Un Afghan a été abattu par des gardes-frontières bulgares, jeudi 15 octobre au soir, alors qu’il tentait d’entrer illégalement en Bulgarie depuis la Turquie. Le drame, qui coïncide avec l’adoption à Bruxelles d’un « plan d’action commun » entre l’UE et la Turquie pour endiguer les flux migratoires, est le premier cas connu de tir mortel de forces de l’ordre depuis le début de la crise qui a vu affluer des centaines de milliers de migrants en Europe.
La victime faisait partie d’un groupe d’une cinquantaine de migrants, âgés de 20 à 30 ans, qui tentaient de se frayer un passage dans le secteur de Sredets, dans le sud-est du pays, selon le ministère de l’intérieur. Selon un haut responsable du ministère de l’intérieur, une balle tirée par une patrouille sans intention de toucher les migrants a « rebondi, blessant à la nuque » l’un d’eux, qui a succombé à ses blessures sur la route de l’hôpital vers 22 heures (21 heures à Paris).
Le premier ministre, Boïko Borissov, a quitté d’urgence jeudi soir le sommet de Bruxelles sur les migrations. Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a déclaré avoir été informé de l’incident par M. Borissov avant son départ. Membre de l’Union européenne mais pas de l’espace Schengen de libre circulation, la Bulgarie reste en marge du principal flux de migration vers l’Europe occidentale qui passe par la Grèce, la Macédoine et la Serbie.
Le pays a, cependant, vu transiter plusieurs dizaines de milliers de migrants depuis le début de l’année, selon les estimations. Sofia a fait ériger une clôture de 30 kilomètres sur une section de la frontière avec la Turquie et a mobilisé quelque 2 000 policiers, ainsi que des militaires, aux frontières. A la différence de la Grèce, les migrants qui pénètrent en Bulgarie y sont soumis à une procédure d’enregistrement et doivent en principe attendre plusieurs mois avant d’obtenir un statut de réfugié leur permettant de voyager en Europe sans s’y installer.
16.10.2015, avec AFP
Source : Le Monde