L'arrivée d'élèves immigrés en Suède qui n'arrivent pas à rattraper leurs condisciples est le premier facteur expliquant la baisse du niveau scolaire, a affirmé lundi l'Éducation nationale suédoise.
La Suède est le pays de l'OCDE qui entre 2006 et 2012 a vu le niveau moyen de ses lycéens chuter le plus rapidement, selon les évaluations internationales de l'organisme (programme Pisa).
Dans un rapport intitulé "L'importance de l'immigration pour les résultats scolaires", l'Agence de l'éducation a calculé que "jusqu'à 85%" de la hausse de l'échec aux tests d'entrée au lycée généraliste était due à "la hausse de la part d'élèves arrivés dans le pays après l'âge de scolarisation et au fait que ce groupe d'élèves a vu ses résultats se dégrader par rapport aux autres".
Non seulement de plus en plus d'élèves sont d'origine étrangère (nés à l'étranger ou de deux parents nés à l'étranger), à savoir 22% en 2015 contre 14% en 2006, mais en plus ils échouaient de plus en plus souvent à ces tests (50% en 2015 contre 37% en 2006).
Sur cette période, "l'âge moyen d'arrivée est passé de sept à neuf ans. Beaucoup d'élèves ont donc eu considérablement moins de temps pour rattraper le niveau", a souligné dans un communiqué la directrice de l'Agence de l'éducation, Anna Ekström.
"Ceux qui ont immigré après l'âge où on commence d'ordinaire à aller à l'école viennent par ailleurs en plus grande proportion de pays au système scolaire défaillant", a-t-elle ajouté.
La vague inédite de demandeurs d'asile arrivés depuis 2014 devrait accentuer cette tendance, dans un pays qui peine à recruter des enseignants et à contrer l'accroissement des inégalités au sein du système scolaire.
"Ont immigré plusieurs milliers d'élèves à l'âge d'être au lycée, dont une grande proportion de garçons, et une part importante de mineurs non accompagnés venant de pays au système scolaire faible", a écrit l'Agence de l'éducation.
"Il nous faut de nouveaux enseignants, des professeurs dans leur langue maternelle, des interprètes, etc. dans une situation déjà marquée par la pénurie", a-t-elle souligné.
Sur les 163.000 demandeurs d'asile arrivés en Suède en 2015, 43% étaient mineurs, et 43% de ces mineurs étaient Afghans.
14 mars 2016
Source : AFP