«Le lancement de l'opération a constitué en lui-même un défi majeur, car en moins de deux mois après l'annonce de l'initiative Royale le système de son application a été mis en marche», Anis Birou
L'opération de régularisation de la situation des étrangers en séjour illégal au Maroc se passe dans de «très bonnes conditions», a affirmé le ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la migration Anis Birou, faisant savoir que les bureaux ouverts à cet effet ont reçu «des milliers de dossiers».
«L'opération de régularisation se déroule dans de très bonnes conditions, et les 83 bureaux ouverts à cette fin dans les différentes régions du Royaume ont jusqu'ici reçu plusieurs milliers de dossiers de demandes de régularisation, ce qui atteste de la réussite de cette démarche à même de changer le vécu des personnes concernées», a déclaré à la MAP, Birou à l'issue d'une rencontre, jeudi à Rabat, avec des représentants d'organisations de la société civile, notamment celle œuvrant en faveur des migrants.
Cette affluence reflète également la confiance des migrants en l'opération de régularisation, qu'ils souhaitent voir les extirper d'une situation de vulnérabilité et de marginalisation vers une situation de contribution au développement du Maroc, a-t-il estimé.
Quelque 3.000 personnes ont été soumises à une formation sur l'accueil et le traitement des demandeurs, ainsi que sur l'instruction des dossiers, a ajouté Birou, notant que des formulaires en arabe, en français et en anglais ont été mis à la disposition des demandeurs de régularisation qui représentent près de 60 nationalités issus de pays arabes, subsahariens, européens, américains et latino-américains.
«Le lancement de l'opération a constitué en lui-même un défi majeur, car en moins de deux mois après l'annonce de l'initiative Royale le système de son application a été mis en marche», a encore fait remarquer Birou.
S'agissant de la réunion avec la société civile, Birou a indiqué qu'elle a porté sur trois principales questions, à savoir l'évaluation de l'état d'avancement de l'opération et le recueil des demandes et propositions des ONG pour l'amélioration du déroulement de l'opération, et la présentation des travaux de la commission chargée de la mise à niveau du cadre juridique et institutionnel relatif à l'immigration, l'asile et la lutte contre la traite.
Le troisième point, a fait savoir le ministre, a touché à la vision de la société civile de la question de l'intégration des migrants une fois régularisés, notant que les propositions des ONG concernant l'élaboration des lois et les efforts d'intégration seront recueillies dans un délai d'un mois pour être fin prêtes pour discussion lors de la session d'avril du parlement.
Pour sa part, le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) Driss El Yazami a souligné l'importance de fédérer les efforts du gouvernement, des institutions et de la société civile afin de faire aboutir cette opération, faisant part de la disposition des commissions régionales du CNDH à apporter leur assistance à toutes les parties concernées par l'opération de régularisation, notamment les ONG opérant dans le domaine de la migration.
De son côté, le délégué interministériel aux droits de l'Homme Mahjoub El Hiba a souligné que la délégation pilote et coordonne le travail fait par tous les départements impliqués dans l'élaboration d'avant-projets de loi sur les questions de la migration, l'asile et la traite humaine.
Il a rappelé que l'élaboration de ces textes part des principes des droits humains, de l'engagement du Maroc par rapport aux conventions internationales et aux instruments internationaux concernant les droits de l'Homme, et les droits des migrants et demandeurs d'asile, les bonnes pratiques en matières législative et institutionnelle, les nouvelles bases de partenariat avec l'UE et le système onusien des droits de l'Homme, la concertation avec les ONG, et l'accompagnement des personnes concernées par ces lois.
De leur côté, les représentants des ONGs ont souligné l'importance de lancer une campagne de sensibilisation auprès des citoyens afin de les inciter à faciliter, de leur côté, l'intégration des immigrés, évoquant, par ailleurs, la question du traitement ultérieur des minorités culturelles et religieuses qui seront issues de la régularisation.
24 janvier 2014
Source : Le Matin/ MAP