Les participants à un panel sur les politiques migratoires et constructions identitaires ont relevé, dimanche à Casablanca, la nécessité de l'acceptation de la culture de l'autre pour réussir le défi de l'intégration des immigrés au Maroc.
Les intervenants à cette rencontre, organisée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, ont également appelé à préparer toutes les conditions préalables à l'intégration des immigrés aux niveaux économique et social, afin de mener à bien la nouvelle politique du Royaume, soulignant que les médias et les autorités publiques devront préparer et sensibiliser les marocains à l'acceptation de l'autre, de sa culture, de son culte et de son identité.
Ainsi, Fatima Ait Belmadani, professeur assistant à l'Institut des études africaines, a mis en avant les profondes mutations que connaît l'immigration en Afrique, et particulièrement le Maroc dans le sillage d'un concept nouveau, celui de l'Europe forteresse, ce qui impose au Maroc d'assurer l'intégration des immigrés dans les domaines social, économique et culturelle et en faire une source de richesse et une démarche de consolidation de ses relations avec les autres pays africains, au service des intérêts du Royaume, notamment politiques.
Or, selon la sociologue, il ne faut pas limiter une politique migratoire, au Maroc notamment, à une politique de régularisation. "Le dialogue sur l'immigration subsaharienne, ne doit pas se limiter au traitement de la situation des migrants en séjours irrégulier, mais il faudra également penser aux commerçants, étudiants et plusieurs autres profils qui choisissent de s'installer au Maroc, et qui doivent également être pleinement ingérés dans la société, a-t-elle soutenu.
De son côté, le professeur d'histoire et d'anthropologie, Khalid Chegraoui est revenu sur la nouvelle politique migratoire, mettant en avant l'importance de la mobilité au sein de l'Afrique et les nouvelles mutations de la migration dans ce contient, où cette question est devenue prioritaire.
Même son de cloche chez l'islamologue, Rachid Benlabbah, qui notamment expliqué que l'appartenance identitaire s'amplifie, particulièrement chez les minorités, où l'attachement à l'identité devient agressif en cas de rejet par l'autre.
"La nouvelle politique migratoire nous a projeté dans un paradigme sociétal avec des enjeux de taille. Le Maroc est ainsi appelé à adopté une stratégie globale et profonde pour gérer cette nouvelle dynamique identitaire", a-t-il poursuivi.
17 févr. 2014
Source : MAP
