lundi 25 novembre 2024 09:01

Sidi Larbi Charkaoui et le Temple Shaolin exposent leur oeuvre "Sutra" à l'Opéra de Sydney

Après le succès de son œuvre "Sutra" en Europe et aux Etats-Unis, l'artiste marocain Sidi Larabi Charkaoui a débarqué en compagnie de moines du célèbre temple Shaolin (Chine centrale), en Australie pour présenter ce spectacle dans le célèbre opéra de Sydney.

Produite par la troupe de danse britannique Sadler's Wells en 2008, cette œuvre artistique, qui sera présentée jusqu'au 19 septembre, a constitué, selon les critiques, l'un des tournants importants dans l'art de la danse occidentale puisque c'est la première fois que des arts martiaux, en particulier le Kung-Fu, sont utilisés dans les chorégraphies.

"Sutra" marie différentes cultures. Elle est dirigée et présentée par Sidi Larabi Charkaoui et 17 combattants Shaolin, âgés de 9 à 22 ans.

Ces fresques artistiques sont réalisées, sur fonds de musique occidentale composée par le Polonais Simon Berzowska. Le tout se passe dans un décor composé fait de 21 boîtes en bois multiformes, œuvre du sculpteur britannique, Antony Gormley.

Intervenant lors d'une conférence de presse à la veille de la présentation de son œuvre à l'Opéra de Sydney, Larbi Charkaoui ne cache pas sa passion pour Bruce Lee et ses célèbres mouvements qu'il a toujours considérés comme des éléments de la danse.

"J'ai a passé des semaines en compagnie des moines bouddhistes dans leur temple à Donvan dans la province de Hunan (Chine centrale) au sein d'une société où la personnalité de l'individu s'efface au profit d'une série d'enseignements et de règlements stricts en matière de style de vie, de régime alimentaire et de comportement," a-t-il dit, ajoutant: "les convaincre de réaliser ce travail n'était pas une mince affaire, d'autant plus qu'ils suivent un régime strict dans le temple."

Né en 1976 à Anvers (Belgique) d'un père marocain et une mère flamande, M. Charkaoui a souligné que Sutra (un mot commun en bouddhisme qui signifie, entre autres, enseignements et formes) est une méthode non conventionnelle pour transférer les arts martiaux, tels que le Kung Fu, dans la musique et la danse.

La pièce marie la musique occidentale relaxante et les rythmes du piano, ainsi que des mouvements de combat des guerriers Shaolin, connus pour leur engouement pour les sports de combat.

Ce genre pourrait sembler totalement incohérent, en particulier dans les œuvres chorégraphiques, mais Charkaoui estime qu'il cherche à s'inspirer de l'esprit des guerriers Shaolin. Un esprit qui se reflète dans leurs mouvements gracieux, leurs voies de méditation, et leurs mouvements qui s'inspirent des animaux. Ce genre, a-t-il fait savoir, ne s'est jamais intéressé aux mouvements violents".

Dans ce spectacle artistique, le public ne voit pas des mouvements de combat, mais des mouvements de danse différents et novateurs, tels que la danse sur des boîtes en bois qui tombent l'une après l'autre comme des dominos, ainsi que des sauts de grenouilles.

"Je veux présenter au public un autre type de Kung Fu," a dit M. Charkaoui, ajoutant que "ce choix a été inspiré par l'appréhension des moines Shaolin du mouvement et leur symbiose totale avec leur environnement et leur capacité unique d'imiter les mouvements d'animaux comme le tigre ou le serpent."

Larbi Charkaoui est issu de la deuxième génération des migrants marocains en Belgique. Après un passage à la medersa dans son enfance et la reproduction d'œuvres des grands peintres flamands, il s'est tourné vers la danse à l'âge de 16 ans s'inspirant du modèle de Michael Jackson.

Après des premiers concerts à la télévision belge, il a intégré une école spécialisée pour une formation académique. En parallèle, il a travaillé avec des compagnies de musique spécialisées dans le hip-hop et le jazz moderne avant de se rendre aux Etats-Unis pour parfaire son expérience en danse et en chant.

M. Charkaoui jouit d'une bonne réputation en Belgique et en Europe où il est présenté comme un membre de la nouvelle vague de chorégraphes en Europe. Et ce, après qu'il ait présenté sa première œuvre en 2000, un travail qu'il lui a valu son billet pour le monde de la danse moderne mondiale.

Le Temple Shaolin, situé à la montagne Songshan dans la ville de Dongfeng a été construit de plus de 1.500 ans, d'après les références chinoises.

A travers les années, il a gagné la notoriété d'intégrer les arts martiaux dans le bouddhisme et est devenu une destination touristique de choix.

Le temple est connu partout dans le monde comme étant le berceau de Wushu Kung Fu-.

A son instar, plusieurs temples Shaolin ont été édifiés dans différentes villes et régions de la Chine et à travers le monde.

Source : MAP

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