Chaque année, plus de 100 000 travailleurs saisonniers viennent travailler en Europe dans des secteurs tels que l'agriculture et le tourisme. Ce mercredi 5 février, le Parlement a débattu et voté la première loi européenne sur les travailleurs saisonniers des pays tiers.
Le projet de lo vise à mettre un terme à l'exploitation et à fournir des conditions de travail décentes aux travailleurs migrants. Le député démocrate socialiste britannique Claude Moraes nous explique.
Monsieur Moraes, comment les nouvelles règles profiteront-elles aux travailleurs saisonniers qui ne viennent pas de l'Union européenne ? Aideront-elles aussi les travailleurs européens ?
Pour la première fois, les travailleurs saisonniers des pays tiers auront droit aux avantages tels que l'hébergement approprié, le prolongement du séjour ou le changement d'employeur. Le projet de loi contient aussi des articles sur l'égalité de traitement, la protection contre le licenciement et des inspections. Sans un système de contrôle et de sanctions, beaucoup de bonnes intentions resteront lettre morte, et nous voulons nous assurer que les travailleurs saisonniers qui viennent de l'extérieur de l'Union européenne ne sont pas exploités.
Quand tout le monde comprendra que les travailleurs saisonniers jouissent des mêmes conditions, la situation sera adaptée et améliorée pour tous les travailleurs.
Ces nouvelles règlent permettront-elles de faire face au dumping social à la fois pour les travailleurs saisonniers européens et des pays tiers ?
Malgré le chômage en Europe, il y a des régions de l'Union européenne qui ont besoin d'attirer les travailleurs des pays tiers. Nous devons veiller à ce que cela soit fait de façon raisonnable, et avec dignité. Si nous ne définissons pas ce type de législation pour garantir ces conditions, alors il y aura concurrence déloyale ou dumping social, menant à la dérèglementation ou à l'exploitation. Les mauvais employeurs seront probablement incités à donner du travail illégalement, l'immigration illégale augmentera et le marché sera axé sur la contrebande. Bien que cette loi ne résoudra pas tous les problèmes du jour au lendemain, elle est certainement un pas dans la bonne direction.
Le Parlement européen a appelé à davantage de protection sociale pour les travailleurs temporaires, mais certains États membres craignent des coûts supplémentaires. Leurs craintes sont-elles fondées ?
Je ne pense pas que le projet de loi aurait été réalisé si les États membres n'étaient pas convaincus que nous pouvons contenir les coûts. Le fait est que les entrepreneurs sont convaincus que c'est le prix à payer : si vos employés sont bien traités, ils seront plus productifs.
Source : .zonebourse.com