mardi 26 novembre 2024 06:25

Selon une enquête de la Fondation pour «l’innovation politique» : Le quart des jeunes marocains veulent immigrer

D’après une enquête récente de la Fondation pour l’innovation politique intitulée «Générations globales» sous la direction de Dominique Reynié, directeur général de la dite fondation, les résultats sont pour le moins stimulants en termes de réflexion sur cette frange importante de la population.

La jeunesse que l’on retrouve le plus souvent meublant les grands discours politiques est en fait le parent pauvre de la recherche et des programmes d’action concrets. Sous d’autres cieux, la jeunesse fait l’objet d’études de toutes sortes. Elle est considérée comme l’acteur de toute dynamique de changement. Et comme le souligne si bien l’auteur de cette enquête, Dominique Reynié, «les sociétés payent toujours chèrement leur désintérêt pour la jeunesse». La jeunesse d’aujourd’hui ne vibre pas seulement aux rythmes des innovations technologiques et des grandes vagues du monde virtuel, elle est très consciente des enjeux du monde qui l’ entoure.

Il est vrai que le poids démographique de la jeunesse dans la structure de la population n’a pas la même signification chez nous que dans les pays du monde industrialisé, mais les problématiques de fond demeurent identiques.

Le nouvel ordre économique mondial inquiète. Mais là aussi la perception n’est pas toujours la même. Les jeunes ne dissimulent pas leurs inquiétudes et leurs problèmes, mais la plupart affichent un optimisme qui tranche avec la morosité commune à beaucoup de pays ayant vécu les contrecoups de la crise économique. Ils jugent que, dans l’ensemble, leur vie est satisfaisante.

Mais, que nous révèle cette enquête à propos des  attentes et perceptions de la jeunesse marocaine ? Sur toutes les thématiques traitées dans cette enquête, le jeune marocain est en phase avec les grandes tendances nées de la globalisation. Il se distingue cependant par son attachement à son identité et sa nationalité vis-à-vis de cette globalisation rampante. Quand les jeunes chinois déclarent à 91% que la mondialisation est une opportunité, la moitié des jeunes  marocains la jugent porteuse de menace.

Une autre réalité révélée par cette enquête est celle qui affirme que des jeunes Marocains projettent de s’installer à l’étranger.
Avec la jeunesse roumaine, la jeunesse marocaine est celle qui affirme le plus fortement le projet d’émigrer. Invités à dire s’ils aimeraient vivre  là où ils vivent actuellement, dans leur pays ou ailleurs à l’étranger, 29 % des jeunes marocains choisissent l’étranger.
A une question aux choix multiples posée  aux jeunes de désigner trois projets qu’ils souhaiteraient accomplir au cours des quinze prochaines années, parmi une liste de dix propositions, près d’un quart des jeunes marocains (23 %) répondent vouloir s’installer à l’étranger. Une ambition que nos jeunes avec les Roumains et les Indiens partagent au même niveau.
Au niveau global, l’enquête révèle que s’agissant de l’avenir de leur pays, les jeunes se montrent, dans l’ensemble, nettement moins nombreux à le juger prometteur (44 %). Les niveaux les plus élevés se trouvent à nouveau chez les Brésiliens (72 %), les Chinois (82 %) et les Indiens (83 %).

Ainsi, lorsque la plupart des jeunes sont insatisfaits de la situation générale de leur pays (61 %) ils se disent en revanche satisfaits de l’époque dans laquelle ils vivent (59 %). Le pays déçoit mais l’époque console.

A rappeler que  l’enquête «2011, la jeunesse du monde » a été conçue par la Fondation pour l’innovation politique.
Sa réalisation a été confiée au groupe TNS Opinion qui a interrogé 32 714 personnes sur la base d’échantillons nationaux comprenant 1 000 individus âgés de 16 à 29 ans, ainsi qu’un échantillon supplémentaire par pays de 300 individus âgés de 30 à 50 ans. Ce second échantillon est destiné à permettre des comparaisons entre les jeunes générations et les premières générations plus âgées. Le questionnaire a été administré dans 25 pays et dans chacune des langues nationales, soit 20 langues au total. Il comportait 242 items. La collecte des données a été effectuée dans un intervalle de cinq semaines afin de neutraliser les effets de conjoncture (entre le 16 juin et le 22 juillet 2010).

25/1/2011

Source : Al Bayane

 

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