Le président-candidat a annoncé mardi soir que le durcissement de la législation sur les étrangers lors de son premier mandat allait se poursuivre en cas de réélection.
Immigration et sécurité. Les sujets sur lesquels le chef de l'État a longtemps été jugé le plus crédible aux yeux des Français devaient revenir sur le devant de la scène mardi soir, lors de son intervention sur France 2.
D'emblée, abordant la question de l'immigration, le chef de l'État a tenu à réaffirmer que la France est «le pays le plus généreux d'Europe. Et l'on voudrait complexer la France?», interrogeait-il, faisant référence à la politique de fermeté qu'il défend. Il ajoutait: «Allez donc essayer de rentrer aux États-Unis, si vous n'avez pas un emploi!»
«La question de l'immigration n'est pas de droite ou de gauche», disait mardi l'hôte de l'Élysée, tout en assurant que «voter Front national, c'est faire le jeu du PS». Et le président de prédire ce qui arriverait aux électeurs qui donneraient leur voix au parti de Marine Le Pen:«Ils auront le vote communautaire et les régularisations générales» de sans papiers. En clair, à ses yeux: le programme de François Hollande qui serait alors élu.
Le président-candidat se voulait cependant lucide sur le diagnostic. «Si on ne maîtrise pas l'immigration, est-ce qu'on ne va pas à la faillite? Est-ce que l'équilibre de nos comptes sociaux ne va pas exploser?», déclarait-il. Selon lui, «nous avons trop d'étrangers sur notre territoire. Nous n'arrivons plus à leur trouver un emploi, une école, un logement. Notre système risque la paralysie, les ghettos», a-t-il prévenu.
Il annonçait donc mardi que le durcissement de la législation sur les étrangers lors de son premier mandat allait se poursuivre en cas de réélection.
Nicolas Sarkozy a souhaité imposer une condition de revenus, et une condition de logement, aux étrangers demandant un visa à la suite d'un mariage avec un Français, sur le modèle de ce qui existe déjà pour le regroupement familial.
Par ailleurs, il a défendu le principe du passage d'un examen en consulat pour le candidat au séjour prolongé en France, afin de s'assurer de sa maîtrise du français et d'une connaissance suffisante des institutions de la République et de la culture du pays d'accueil. À l'instar de ce qui se pratique en Allemagne ou en Grande-Bretagne.
Nicolas Sarkozy s'est engagé sur des objectifs en affirmant que «pour relancer une bonne intégration», il fallait «diviser par deux le nombre de personnes étrangères que nous accueillons» en France, leur nombre devant passer de «180.000 aux alentours de 100.000», chaque année.
Assurant que 165.000 étrangers bénéficiaient du revenu de solidarité active (RSA) et 20.000 du minimum vieillesse, il a également prôné un système imposant «10 ans de présence et 5 ans d'activité» en France pour pouvoir prétendre à ces allocations.
Autre proposition phare: il entend, s'il est élu, consulter les Français par référendum sur le rôle que doit jouer la justice dans les procédures d'éloignement de clandestins. Selon lui, à ce jour, le juge judiciaire «relâche» trop souvent les étrangers en situation irrégulière interpellés, «avant même que le juge administratif décide» de leur droit ou non à rester en France.
7/3/2012, Jean-Marc Leclerc
Source : Le Figaro
Sarkozy veut accueillir deux fois moins d'étrangers
Publié dans Médias et migration
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