vendredi 29 novembre 2024 04:31

Régularisation des papiers en Italie, les Marocains arrivent en deuxième position.

Près des deux tiers des cent trente cinq mille demandes de régularisation parvenues au ministère italien de l'Intérieur ont été introduites par des familles. Selon le ministre italien de la Coopération internationale et de l'Intégration, Andrea Riccardi, ces demandes ont résulté de l'opération organisée récemment à l'intention des étrangers travaillant au noir en Italie. Les MRE arrivent en deuxième position dans le classement des populations régularisées.

Selon les dernières statistiques établies par le ministère italien de l'Intérieur, le nombre des demandes de régularisation émanant de ressortissants marocains se sont élevés à plus de quinze mille. Ils arrivent ainsi en deuxième position après les Bangladeshis. Viennent ensuite les ressortissants de l'Ukraine, de l'Inde, du Pakistan et de l'Egypte.

Dans une déclaration à l’occasion d’un entretien avec un journaliste de la chaine radio Rai 1, le ministre a rendu hommage à ces familles pour leur « honnêteté et leur intégrité ».  Des familles qui ont préféré faire leurs requêtes de façon spontanée, et dont certains membres exercent des « activités sociales », notamment en tant qu’aides ménagers ou assistants à personnes âgées qui les employaient au noir.

Etalée par le gouvernement italien sur un mois, l’opération a été lancée le 15 septembre dernier, dans le cadre d’un décret de loi dédié au problème de l’immigration clandestine en Europe.

Le texte de loi en question accorde, notamment aux chefs d’entreprises qui en sentent le besoin, la possibilité de régulariser leurs employés travaillant à temps plein depuis au moins trois mois. Mais ceci en échange d’un paiement d'une amende forfaitaire de mille euros, en plus des arriérés des cotisations patronales non versées. Ce qui évite à ces patrons d’être poursuivis pour des délits d’aide à l’immigration clandestine.

Andrea Riccardi a cependant déploré la conduite des chefs d'entreprises opérant notamment dans le monde de l'agriculture où l'on retrouve, selon lui, « les véritables grandes situations d'illégalité ». Ces derniers ont, selon lui, ignoré  cette opération de régularisation. Le ministre a fait état d'instructions visant à « sévir durement » contre les récalcitrants.

Se conformant à une directive européenne datant de 2009, l'Italie avait adopté, le 6 juillet dernier, ce texte qui prévoit des sanctions sévères à l'encontre des patrons employant illégalement des étrangers en situation irrégulière et des mineurs de moins de 16 ans.

Ce texte, publié le 31 juillet au bulletin officiel, décrète notamment un durcissement des peines à l'encontre de toute personne employant des travailleurs au noir ainsi que des sanctions administratives pouvant atteindre cent cinquante mille euros, sans compter une amende correspondant au coût moyen de rapatriement de chaque employé en situation irrégulière. En contrepartie, il prévoit d'accorder une sorte d'amnistie aux travailleurs au noir entrés en Italie avant le 31 décembre 2011 qui viendraient à dénoncer leurs employeurs.

La dernière opération de régularisation en Italie remonte à 2009. Celle-ci n'avait cependant concerné que le personnel domestique et les assistants à domicile.

Selon les derniers chiffres, l’Italie compterait quelque cinq cent mille sans-papiers contre 3,6 millions d'immigrés légaux.

31/10/2012, Mehdi Harrizi

Source : Portail des Marocains du monde

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