Un mouvement anti-islam et xénophobe québécois surveillé par le Service canadien de renseignement de sécurité dit vouloir organiser une manifestation le 28 mars dans Saint-Léonard, dans un secteur de Montréal comptant une importante minorité musulmane.
Ce groupe, Pégida Québec, est une nouvelle branche locale du mouvement allemand PEGIDA (Patriotes européens contre l’islamisation de l’occident).
Leur leader, Lutz Bachmann, a traité les étrangers de «bétail» et de «bâtards». Les manifestations du groupe ont attiré des milliers de personnes.
Sur la page Facebook de Pégida Québec, 73 personnes disent vouloir prendre part à la manifestation du 28 mars.
L’antenne locale dit aussi organiser un «souper-rencontre» le 14 mars, à un endroit indéterminé. Plus d’une trentaine de personnes disent vouloir s’y rendre.
Pas racistes, sauf que...
Sur la page, l’administrateur non identifié qualifie son groupe de «non raciste, non xénophobe et non islamophobe». Mais une autre publication qualifie l’islam de «religion diabolique», toutes tendances confondues.
Pégida Québec traduit et relaie aussi la propagande xénophobe de son grand frère européen, pour qui l’immigration de réfugiés musulmans entraîne l’«islamisation de l’Allemagne».
Au moment d’écrire ces lignes, plus de 600 personnes «aimaient» la page Facebook de Pégida Québec.
Parmi elles figurent des profils de catholiques fondamentalistes, comme un membre des groupes Facebook «Canadian Crusaders» (les croisés canadiens) et «Followers of the Catholic Knight» (Disciples du chevalier catholique).
Les adeptes de Pégida comptent aussi parmi eux le «Front National du Canada», un soi-disant parti politique voulant couper l’immigration de 90 %, cesser tout accueil de personnes originaires du «Proche, Moyen et Extrême Orient», tout en interdisant carrément l’islam.
Risque national
En septembre, le SCRS a fait parvenir une note secrète au ministre de la Sécurité publique concernant ces mouvements sur le Web, rapportaient les médias mardi. Selon le Service, ils peuvent constituer un risque à la sécurité nationale en se montrant favorables à la violence.
Le Front national du Canada a commenté ces informations sur la page Facebook de Pégida: «Le SCRS sont des traîtres (sic), nous voyons que les efforts de guerre sont concentrés contre le peuple plutôt que contre l’islam.»
Rien n’indique que le SCRS a commencé à espionner leurs membres. Un porte-parole du ministre Steven Blaney a refusé d’en discuter.
5 mars 2015, Hugo Joncas
Source : journaldemontreal.com