion sur les formes de partenariat et de collaboration entre le CNDH et ces associations.

07 févr. 2015

Source : MAP

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