mercredi 27 novembre 2024 00:36

Plaidoyer en faveur de l'octroi de la citoyenneté italienne aux enfants nés de parents immigrés (Conférence)

Le président de la chambre des députés italienne, Gianfranco Fini, a plaidé, une nouvelle fois, jeudi pour l'octroi de la nationalité italienne aux enfants nés en Italie de parents immigrés.
"Celui qui est né en Italie, y a accompli un cycle d'études, devrait pouvoir devenir citoyen italien bien avant d'avoir atteint l'âge de 18 ans", a soutenu Fini lors d'une conférence sur l'immigration organisée au siège de la chambre avec la participation notamment de Rachida Dati, eurodéputé, ex-garde-des-sceaux au sein du gouvernement français.
Le responsable italien a insisté, à cet égard, sur la nécessité d'adapter la législation italienne en la matière aux "nouvelles dynamiques sociales", considérant qu'il est de "première importance" de réserver une attention particulière aux jeunes immigrés en permettant à ceux d'entre eux nés en Italie d'accéder à la citoyenneté italienne bien avant leurs 18 ans.
Pour Fini, l'objectif recherché est que la "condition juridique" du jeune immigré "corresponde au sentiment nourri par son cŒur" et qu'il "ne passe pas les années décisives pour sa formation humaine et civile dans la condition d'un étranger, ou parfois, d'un marginal et de quelqu'un de différent".
Selon lui, "le passage de l'immigration à l'intégration est décisif pour l'avenir de l'Europe, aujourd'hui plus encore que la crise économique et financière est en train de mettre en péril la confiance et la cohésion sociale du Continent".
Lors de la conférence tenue sous le thème: "L'immigration et l'intégration : un défi à relever pour l'Europe", Rachida Dati a abordé l'intégration des immigrés comme une "obligation civique" qui "concerne toutes les démocraties européennes" et comme un "rempart contre le populisme".
"Quand il y a crise, on va toujours aller chercher un bouc émissaire sans que celui-ci soit forcément étranger", a observé cependant l'ex-ministre en soulignant que "le rejet de l'autre n'améliore pas la situation économique mais ne fait que la renfermer".
Dati s'est prononcée pour une intégration qui aiderait les pays d'accueil ainsi que ceux d'origine des immigrés "à se développer", plaidant, par ailleurs, pour "une politique européenne unie et cohérente au sujet du droit d'asile".
Pour sa part, le ministre italien de la coopération internationale et de l'intégration, Andrea Riccardi a souligné la nécessité d'aborder la question de l'immigration selon une nouvelle approche.
Tout en faisant respecter la loi, il est surtout nécessaire de "sortir culturellement et politiquement de la phase de l'urgence", a-t-il insisté.
"Nous sommes conscients que le moment est difficile et que la crise pose de nouveaux problèmes, mais penser aux immigrés c'est penser aussi en quelque sorte aux Italiens", a fait remarquer Riccardi.
Le ministre italien a, dans ce contexte, fait état de l'intention de son département de "suggérer de prolonger à au moins un an le délai pour la recherche d'un nouvel emploi dans l'attente de la reprise économique et des opportunités offertes par le travail saisonnier".
La question de l'octroi de la nationalité italienne aux enfants nés en Italie de parents étrangers suscite un large débat dans la Péninsule depuis novembre dernier après que le président Giorgio Napolitano ait insisté sur "la nécessité de faciliter l'intégration" de cette population sur la base du "respect mutuel" et de la "reconnaissance de ses droits".
Plusieurs voix se sont élevées depuis au sein de la classe politique italienne pour exprimer leur appui à cette orientation alors que des formations d'extrême droite et le parti populiste et anti-immigrés, la Ligue du Nord, s'y sont farouchement opposés.
Selon de récentes statistiques, le nombre d'enfants issus de l'immigration nés en Italie s'élève à un demi-million alors que ceux qui fréquentent les écoles se chiffrent à 700 mille.
L'Italie, dont la population atteint un peu plus de 60 millions d'habitants, compte plus de cinq millions d'étrangers dont quelque 550 mille Marocains.
 27/01/2012
Source : MAP

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