jeudi 28 novembre 2024 23:29

Un nouveau rendez-vous pour asseoir les bases d'un véritable partenariat stratégique et un meilleur rapprochement entre Rabat et Madrid

La 10ème Réunion de Haut niveau Maroc-Espagne qui se tiendra, mercredi à Rabat, sous la présidence des Chefs de gouvernements des deux pays, MM. Abdelilah Benkirane et Mariano Rajoy, sera un nouveau rendez-vous pour promouvoir un meilleur rapprochement bilatéral et jeter les bases d'un véritable partenariat stratégique de futur, basé sur la confiance mutuelle et qui sera bénéfique pour les deux peuples voisins, surtout en cette conjoncture difficile marquée par des défis majeurs.

Cette nouvelle rencontre intervient, en effet, dans le sillage des contacts réguliers et intenses tenus au cours des derniers mois et qui ont été marqués par l'échange périodique de visites des responsables des deux côtés, comme signe de l'excellence des relations existant entre les deux pays, des liens solides unissant SM le Roi Mohammed VI et SM le Roi Juan Carlos ainsi que des rapports historiques liant les deux Familles royales.

Autant d'indicateurs qui sont en fait apparus ces derniers mois témoignant d'une évolution notable des relations entre l'Espagne et le Maroc. Le choix de Rabat comme première destination à l'étranger de Mariano Rajoy, après son investiture en décembre dernier, une visite au cours de laquelle il a été reçu en audience par SM le Roi, le rythme des visites aux niveaux ministériel, des missions économiques, de journalistes et de parlementaires, ainsi que le renforcement du dialogue bilatéral permanent dans tous les niveaux et les sphères constituent la preuve de cette affinité dans les relations entre les deux Royaumes. En plus, les contacts politiques au haut niveau sont empreints d'une confiance mutuelle notable prévalant entre les deux pays qui sont liés par un accord de voisinage et de coopération signé à Rabat en 1991.

La forte délégation espagnole comprenant le chef du gouvernement et sept de ses ministres, qui se déplacera au Maroc pour ce rendez-vous, témoigne de l'intérêt important qu'attache Madrid à ses relations avec le pays voisin. Les deux pays sont plus que jamais déterminés à s'ouvrir de nouveaux horizons de coopération, animés d'une ferme volonté de raffermir davantage leurs relations bilatérales dans tous les domaines.

Les observateurs notent qu'avec les nouveaux gouvernements marocain et espagnol, on assiste à la multiplication des visites des hauts responsables des deux pays dont l'objectif est de mener un dialogue constant autour des questions d'intérêt commun.

Tout récemment et dans le sillage de cette ferme volonté affichée par les responsables des deux pays d'établir des relations stratégiques, loin des clichés et des stéréotypes, s'était tenue dans la capitale Rabat une réunion entre le ministre délégué aux Affaires étrangères et la coopération, M. Youssef Amrani et le Secrétaire d'Etat espagnol des Affaires Etrangères, M. Gonzalo De Benito, qui a été sanctionnée par une Déclaration conjointe, réitérant l'engagement des deux gouvernements à construire des relations solides et exemplaires basées sur la confiance mutuelle et la responsabilité partagée et ce, dans l'objectif de les ériger en un modèle de partenariat en Méditerranée

Le responsable espagnol a réaffirmé, à cette occasion, l'appréciation du gouvernement de Madrid à SM le Roi Mohammed VI qui a exprimé, dans le Discours du Trône de juillet 2012, la solidarité du Maroc avec le pays ibérique dans la difficile conjoncture économique actuelle qu'il traverse et Son engagement à favoriser l'émergence de nouvelles conditions économiques propices à la création de richesses conjointes, afin de donner un contenu concret aux liens profonds entre les deux pays voisins.

Et comme indicateur de cette bonne volonté, il y a lieu de souligner surtout le déplacement, le même jour et dans le même vol à Rabat, des Présidents des deux chambres du parlement espagnol, en vue de prendre part au Forum des parlementaires des deux pays, organisé début septembre, et qui a été une occasion idoine pour se réunir autour de la même table et discuter et dialoguer, en toute franchise, de tous les sujets d'intérêt commun et surtout des énormes défis qui guettent la région, en particulier les menaces à la sécurité dans la région du Sahel, le problème de l'immigration irrégulière, le trafic de drogue et le crime organisé, entre autres.

Dans leurs recommandations, les parlementaires des deux pays ont appelé à unifier leurs efforts pour faire face aux répercussions des mutations éventuelles que risquent d'engendrer les défis sécuritaires dans la zone sahélo-saharienne. La problématique migratoire a été aussi au centre de ces réunions. M. Amrani note dans ce cadre que le Maroc a toujours privilégié une approche globale basée sur les triptyques: sécurité, développement et solidarité pour faire face aux différents défis que pose la migration entre l'Afrique et l'Europe.

La réunion du 3 octobre à Rabat sera ainsi une nouvelle opportunité de renforcer la coopération bilatérale dans tous les domaines et en particulier sur les plans économique, sécuritaire, culturel et éducatif, en incluant la coopération avec l'UE, ainsi que la coordination des positions des deux pays au sein de l'ONU et des instances internationales. L'initiative conjointe de promotion de la médiation en Méditerranée présentée vendredi par les deux pays à New York constitue un exemple dans ce sens.

En lançant cette initiative, le Maroc et l'Espagne s'assignent pour objectifs de "développer la pratique de la médiation dans la région méditerranéenne comme un outil de prévention et de règlement des conflits eu égard à la persistance de crises politiques dans la région", avait indiqué le ministre des affaires étrangères et de la coopération, M Saad dine El Otmani. Cette initiative vise également à promouvoir la pratique de la médiation par le renforcement des capacités nationales en matière de prévention et de résolution des conflits, à travers l'implication de la société civile et des milieux académiques et l'inclusion de la médiation dans les programmes et cursus académiques.

En effet, le Maroc et l'Espagne n'ont pas d'autre choix que de fonder un avenir commun et de raffermir leurs relations eu égard à leur proximité géographique et aux défis de la mondialisation avec audace, responsabilité et sans appréhension aucune du passé.

Le renforcement des relations économiques et sociales et la réduction du déficit de compréhension et de connaissance mutuelles peuvent servir d'amortisseurs pour consolider davantage ces liens et éviter la survenue de "crises" ou de "petits problèmes" entre les deux pays voisins, qui, comme l'avait souligné de Benito, doivent être réglés par "la voie du dialogue et dans la discrétion".

Lors de sa rencontre avec une délégation de journalistes et éditorialistes marocains, qui a visité du 17 au 19 septembre dernier Madrid, M. De Benito a affirmé que l'Espagne considère ses relations avec son voisin du sud comme "stratégiques", soulignant l'existence d'une " réelle volonté" de placer les rapports maroco-espagnols au niveau des constantes politiques de l'Etat ainsi que de réduire l'influence des positions partisanes sur ces relations et d'extraire le sujet Maroc des surenchères politiques et électorales en Espagne.

Cette volonté, outre les efforts entrepris pour jeter des ponts entre les sociétés civiles et médias des deux pays et le renforcement de la coopération culturelle, scientifique et académique, sont de nature à imprimer une nouvelle impulsion aux relations maroco-espagnoles.

Actuellement, en cette conjoncture économique et financière difficile, les conditions de bâtir des relations stratégiques tournées vers le futur et au service des deux peuples sont plus que jamais réunies, ce qui requiert avant tout la nécessité de rompre avec l' image et les stéréotypes qu'ont certains milieux espagnols du Maroc, pour briser d'abord certains tabous et lever ensuite les préjugés qui freinent encore et fragilisent parfois l'énorme potentiel d'affinités qui caractérise les deux peuples voisins.

Outre Rajoy, la délégation officielle à cette réunion, comprendra les ministres des Affaires étrangères et de la coopération, Jose Manuel Garcia Margallo, de l'Intérieur Jorge Fernandez Diaz, de l'équipement, Ana Pastor, de l'Agriculture, de l'Alimentation et de l'environnement, Miguel Arias Canete, de l'industrie, de l'énergie et du tourisme, Jose Manuel Soria, de l'éducation, Jose Ignacio Wert, de la Justice Alberto Alberto Ruiz Gallard?n, et le Secrétaire d'Etat au Commerce, Jaime Garcia Legaz.

1er oct 2012, Abdelkrim Kninah

Source : MAP

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