La Fifa a reconnu vendredi "une part de responsabilité" dans le sort des travailleurs immigrés qui travaillent sur le gigantesque chantier de la Coupe du monde 2022 au Qatar tout en insistant sur le fait qu'elle n'avait pas le pouvoir de régler la situation.
"Nous avons une part de responsabilité mais nous ne pouvons faire preuve d'ingérence dans les droits des travailleurs", a souligné Joseph Blatter, le président de la Fédération internationale de football lors d'une conférence de presse après la réunion de son comité exécutif où le sujet était au menu.
"Nous insistons pour dire que les responsabilités incombent premièrement à l'état du Qatar, et deuxièmement aux entreprises qui emploient les travailleurs", a fait valoir M. Blatter, pour qui la Fifa "peut aider à travers le football à résoudre ce problème".
Le patron de la Fifa a rappelé qu'il avait rencontré lui-même l'émir du Qatar, le cheick Tamim bin Hamad bin Khalifa Al Thani, en novembre et que celui-ci lui avait fait part "de toute l'intention de l'état du Qatar de résoudre ce problème". Il retournera à nouveau dans l'émirat avant le Congrès de la Fifa en prélude du Mondial-2014 au Brésil.
L'Allemand Theo Zwanziger, l'un des membres du comité exécutif, a multiplié ces derniers mois au nom de la Fifa les discussions avec le comité responsable de l'organisation du Mondial-2022, mais aussi avec des organisations de défense des droits humains, des syndicats et le Parlement européen pour tenter de voir comment améliorer les conditions des travailleurs.
"Toutes les parties prenantes doivent travailler ensemble pour que la situation s'améliore", a fait valoir Theo Zwanziger. Mais "nous devons avoir une image claire et précise de la situation", selon lui.
Depuis septembre, syndicats et ONG n'ont cessé de dénoncer des conditions s'apparentant à de l'esclavagisme des temps modernes pour les ouvriers immigrés, principalement d'Asie, qui ont afflué dans le riche émirat pour construire les infrastructures du Mondial. Le Qatar a nié à maintes reprises qu'il y ait eu des morts alors que des chiffres fournis par des ambassades indiennes ou népalaises font état de centaines de morts depuis deux ans.
22 mars 2014
Source : AFP