Des experts internationaux proposent, dans une étude présentée mardi à Paris, cinq pistes pour optimiser l'impact sur le développement des transferts d'argent des migrants, dont le développement de la "bibancarisation".
Partant du constat que les coûts élevés des transferts de fonds des migrants au Maghreb et dans la zone franc obèrent leur contribution au développement de ces pays, ces pistes visent à "étoffer et renforcer l'offre de produits bancaires et non bancaires et favoriser la baisse des coûts des transferts d'argent et le codéveloppement", indique cette étude conjointe de la Banque africaine de développement (BAD) et de la France.
Dans ce rapport, réalisé en 2012, les auteurs soutiennent ainsi que le développement de la "bibancarisation traditionnelle" permettra de renforcer la bancarisation et l'inclusion financière dans les pays d'origine et de mobiliser l'épargne transférée.
La bibancarisation inclut une large panoplie de produits et services: ouverture d'un compte à distance, à partir du pays de résidence dans le pays d'origine, octroi de crédits immobiliers dans le pays de résidence du migrant pour une acquisition dans son pays d'origine, mise en place de produits d'épargne dans le pays de résidence en vue d'investissements dans le pays d'origine et mise en place de produits d'épargne (notamment d'épargne logement) dans les pays d'origine pour les non-résidents.
Le rapport intitulé "Réduire les coûts des transferts d'argent des migrants et optimiser leur impact sur le développement: outils et produits financiers pour le Maghreb et la Zone Franc", recommande aussi la promotion de la "bibancarisation solidaire".
Celle-ci, relèvent les experts, "devrait renforcer l'intégration dans les pays de résidence, tout en assurant une plus grande mobilisation de l'épargne des nationaux résidant à l'étranger au service du développement local et de la réalisation de leurs projets individuels".
La troisième piste, indique le rapport, consiste à accroître le rô le des sociétés de transfert d'argent "uniquement pour les transferts urgents". "Une plus grande intervention des sociétés de transfert d'argent permettrait de réduire les transferts informels et de renforcer la concurrence sur ce marché", estim-t-on.
Le rapport préconise, en outre, de renforcer les technologies de l'information au service de la bibancarisation : le "mobile-banking", "l'e-banking" et plus largement la banque à distance comme outil de facilitation des envois d'argent et de la bancarisation.
Enfin, le rapport explore une dernière piste, la promotion des produits financiers et boursiers auprès des migrants, comme instrument de mobilisation de l'épargne et du savoir-faire des nationaux résidant à l'étranger au service du développement.
21/02/2012
Source : MAPF
Une étude plaide en faveur du renforcement de la "bibancarisation" pour optimiser les transferts des migrants
Publié dans Médias et migration
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