Le chef de la diplomatie suisse, Didier Burkhalter, a affirmé mardi qu'"Il n'y a pas de volonté politique" pour mettre fin à l'accord sur la libre-circulation avec l'UE, au lendemain du vote pour la limitation de l'immigration des travailleurs étrangers.
"De premiers contacts ont été menés avec Bruxelles dès lundi dans l'objectif de maintenir les accords existants", a déclaré M. Burkhalter qui s'exprimait devant une commission parlementaire à Berne.
Il s'agit, selon lui, de contacts informels qui devraient être suivis de concertations officielles à ce sujet. Toutefois, le ministre n'a pas exclu que l'UE elle-même puisse dénoncer l'accord relatif à la libre-circulation.
M. Burkhalter n'a pas fourni plus de précisions sur la manière dont l'exécutif helvétique entend maintenir les accords signés avec l'UE alors que le vote de dimanche dernier rend nécessaire la mise en place de quotas et de contingents d'immigrés européens.
Les citoyens suisses ont pris de court leurs voisins européens en se prononçant contre la libre-circulation des travailleurs, à l'issue d'un référendum sur "la limitation de l'immigration de masse" organisé à l'initiative de l'influent parti d'extrême droite, Union démocratique du centre (UDC), excédé par la forte hausse du nombre des immigrés.
La Commission européenne avait aussitôt "regretté" la décision des Suisses de faire marche arrière sur le principe de la libre-circulation et annoncé son intention d'"examiner les implications de cette initiative sur l'ensemble des relations" avec Berne.
Depuis l'introduction il a plus de 10 ans de la libre-circulation des personnes entre Berne et Bruxelles, jusqu'à 80.000 étrangers sont venus travailler dans le pays helvétique chaque année, dont 75 pc en provenance des pays de l'UE.
D'après l'institut d'analyse Orell Fussli, les étrangers contribuent à la création d'environ 40 pc des nouvelles entreprises, lesquelles ont généré au total plus de 30.000 emplois pour la seule année 2013.
11 févr. 2014
Source : MAP