lundi 25 novembre 2024 02:57

Une célébration de l'histoire de l'immigration marocaine en Grande-Bretagne.

La ville des Alizées a abrité dans le cadre du Festival des Andalousies Atlantiques une exposition et une table ronde célèbrant l'histoire de l'immigration marocaine en Grande Bretagne. Organisée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), cette exposition est l'aboutissement d'un projet porté par l'association Moroccan Memories Foundation. «Le projet a démarré il y a trois ans, exactement en 2006.

L'objectif principal de ce projet est de regrouper des récits de vie des Marocains qui séjournent en Grande-Bretagne depuis les années soixante», souligne Myriam Cherti, commissaire de l'exposition et chercheuse en Sciences Sociales à l'université de Sussex. Et d'ajouter : «Nous nous sommes concentrés sur les années soixante et pas les années 80 ou 90, tout simplement parce que c'est la partie de l'histoire qu'on ignore, méconnue tant pour les Marocains que pour les Britanniques.

Et le seul moyen de comprendre cette expérience passe par le biais de connaître les récits et les itinéraires des Marocains installés là bas depuis les années 60». Elle a précisé que le projet a durée deux ans. En premier lieu prendre contact avec des personnes qui adhèrent à l'idée de partager leur récit de vie avec le grand public. «Une tâche difficile », selon les explications de Myriam Cherti. «Nous avons recruté des Marocains qui ont contribué avec dévouement à la réalisation des entretiens avec les personnes ciblées à Londres, St Albans, Crawley, Trowbridge, Manchester et Edinburgh», ajoute-t-elle. Elle a précisé qu'un autre objectif a été visé par le projet. Celui de créer des liens, plus au moins, étroits entre les personnes de générations différentes. «Pour qu'ils se comprennent mieux et brisent les barrières entre eux», complète Myriam Cherti.

«Nous nous sommes retrouvé avec une collection de récits de vie. Une collecte très dense. Et nous nous sommes demandés comment présenter tout cela pour le grand public?», dit-elle, et de poursuivre : «Le fait de présenter les entretiens, retracer les chemins de chaque personne et suivre les récits sous l'angle de l'immigration classique ne sera pas intéressant et ne sera guère compréhensible».La solution trouvée, selon le commissaire du projet, c'est d'aborder les récits de vie et les entretiens sous la lumière des rapports qui se sont noués entre le Maroc et la Grande-Bretagne au fil des siècles. Ainsi le projet nous a offert outre les premiers liens historiques et diplomatiques de longue date des deux Royaumes, des témoignages et des histoires occultes. «Mettre en valeur les rapports humains partagés et la présence de la communauté marocaine au Royaume-Uni, à travers les récits et les témoignages des interviewés», corrobore-t-elle. Et d'ajouter que le projet vise à se détacher de tout ce qui est migration et de se focaliser davantage sur tout ce qui est culturel. « Nous avons essayé de démontrer comment les identités se sont formées, et comment les traditions marocaines et anglaises se sont mélangées», précise Myriam Cherti.

Elle a rappelé, en concluant, qu'après les villes de Tanger en septembre dernier, Rabat en octobre dernier, c'est la ville de Mogador qui abrite la dernière escale de l'exposition dans sa tournée marocaine qui se poursuit jusqu'au 10 novembre.
A noter qu'en marge de cet événement une table ronde, intitulée « Mogador : carrefour des cultures et témoin de l'Histoire», a été organisée, avec la participation de André Azoulay, Driss El Yazami, Myriam Cherti, Khalid Bensrhir, Paul Dahan...

Communautés de foi

Au Maroc, comme en Grande-Bretagne, les membres de divers groupes religieux vivent côte à côte. En lisant les témoignages tirés du catalogue de l'exposition, en rendant compte comment il est facile de s'adapter aux différentes croyances et pratiques religieuses ; et comment les Musulmans et les Juifs peuvent vivre ensemble. Selon Sydney Assor : «les Marocains, juifs et musulmans, ne sont pas vraiment différents. On pourrait être en désaccord en ce qui concerne la question du conflit israélo-palestinien, mais en termes de culture, d'acceptation, il n'y a pas de différence.

La troisième génération n'a pas vécu avec les musulmans comme je l'ai vécu au Maroc, ou je suis allée à l'école avec des musulmans. Nous avons joué ensemble, nous nous aimons les uns les autres.»

Source : Le Matin

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