Les autorités de Damas ont affirmé que la France et l'Allemagne veulent interdire aux Syriens résidant dans ces pays de voter dans leurs ambassades pour l'élection présidentielle du 3 juin, qui devrait voir la réélection de Bachar al-Assad.
Le ministère syrien des Affaires étrangères affirme dans un communiqué que les gouvernements français et allemand "empêchent les Syriens résidant sur leur territoire de voter".
"La France (...) mène une campagne de presse hostile en rejetant ces élections. Elle a informé officiellement notre ambassade à Paris de son opposition à la tenue de ces élections sur le territoire français, y compris à l'ambassade syrienne", a indiqué le ministère dans un communiqué publié par l'agence Sana.
Cette décision française "entre dans le cadre du soutien apporté par la France aux terroristes en Syrie (...) en vue de la détruire", ajoute le communiqué. Dans la phraséologie du régime, le mot "terroriste" s'applique aux rebelles qui cherchent a renverser depuis trois ans Bachar al-Assad.
Le porte-parole du Quai d'Orsay Romain Nadal a implicitement confirmé ce refus. "L'organisation d'élections étrangères sur le territoire français relève de la convention de Vienne sur les relations consulaires du 24 avril 1963. Comme nous y autorise cette convention, les autorités françaises peuvent s'opposer à la tenue de ce scrutin sur l'ensemble du territoire français", a-t-il dit à l'AFP.
"Pour la France, seule une solution politique et la mise en place d'un organe de transition doté des pleins pouvoirs exécutifs, conformément au communiqué de Genève (signé par les grandes puissances le 30 juin 2013 sur une transition démocratique en Syrie, ndlr), permettront de mettre un terme au bain de sang. Bachar Al-Assad, responsable de la mort de 150.000 personnes, ne saurait représenter l'avenir du peuple syrien", a-t-il ajouté.
Le ministère syrien accuse également l'Allemagne d'"avoir rejoint les pays qui tentent d'entraver les
ésidentielles en Syrie. Elle soutient, finance et arme les groupes terroristes en vue de détruire la Syrie".
Interrogée par l'AFP, une porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères a confirmé le
Dans un courrier électronique à l'AFP, le ministère allemand a précisé avoir justifié cette décision auprès de l'ambassade syrienne à Berlin par une note envoyée le 7 mai, où il était notamment écrit: " Selon le gouvernement allemand, il ne s'agit pas d'élections démocratiquement légitimes ".
De son côté, Damas a ajouté: "Il n'est pas étonnant que ces pays aient pris la décision d'interdire aux citoyens syriens résidant sur leur territoire d'exercer leur droit constitutionnel en votant dans l'ambassade de leur pays".
Le ministère syrien souligne que "c'est au peuple syrien seul de décider de la légalité" de ces élections et "de la personne qui le dirigera dans la prochaine étape".
La prochaine élection présidentielle syrienne a été qualifiée de "farce" par les pays occidentaux et l'opposition en exil.
Elle doit se tenir le 28 mai à l'étranger et le 3 juin en Syrie, et verra probablement la réélection de Bachar al-Assad face à deux candidats méconnus.
12 mai 2014, Guerre et conflits
Source : AFP