mercredi 27 novembre 2024 22:50

Trop d’étrangers en Europe, vraiment ?

L’Union européenne prépare une nouvelle politique migratoire.

L’Union européenne (UE) fait-elle vraiment face à une horde de migrants ? Elle a présenté cette semaine les premiers contours d’une nouvelle stratégie migratoire. Face aux tragédies à répétition dans la Méditerranée, elle veut aller plus vite que prévu. Il y a d’urgence, dit-elle.

Voyons. Selon ses propres chiffres, les Vingt-Huit accueillent à présent un million de réfugiés reconnus, soit 7,6% de tous les déracinés du monde se trouvant hors de leur propre pays. C’est aussi l’équivalent de 0,2% de la population européenne. Ce n’est pas une masse qui choque outre mesure. Mais c’est sans doute la concentration qui dérange puisque 90% des réfugiés se retrouvent dans seulement dix pays.

Le vrai problème est ailleurs. Nous faisons face à un sérieux risque de sécurité intérieure. Il est posé par une minorité de ses propres citoyens issus de l’immigration, mal intégrés dans la société en France, en Belgique, en Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni et convertis au djihadisme. Ces pays ne peuvent pas s’en prendre à leurs populations d’immigrés installés chez eux dans un contexte historique. Quel que soit leur pays d’origine, ou qu’ils soient hindous, musulmans ou animistes, ces derniers ne sont pas concernés par un quelconque flux migratoire.

De la même façon, des Européens supportent mal les quelques dizaines de milliers de Roms qui ne sont pas intégrés dans le paysage. Là encore, ce n’est pas une question de flux migratoire; ils sont, pour la plupart, des citoyens européens à part entière.

Reste alors la question des clandestins. En 2014, les gardes-côtes ont enregistré 278 000 arrivées. En 2013, 426 000 demandes d’asile ont été rejetées, mais seulement 167 000 personnes ont effectivement pris le chemin du retour. C’est sur ce point précis que les Etats européens doivent agir: mesures de dissuasion efficaces à l’intention des candidats à l’émigration et collaboration avec les pays d’origine de migrants et surtout avec les pays de transit. Avec une Syrie et une Libye en feu où l’Etat n’a pas de droit, la tâche ne sera pas évidente.

Mais dans tous les cas, l’Europe ne doit pas perdre de vue son besoin en main-d’œuvre. En 2060, 33% de la population sera en âge de la retraite, contre 25% aujourd’hui. Elle ne pourra alors, encore moins qu’aujourd’hui, se passer de ces bras et des cerveaux étrangers.

Les Etats-Unis ont inversé leur déclin démographique grâce aux migrants.

5/3/2015, Ram Etwareea

Source : letemps.ch

Google+ Google+