mardi 26 novembre 2024 05:21

La formation des cadres de l'enseignement du culte musulman en France doit passer notamment par le développement d'une formation en théologie musulmane dans l'université française, a indiqué M. Mohamed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM).

"Le développement de la formation des cadres religieux passe par l'intégration au sein de l'université d'un cursus de théologie musulmane couplé avec un institut privé de formation des imams", a souligné M. Moussaoui, dans un entretien à la MAP en marge du colloque international sur l'Islam en Europe, initié par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).

Il a de même suggéré l'octroi de diplômes de fins d'études, notamment une licence et une maîtrise, "à l'instar de ce qui existe déjà pour les théologies catholique et protestante".

Dans une seconde étape, a-t-il poursuivi, ce cursus de théologie musulmane pourrait être dispensé dans le cadre d'un institut spécifique au sein de l'université.

"Ce sont des pistes proposées afin de défendre l'idée de la nécessité d'une formation en théologie musulmane dans l'université française", a-t-il précisé.

Une telle opération est possible et "à porté de main", a-t-il insisté, soulignant qu'il "appartient par contre aux communautés musulmanes locales de réfléchir, en parallèle, à la mise en place d'un institut privé de formation des imams et autres cadres religieux assurant, de manière complémentaire, la partie technique et pratique liée à la fonction d'Imam ou d'aumônier".

L'Etat pourrait allouer des subventions à des enseignements universitaires théologiques au titre de la liberté de l'enseignement supérieur, alors que les attributions ne relevant pas de sa compétence seront supportés par les institutions musulmanes, a-t-il fait remarquer.

M. Moussaoui a évoqué une autre option favorisant la création d'un enseignement supérieur musulman avec une filière axée sur la formation des cadres religieux.

"Il pourrait dans un premier temps s'agir de favoriser les initiatives musulmanes visant à mettre en place des structures d'enseignement équivalentes aux facultés dites libres", a-t-il expliqué.

Celles-ci pourraient jouir de soutiens publics volontaires sous forme de subventions du ministère de l'Enseignement supérieur, à l'instar des instituts catholiques de Paris, Lille, Lyon et Angers et de l'Institut protestant de théologie de Paris.

M. Moussaoui a de même avancé l'idée d'octroyer des financements publics partiels pour développer les formations des instituts musulmans existants.

Il a, à ce propos, souligné l'importance du financement des études et la reconnaissance des titres délivrés à la fin de la formation, de la coordination entre le volet culturel de la formation et le volet cultuel, de la prise en compte des motivations des étudiants ainsi que de la coordination entre la formation développée et les instances cultuelles.

Pour ce qui est des centres de formations existants, M. Moussaoui a fait remarquer qu'ils "fonctionnent plus comme des établissements dispensant des cycles d'enseignement religieux que d'instituts de formation d'imams et de cadres religieux musulmans".

Ces instituts, qui dispensent aussi des cours par correspondance, ont une vocation plus théorique que pratique dans la formation des imams appelés à encadrer les Musulmans en France, a-t-il expliqué.

Pour lui, ces centres ont rencontré des succès "contrastés" dans la concrétisation de cet objectif en termes d'aménagement de filières de formation, d'enseignement dispensé, de fréquentation et de débouchés professionnels.

Quant aux programmes, il a précisé que ces instituts insistent tout particulièrement sur l'apprentissage du Coran, des sciences du Hadith et surtout sur l'aspect réglementaire au sens de la jurisprudence islamique (Fiqh).

Les réserves émises à l'encontre de ces centres portent notamment sur le décalage entre les intentions affichées de former des cadres musulmans et l'attitude des étudiants qui cherchent plus à s'informer sur l'islam et à approfondir leurs connaissances religieuses sans nécessairement s'investir durablement dans l'encadrement religieux.

Concernant les perspectives, M. Moussaoui a souligné l'importance de se pencher sur le développement d'un personnel cultuel musulman formé sur place, les questions du statut économique et social de l'imam ainsi que sur les problèmes du titre de séjour.

Il s'agit également de prendre en compte la formation continue et de mise à niveau pour les imams déjà investis auprès des associations locales, tout en se penchant sur les moyens de développer des solutions alternatives aux filières classiques d'importation de cadres religieux vis-à-vis desquelles les musulmans de France comme les pouvoirs publics sont de plus en plus réticents.

Le Colloque "Islam en Europe: formation des cadres, éducation religieuse et enseignement du fait religieux" de deux jours se tient au siège du Conseil de l'Europe à Strasbourg. Il est initié en collaboration avec la Grande Mosquée de Strasbourg sous le patronage du secrétaire général du Conseil de l'Europe.

Source : MAP

Les séances du dialogue national "Médias et société" vont se poursuivre à partir de la 2ème semaine du mois d'avril prochain, a annoncé mardi l'instance en charge du dialogue.

L'instance poursuivra ainsi ses séances, le 7 avril, avec la direction générale de l'Agence Maghreb Arabe Presse (MAP), le 8 avril avec la présidence du Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH), le 19 avril avec la direction générale de la Société nationale de la Radiodiffusion et de Télévision Marocaine (SNRT) et le 20 avril avec le Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger(CCME).

L'instance avait appelé à la contribution des partis politiques représentés au Parlement (24 partis) et des instances et des conseils consultatifs (8 institutions) à ce dialogue national, et sollicité de tenir des séances avec les départements ministériels dont les attributions ont un lien direct avec l'exercice de la profession, la liberté d'expression, la gestion des entreprises et la promotion de la lecture.

Il s'agit du ministère de l'Intérieur, du ministère de la Justice, du Secrétariat général du gouvernement et du ministère de l'Economie et des Finances (pour les aspects ayant trait à la fiscalité, à l'organisation et la gestion de l'entreprise médiatique et au rôle de la presse économique dans la circulation de l'information, son analyse et sa diffusion).

Il s'agit également du ministère de l'Emploi et de la formation professionnelle (recrutement et droits sociaux des journalistes), du ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies (pour les questions relatives à la mise à niveau de l'entreprise médiatique et aux nouvelles technologies de l'information et de communication), du ministère de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique (volets relatif à la promotion de la lecture et au rôle de l'école dans la sensibilisation sur l'importance de la lecture et dans le consécration des valeurs de citoyenneté) et, enfin, le ministère de la Culture pour les aspects relatifs à l'information et aux médias culturels et leur développement.

L'instance du dialogue national avait tenu depuis le 1er mars, 13 séances avec les organisations de droits de l'Homme et les organismes professionnels et sociaux.

Source : MAP

Jamais une étude statistique n'était allée aussi loin dans l'analyse des mécanismes de discrimination: l'enquête "Trajectoires et origines" (TeO) rendue publique, mardi 30 mars, vient combler un manque de connaissances sur les processus d'intégration et de discrimination des personnes issues de l'immigration.

Menée par l'Insee et l'INED en 2008, l'enquête montre que 40% des personnes ayant déclaré une discrimination sont immigrées ou enfants d'immigrés, alors que ces deux catégories représentent 22 % de la population adulte résidant en France métropolitaine. Parmi les immigrés et leurs descendants, les hommes, les jeunes, les plus diplômés et les chômeurs déclarent plus fréquemment des discriminations que les autres catégories. TeO montre que l'origine géographique et la couleur de la peau sont des facteurs déterminants du sentiment de discrimination.

Réalisée auprès de 22000 personnes nées entre1948 et 1990, l'enquête TeO explore l'histoire migratoire, décrit les parcours scolaires et professionnels et les conditions de vie. Lancée en pleine polémique sur les statistiques ethniques, sa réalisation avait suscité des résistances, allant jusqu'à conduire ses auteurs à retirer deux questions sur la couleur de peau, alors qu'elles avaient été validées par le Conseil national de l'information statistique (CNIS).

Pourtant, comme en témoignent les premiers enseignements, l'enquête montre l'intérêt qu'il y a à dépasser le simple constat des inégalités pour étudier en détail le rôle des différents facteurs (sexe, âge, état de santé, origine, apparence physique…).

Pris dans leur ensemble, 26% des immigrés et 24% des filles ou des fils d'immigrés, contre 10% seulement des personnes non issues de l'immigration ou des DOM, déclarent avoir vécu des discriminations dans les cinq dernières années, quel qu'en soit le motif (sexiste, raciste, homophobe, lié à l'âge, à la religion ou à l'état de santé), le lieu et les circonstances (travail, logement, établissement scolaire, espace public).

Cette expérience est plus fortement ressentie par les minorités les plus visibles. Ainsi près de la moitié des immigrés et fils et filles d'immigrés originaires d'Afrique subsaharienne et ceux originaires du Maghreb déclarent avoir vécu une telle expérience, contre 10% pour les personnes non issues de l'immigration. Le poids de l'origine géographique se ressent également au travers des motifs cités par les personnes pour expliquer les discriminations dont ils sont victimes: l'origine ou la nationalité (37%), la couleur de peau (17%), le sexe (17%) et l'âge (12%).

En règle générale, les femmes déclarent moins fréquemment de cas de discriminations que les hommes. Ceux-ci, surtout les plus jeunes, entre 25 et 34 ans, déclarent être plus fréquemment discriminés que leurs cadets ou leurs aînés, sans doute parce qu'ils sont à l'âge auquel s'acquiert l'autonomie économique et résidentielle. "Ils sont également plus sensibles que leurs aînés aux discriminations du fait sans doute d'attentes plus élevées en matière de respect de l'égalité", notent les auteurs de l'étude.

Si la catégorie socioprofessionnelle joue peu – les discriminations peuvent être ressenties dans toutes les professions –, le niveau d'étude a en revanche une incidence importante: plus on est diplômé, plus on déclare subir des discriminations, "un diplôme élevé conduisant les minorités à accéder à des positions où elles sont peu représentées".

La croyance et l'appartenance religieuse ont aussi un impact: quelles que soient leurs origines, les musulmans rapportent davantage de discriminations que les personnes se déclarant sans religion ou de religion chrétienne, bouddhiste ou juive.

Source : Le Monde

"Sérieux risques", "fortes incertitudes", "fragilité": le Conseil d'Etat rejette en termes prudents l'hypothèse d'une interdiction générale et absolue du port du voile intégral en France. Ce dispositif ne "pourrait trouver aucun fondement juridique incontestable", assurent les sages dans l'avis qu'ils ont remis mardi 30mars à François Fillon.

Ce dernier les avait sollicités sur la question fin janvier, leur demandant d'examiner les possibilités permettant de parvenir à une interdiction qui soit "la plus large et le plus effective possible", sans "blesser nos compatriotes de confession musulmane".

Lundi 29 mars, devant les parlementaires UMP, M. Fillon a de nouveau affirmé que le gouvernement déposerait prochainement une loi "allant le plus loin possible sur la voie de l'interdiction générale dans le respect des principes généraux du droit"; elle devrait être assortie de la résolution parlementaire du groupe UMP, qui rappelle que le port du voile intégral est contraire aux valeurs de la République, "dignité, liberté, égalité, fraternité".

S'ils excluent une prohibition sur la voie publique, les sages suggèrent de "sécuriser" les nombreux textes épars qui interdisent déjà "la dissimulation du visage", d'étendre les possibilités d'interdiction "dans des circonstances particulières de temps et de lieux""dans les services publics qui nécessitent des vérifications relatives à l'identité ou à l'âge". "Il faut qu'on sorte du clair-obscur", estime-t-on au Conseil d'Etat. et, surtout, de recourir à une loi pour rendre cette interdiction permanente

Une grande marge de manœuvre est toutefois laissée au législateur, en ce qui concerne l'un des aspects les plus épineux de ce dossier, à savoir la définition des lieux où, au-delà des services publics, s'appliquerait l'interdiction : les transports, les commerces et les lieux privés accueillant du public. L'ampleur de cette liste donnera le degré de prohibition que les pouvoirs publics souhaitent donner à cette pratique.

En termes de sanction, les sages ont préféré une nouvelle peine, "l'injonction de médiation sociale", à la seule fixation d'une amende. "Une question d'efficacité et de pédagogie", souligne-t-on, au Conseil d'Etat où l'on se montre soucieux de "ne pas provoquer de réactions disproportionnées par rapport au phénomène que l'on souhaite résorber".

"Les mesures préconisées auront une forte portée dissuasive car elles rendront la vie quotidienne de ces femmes plus difficiles. L'idée est d'arriver à un processus d'extinction du phénomène, comme cela s'est produit dans les établissements scolaires avec la loi de 2004", qui y interdit le port du foulard islamique.

LES MOTIVATIONS

Après deux mois de réflexion, le Conseil d'Etat conclut que "seule la sécurité publique et l'exigence de lutte contre la fraude" fondent une interdiction juridiquement solide "mais uniquement dans des circonstances particulières en temps et en lieux".

Les sages ont repoussé le principe de laïcité comme fondement possible: la laïcité s'impose aux institutions et aux agents publics et non pas à la société ou aux individus, sauf exception (établissements scolaires), précisent-ils. La protection de la dignité de la personne humaine s'est heurtée au "principe d'autonomie personnelle". Tout comme le principe d'égalité, il ne peut en outre être invoqué pour des personnes qui choisissent de porter le voile intégral.

LES DISPOSITIFS D'INTERDICTION

Les sages envisagent de "confier au préfet un pouvoir de police spéciale susceptible d'être exercé en tout lieu ouvert au public, dès lors que la sauvegarde de l'ordre public l'exige, par exemple pour l'accès aux banques, aux bijouteries ou pour des rencontres sportives, des conférences internationales…"

Par ailleurs, une loi, qui constituerait "un cadre de référence permettant d'affirmer des principes de comportements clairs à l'attention de nombreux responsables (publics et privés)", pourrait décider d'une obligation permanente dans le cas où une reconnaissance de la personne est exigée, "pour entrer et circuler dans certains lieux et obtenir des biens et des services".

Les sages évoquent les tribunaux, les bureaux de vote, les mairies, la remise des enfants à la sortie de l'école, les lieux où sont délivrées des prestations médicales ou hospitalières, le déroulement de concours ou d'examens, y compris dans les universités. Ils évoquent aussi des lieux soumis à des interdictions liées à l'âge (cinémas, débits de boisson, boîtes de nuit…) ou qui nécessitent une identification liée aux moyens de paiement.

LES SANCTIONS

Le Conseil d'Etat propose la création d'une injonction de médiation sociale pour les femmes portant le voile intégral, assortie d'une amende si l'injonction n'est pas respectée. Pour les instigateurs qui obligent une personne à dissimuler son visage, un délit est institué, puni d'une peine de prison et d'une amende. Une injonction de médiation sociale est aussi prévue.

Source : Le Monde

La Belgique devrait franchir mercredi une étape décisive vers l'interdiction du port du voile islamique intégral dans "l'espace public", et donc y compris dans la rue et pas uniquement dans certains lieux et services publics comme la France s'apprête à le faire. La commission de l'Intérieur de la Chambre des représentants (députés) doit voter vers la mi-journée au sujet d'une proposition de loi déposée par des élus libéraux visant à modifier le Code pénal.

Selon ce texte, les personnes qui "se présenteront dans l'espace public le visage masqué ou dissimulé, en tout ou en partie, par un vêtement de manière telle qu'ils ne soient plus identifiables" seront punis d'une amende et/ou d'une peine de prison de un à sept jours. Des exceptions sont prévues pour les manifestations festives, telles que les carnavals, qui auront été autorisées par décision municipale. Par "espace public", il faut comprendre l'ensemble des rues, chemins, jardins publics, terrains de sport ou "bâtiments destinés à l'usage du public où des services peuvent lui être rendus", précise encore le texte. La proposition bénéficie du soutien des cinq partis de la coalition gouvernementale (libéraux et chrétiens-démocrates flamands et francophones, et Parti socialiste francophone), a expliqué à l'AFP un porte-parole du Mouvement réformateur (MR), le parti libéral francophone. Sauf surprise, le texte devrait être approuvé par la commission de l'Intérieur et renvoyé pour approbation en séance plénière, probablement dès le 22 avril, selon la même source.

La Belgique deviendrait ainsi le premier pays d'Europe à interdire y compris dans la rue le port de la burqa (tenue portée en Afghanistan qui cache entièrement le visage) ou du niqab (qui ne laisse apparaître que les yeux). Cette législation irait plus loin que celle que la France devrait adopter prochainement, limitée à certains lieux et services publics sans s'étendre à la rue, selon les recommandations de la plus haute juridiction administrative française.

Source : Le Point/AFP

Le processus de l'enracinement de la communauté musulmane est une réalité historique inéluctable, faisant progressivement de l'Islam une réalité européenne, a indiqué, mardi à Strasbourg, M. Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).

Cet enracinement met cette communauté ainsi que les autorités publiques et l'ensemble des acteurs sociaux européens devant plusieurs défis "historiquement inédits", a souligné M. El Yazami lors de la séance de clôture d'un colloque international sur l'Islam en Europe, initié par le CCME.

Il a, dans ce sens, ajouté que les différentes générations de la communauté musulmane sont confrontées à la nécessité de prendre en compte le pluralisme politique, religieux et culturel des sociétés européennes ainsi que leur patrimoine et leurs traditions, marquées notamment par la laïcité culturelle.

Outre cette diversité propre aux sociétés européennes, les Musulmans doivent en même temps prendre en compte leur propre pluralisme ainsi que leur statut social et politique.

Selon M. El Yazami, les autorités publiques et les acteurs européens se trouvent, de leur côté, face au défi "de penser" une gestion démocratique d'une diversification croissante de leurs sociétés, en garantissant une égalité de traitement entre les confessions historiquement établies et les nouveaux cultes.

Elles doivent de même relever le défi "éminemment" politique de lutte contre les discriminations et la promotion sociale, économique et politique des populations musulmanes, devenues européennes à part entière, a-t-il dit.

"Conscientes à des degrés divers de ces nouveaux enjeux, les Etats européens sont en même temps, confrontés à une triple contrainte : la pression sécuritaire, la visibilité polémique de l'Islam dont laquelle les médias jouent un rôle important et l'instrumentalisation politicienne de la question musulmane, devenue une marque récurrente des échéances électorales", a-t-il fait remarquer.

Pour les pays d'origine, a-t-il poursuivi, l'enjeu est de penser les nouveaux rapports à établir avec une émigration marquée par une expansion démographique fondamentale, dont la pyramide sociodémographique a été bouleversée avec le vieillissement des premières générations et l'émergence de nouvelles.

De son côté, Mme Gabriella Battaini-Dragoni, directrice générale pour l'Education, la Culture et le Patrimoine, la Jeunesse et le Sport du Conseil de l'Europe, s'est félicitée de l'organisation de ce colloque en Europe, se disant confiante quant aux échanges "ouverts et sincères" qui ont marqués ses travaux.

Elle a affiché la disposition du Conseil de l'Europe à poursuivre le dialogue sur un thème aussi important que celui du culte musulman, formant le souhait de parvenir à une intégration réussie de la communauté musulmane en terre européenne.

Elle a également souligné l'importance de l'ouverture, de la diversité et du respect des libertés individuelles quelles que soient les origines et les religions.

Pour sa part, le secrétaire général du CCME, M. Abdellah Boussouf a mis en relief l'importance de la série de rencontres initiées par le Conseil, précisant que ce colloque est une contribution à l'étude et à l'analyse de l'état des lieux et des perspectives de l'éducation religieuse, la formation des cadres religieux et l'enseignement du fait religieux en Europe.

Ce colloque, qui intervient après les deux premières rencontres de Fès et de Casablanca, est un espace important de réflexion partagée et participative sur la question de l'Islam en Europe, qui doit se poursuivre pour approfondir l'étude et le débat sur les questions liées au culte musulman.

Il a, à cet égard, mis l'accent sur l'importance de développer un réseau de partenariat entre différentes institutions de recherches et de formation et le Conseil en vue d'élargir le débat et d'institutionnaliser le partenariat autour de la question cultuelle liée à l'immigration.

Pour sa part, M. Ahmed Khamlichi, directeur de Dar Al Hadith Al Hassania a appelé la communauté musulmane d'Europe à assumer "dignement" sa responsabilité et à respecter les pays d'accueil en vue d'une intégration réussie.

Il a souligné l'importance de l'ouverture sur l'Autre et des principes de tolérance, affirmant que l'Islam ne va pas à l'encontre de l'évolution et qu'il a été précurseur dans le traitement de plusieurs questions relatives notamment à la femme.

M. El Khamlichi a, en outre, mis en garde contre les interprétations erronées du texte religieux qui entrainent des conflits culturelles, soulignant l'importance de recourir aux institutions reconnues en matière de conseil ou de jurisprudence.

Le colloque "Islam en Europe : formation des cadres, éducation religieuse et enseignement du fait religieux" s'est tenu les 29 et 30 mars au Conseil de l'Europe à Strasbourg.

Il a réuni 150 spécialistes, universitaires et acteurs cultuels, culturels et associatifs venus de France, Belgique, Pays-Bas, Grande-Bretagne, Espagne, Italie, Allemagne, Liban et Maroc.

Source : MAP

Cassoulet, bonbons et même foie gras: le marché du halal, en plein développement, se diversifie pour répondre aux dernières générations issues de l'immigration, qui veulent concilier religion et repas de tradition française.

"Aujourd'hui, avec l'arrivée des grandes marques sur le marché, on passe d'un marché ethnique à un marché de masse", affirme d'emblée Antoine Bonnel, directeur du Salon du halal, qui se tient mardi et mercredi à Paris.

"C'est sous la poussée de la deuxième ou la troisième génération. Mais il ne s'agit pas d'un repli communautaire, c'est plutôt de l'intégration parce qu'ils veulent acheter de la choucroute ou des nems halal", ajoute-t-il.

Le marché a d'ailleurs explosé ces dernières années, sortant le halal --"licite" dans la religion musulmane-- des épiceries et des boucheries spécialisées pour l'installer dans les rayons de la grande distribution, avec des marques comme Fleury Michon, Nestlé ou Casino.

Il est désormais estimé à 5,5 milliards d'euros en 2010, selon une étude du cabinet de conseil Solis, spécialisé dans le "marketing ethnique", contre environ trois milliards il y a cinq ans.

"Cela va dépasser les rayons bio dans les supermarchés!", affirme tout sourire Hakan Cetin, responsable commercial d'Oz pa, spécialiste des confiseries halal, sur son stand rempli de sucettes, biscuits et autres sucreries. Toutes garanties sans gélatine de porc. La demande progresse "énormément", dit-il avec gourmandise.

D'où la prolifération de nouveaux produits, comme le Coca halal, les petits pots pour bébé, la saucisse cocktail de poulet ou les plats cuisinés, du boeuf aux haricots en conserve en passant par la terrine de canard. On trouve même du champagne étiqueté halal... mais sans alcool.

Devant une boîte de saucisses aux lentilles, Ala'a Gafouri, directeur de l'Halal Institute, constate: "C'est une demande. Les deuxième et troisième générations veulent consommer +à la française+, mais tout en étant halal. Ils sont nés ici..."

A l'instar des autres Français, ils vont au fast-food --comme chez Quick, qui a récemment suscité la polémique en ouvrant plusieurs restaurants "halal"--, et prennent peu de temps pour cuisiner. "Il y a aussi de plus en plus de couples mixtes", rappelle M. Bonnel.

Surtout, certains ont un pouvoir d'achat supérieur à leurs parents.

Et c'est bien ce qui attire Frédéric Vionne, des foies gras Volvestre, venu du Sud-Ouest en visiteur sur le salon du halal. "Il existe des gens qui ont de l'argent et il y a une ouverture à la gastronomie française qu'il faut concilier avec la tradition. Le frein, c'est seulement que c'est trop loin de leur culture. Avec le fois gras halal, on fait une partie du chemin", explique-t-il.

Reste que certains contestent le caractère réellement halal de ces nouveaux produits: pour être "licite", un produit ne doit pas contenir de porc et doit venir d'animaux égorgés vivants. Or il n'y aucune norme unique en France et les industriels ont recours à des organismes de certification différents, voire sont "auto-certifiés".

Au total, beaucoup font des compromis. Exemple: le foie gras de M. Vionne, certifié selon lui par la Mosquée de Paris. "Au lieu d'avoir une électrocution forte, elle est limitée. Le canard n'est pas frais, mais il n'est pas mort", avant d'être abattu, explique-t-il.

Mais certains organismes de certification estiment que le gavage des canards est une maltraitance animale, et donc non conforme à l'islam.

Source : L’Express

L'intégration de l'enseignement du culte musulman dans les écoles publiques européennes permettra de rétablir le principe d'équité entre les différents cultes reconnus en Europe, a souligné le président de la Société civile immobilière de la Grande Mosquée de Strasbourg (SCI/GMS), M. Fouad Douai.

Pour ce faire, il est nécessaire d'entamer des actions plus concrètes en faveur de l'Islam en France et en Europe en le dotant de ses propres structures publiques en matière notamment de formation de cadres, a indiqué M. Douai dans un entretien à la MAP, en marge du colloque international sur l'Islam en Europe, initié par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).

Une telle démarche constituera indubitablement un rempart contre toute lecture non contextuelle des textes sacrés de l'Islam en vue de barrer la route à toute forme de déviation et d'extrémisme, a-t-il ajouté.

M. Douai a, dans ce sens, déploré l'interprétation erronée et l'instrumentalisation de l'Islam à des fins idéologiques ou pour des revendications sociales, soulignant l'importance d'un encadrement qui puise dans les véritables principes islamiques.

L'enseignement du culte musulman, a-t-il dit, se limite actuellement au cadre associatif et aux mosquées face à une demande de plus en plus croissante des parents pour l'apprentissage culturel et cultuel des jeunes générations en terre d'accueil.

Il a de même appelé à la création d'une faculté européenne de théologie musulmane à l'instar des établissements d'enseignement catholique et protestant, précisant que de nombreuses personnalités religieuses, scientifiques et politiques sont favorables à cet ambitieux projet.

Evoquant le rôle de la Grande Mosquée de Strasbourg, M. Douai a indiqué que cette institution religieuse a engagé des réformes dans sa gestion et au niveau de ses structures en séparant le culturel du cultuel.

La Mosquée s'est érigée alors en véritable référence et recours pour consultation de différents services français notamment, juridique, social, culturel et cultuel, a-t-il dit.

M. Douai a, par la même occasion, évoqué la construction de la nouvelle mosquée qui sera dotée d'un centre de formation et d'une bibliothèque inter-religieuse, précisant que ce projet s'inscrit dans une démarche d'accompagnement.

Source : MAP

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