Plus de 50.000 Africains résident illégalement en Algérie. C’est ce que révèlent des sources proches de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN).
La majorité de ces migrants viennent du Mali, dont la guerre qui s’y déroule a imposé à l’Algérie de considérer les clandestins comme réfugiés en raison de la situation humanitaire dans leur pays.
Aussi, plusieurs villes du pays, comme Tamanrasset, Adrar se sont transformées en véritables ghettos pour les Africains venant de pays de l’Afrique de l’Ouest. Des ghettos, ou encore des républiques d’immigrants clandestins, où se propagent les us et coutumes de ces Africains venus de 10 pays fuyant les mauvaises conditions sociales et la misère.
Gholan Mohamed est l’un d’eux. Il travaille dans le domaine agricole depuis plus d’une année. Il vit, avec 70 de ses pairs dans un petit camp qu’ils ont érigé sur un lopin de terre que leur loue son propriétaire à raison de 5.000 DA le mois.
Ces milliers d’Africains sont prêts à tout donner, pourvu qu’ils restent en Algérie pour éviter les affres de la misère et les guerres civiles qui sévissent dans leurs pays respectifs. Ils essayent de survivre dans le sud du pays en attendant de se faufiler dans les grandes villes.
Certains d’entre eux s’infiltrent dans le sud algérien qu’ils utilisent comme passerelle vers les Iles Canaries, l’île verte ou encore le Maroc. Surtout qu’ils savent que l’Algérie représente leur seul salut en raison du climat de haine dont sont victimes les peaux noires en Libye. Une haine motivée par la proximité des pays africains avec le régime d’El Kadhafi.
Par ailleurs, les migrants clandestins se sont singularisés par la répartition des quartiers où ils résident chacun selon le pays d’origine (Cameroun, Libéria, Côte d’Ivoire, le Ghana, le Congo et le Mali). Chaque quartier et/ou ghetto compte un président et un vice- président ainsi qu’un responsable de l’approvisionnement. Ils reçoivent des aides alimentaires de la part des Algériens habitant dans la même zone. Tandis que certains d’entre eux activent dans l’agriculture et le bâtiment. Quant aux femmes et aux enfants, ils sillonnent les rues tendant la main à quelques âmes charitables qui voudront bien les aider.
Notons que le ministère de l’Intérieur avait gelé en 2011 la reconduction aux frontières des migrants clandestins, en raison de l’absence d’une autorité légale dans la zone de l’Azaoued à même de coordonner avec elle et a suspendu l’accord sécuritaire signé avec le Mali relatif à la lutte contre l’immigration clandestine. C’est ‘ailleurs ce qui explique la présence de 50.000 clandestins dans notre pays.
Aziz Mohamed
Source : leconews.com/fr