Un comité des Nations unies a déploré la non-ratification de la convention sur les droits des travailleurs migrants par bon nombre de pays développés, dont les Etats-Unis et les Etats membres de l'UE.
"Quarante-sept pays seulement ont ratifié le traité, un nombre très faible compte tenu des abus dont sont encore victimes les migrants au travail", a déclaré lundi Francisco Carrion Mena, président de ce comité chargé de la protection de cette catégorie de travailleurs.
M. Carrion Mena, qui s'exprimait à l'occasion de la 20e session du comité, a regretté que l'entrée en vigueur de la convention ait nécessité 23 ans, soit la durée la plus longue par rapport aux principaux traités internationaux en lien avec les droits de l'Homme.
Pourtant, a-t-il relevé, la convention internationale pour la protection des droits des travailleurs et des membres de leurs familles reflète tout simplement les droits énoncés dans d'autres traités fondamentaux de l'ONU.
"Le traité ne crée pas de nouveaux droits pour les travailleurs migrants, mais confère une forme spécifique aux normes de protection d'une catégorie de travailleurs afin que ces mêmes droits aient un sens dans le contexte de la migration", a expliqué le président du comité.
Par la même occasion, l'instance onusienne a réitéré son appel à tous les Etats membres de l'ONU qui ne l'ont pas encore fait à procéder sans délai à la ratification de cette convention.
Plus de 200 millions de personnes dans le monde sont des migrants internationaux, parmi eux quelque 30 millions sont des immigrés irréguliers. Selon l'Organisation internationale du Travail (OIT), près de 21 millions de personnes sont aujourd'hui victimes de travail forcé ou d'autres formes de violation des droits fondamentaux de travail.
"La Convention est la meilleure stratégie pour prévenir les abus et remédier à la vulnérabilité qui guette de toute part les travailleurs migrants. C'est pourquoi nous exhortons tous les Etats à en envisager la signature et la ratification", a conclu le président du comité.
07 avr. 2014
Source : MAP