Une mère niçoise voilée, qui s'est récemment vu refuser d'accompagner une sortie scolaire, par un référé du TA de Nice, a décidé de "se battre pour obtenir une clarification" de la loi devant la juridiction administrative, a annoncé aujourd'hui son avocat à l'AFP.
Cette déléguée de parents d'élève, "très active" au sein de l'école primaire Jules Ferry de Nice où l'un de ses enfants est scolarisé, avait déjà participé à d'autres sorties scolaires "sans que son voile pose de difficulté", a précisé son conseil, Me Sefen Guez Guez, confirmant des informations du Monde publiées aujourd'hui.
Mais, au mois de décembre dernier, lorsque l'école invite les parents d'élèves à encadrer une sortie dans une médiathèque le 6 janvier, la mère de famille se porte volontaire. Elle mentionne toutefois qu'elle porte le voile car elle avait dû faire face en octobre à des refus "catégoriques" de pouvoir participer à des sorties scolaires dans l'école d'un autre de ses enfants, selon Me Guez Guez.
L'institutrice de son fils lui répond qu'elle n'a "plus le droit d'accepter les mamans voilées" et qu'elle ne pourra venir que si elle retire son voile, relate l'avocat. Après plainte de la mère auprès de la directrice, cette dernière, un temps conciliante, confirmera finalement ce refus. La mère a donc saisi le tribunal administratif de Nice en référé le 29 décembre, qui a rendu sa "décision motivée" deux jours plus tard "sans même convoquer les parties". "C'est parfaitement illégal", s'insurge l'avocat. Il a cependant dû renoncer pour motif juridique à porter l'affaire devant le Conseil d'Etat.
De plus, souligne Me Guez Guez, cette mère "n'a qu'une fonction d'accompagnement ponctuel, occasionnel, donc elle n'a pas à être tenue à des obligations de neutralité", estime l'avocat. Celui-ci souhaite "obtenir un jour du Conseil d'Etat une décision de principe car (l'étude rendue par cette juridiction en décembre 2013) n'est pas très claire malheureusement" sur le sujet.
La mère de famille niçoise attend désormais que le tribunal administratif se prononce sur le fond pour savoir si "légalement ou pas, ils avaient le droit de (lui) refuser d'accompagner cette sortie scolaire", a annoncé l'avocat. Le rectorat, joint par l'AFP, a dit "ne pas s'exprimer sur une décision de justice". Interrogée par l'AFP, Lila Charef, responsable juridique du Collectif contre l'islamophobie en France, a répondu que l'association comptait "être partie à la procédure", estimant que "le foulard n'(était) pas un motif de trouble à l'ordre public ou une cause de perturbation du fonctionnement d'un service public".
20/1/2014
Source : Le Figaro.fr avec AFP