mercredi 27 novembre 2024 09:42

Osire Glacier au Maroc pour présenter son œuvre

Elle est née et a grandi à Agadir, mais elle est partie dès l'âge de 17 ans pour étudier au Canada. Osire Glacier, née Haddouch, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, est devenue chercheuse et écrivaine, elle est actuellement au Maroc pour présenter son œuvre, dont "Femmes politiques au Maroc : d'hier et d'aujourd'hui."

Osire Glacier a quitté le Maroc à l'âge de 17 ans pour mettre le cap sur le Canada, mais si elle a quitté son pays pour aller terminer ses études ailleurs, il ne l'a pas quittée, lui, puisqu' elle l'a "transporté" avec elle. "Ce qui explique que l'espace géographique de ma spécialisation soit le Maroc, avec un intérêt particulier pour la situation des femmes", argumente-t-elle.

L'histoire des femmes au Maroc accapare sa recherche

Au fil de ses études et au fil du temps, elle a rencontré plusieurs pays et plusieurs cultures, jusqu'à ce qu'elle trouve en effet la voie, comme elle le raconte elle-même, pour exprimer ses "valeurs et principes au quotidien, aussi bien sur le plan personnel que sur le plan professionnel." L'histoire des femmes au Maroc, la politique du genre et de la sexualité, et la politique des droits humains dans le Maroc postcolonial deviennent ses domaines de recherche privilégiés, tout en enseignant au Département d’histoire et Département de sciences politiques et études internationales, à l’Université Bishop (Sherbrooke, Canada). La chercheuse est actuellement au Maroc pour son tout premier contact avec ses lecteurs, elle leur présentera notamment ses deux livres qui ont pour thèmes justement la question de la femme et les droits de l'homme. Le premier, "Femmes politiques au Maroc : d’hier à aujourd’hui"*, a connu un franc succès au Maroc par la dimension historique du sujet qu'elle traite. Elle y brosse d'une écriture intelligente et bien documentée 31 portraits de femmes ayant marqué l’histoire du Maroc, du IVe au XXe siècles. Elles étaient reines, « caïdates», chefs de tribus, poétesses, féministes, conseillères de grands sultans comme Youssef Ibn Tachfine et Moulay Ismaïl. L’auteure déconstruit dans ce livre la croyance selon laquelle l’identité culturelle se confond avec le patriarcat, pour avancer, sans risque d'erreur et preuves historiques à l'appui, que l’émergence des femmes sur la scène politique, sociale et culturelle ne date pas au Maroc du XXe siècle.

De Nazhun bint al-Qila’a au 12ème siècle à Saïda Mnebhi au 20ème siècle

L'une de ces femmes citée par O. Glacier dans son livre s'appelle Nazhun bint al-Qila’a, elle a été poétesse dans la cour de Grenade, et fut "l’une des premières consciences féministes du monde", décrit l'auteure. Si cette figure a été boudée par les historiens, poursuit t-elle, c’est sûrement à cause de "sa totale transgression des codes sexuées des comportements". C’est que la poétesse contrariait et effarouchait à tel point les hommes : elle ne s’imposait en effet ni "restriction dans la pratique de sa sexualité ni aucune censure dans son écriture poétique". Elle finit sa série de portraits par la militante Saïda Mnebhi, l’icône du militantisme révolutionnaire (1952-1977) décédé en 1977 suite à une longue grève de la faim. L'autre livre que l'auteure présentera lors de ses tournées au Maroc* s'intitule "Les droits humains au Maroc entre discours et réalité". Dans cet essai, plutôt académique, elle décortique le décalage du discours officiel sur les droits humains et la réalité. Décalage manifeste, pour elle, ces dix dernières années, et notamment présent dans le rôle joué par le Maroc lors de la rédaction de la Convention contre la torture.

* Tarik Éditions, 2013.

* Tarik édition, février 2015, 65 DH

* Rencontre avec l'auteure le jeudi 17 décembre à la librairie "Livre-moi" à Casablanca.

16/12/2015, Par : Jaouad Mdidech

Source : Portail des Marocains du monde

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