jeudi 28 novembre 2024 10:41

Qu’est-ce qui a été fait pour renforcer la gouvernance des migrations? Pour répondre à cette question l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et le Bureau international du travail (BIT) ont publié une nouvelle étude sur «le renforcement de la gouvernance des migrations». Un document diffusé aussi à l'occasion de la Journée internationale des migrants célébré le 18 décembre…Suite

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) a rendu un vibrant hommage, samedi soir à Bruxelles, à la journaliste belgo-marocaine Lalla Khiti Amina Benhachem, ancienne productrice et animatrice d'une émission destinée à la communauté marocaine et qui était diffusée sur la Radiotélévision belge francophone (RTBF).

Lors d'une soirée organisée dans le cadre de la rencontre "Marocaines d'ici et d'ailleurs", en présence de Mme Fadila Laanan, ministre de la Culture, de l'audiovisuel, de la santé et de l'égalité des chances dans le gouvernement de la communauté française, et de Mme Leila Shahid, déléguée générale de la Palestine auprès de l'Union européenne, M. Driss El Yazami, président du CCME, a affirmé que Mme Benhachem a été "la première journaliste étrangère qui a réussi à ouvrir un espace à la télévision belge sur l'immigration: une émission culturelle, politique, sociale et de conseils".

Et durant des décennies, toutes générations confondues, Mme Benhachem a accompagné l'immigration et ce processus d'enracinement de la communauté de l'immigration à l'étranger, a-t-il ajouté.

Mme Laanan a salué "le parcours singulier et remarquable" d'une femme "qui a traversé et accompagné l'histoire de l'immigration marocaine en Belgique".

Elle a souligné que Mme Benhachem a été une observatrice des transformations et des mutations de cette immigration, ajoutant que cette dame est une "véritable mémoire de l'histoire marocaine de Belgique."

Mme Benhachem s'est dite émue et touchée par cet hommage, tenant à saluer toute l'équipe qui a travaillé avec elle pour le succès de l'émission "Ileikoum".

"J'étais l'image et la voix de cette émission mais, il y avait toute une équipe avec moi, que je tiens à remercier", a-t-elle affirmé.
Née en 1947 à Azrou, Mme Benhachem a quitté le Maroc en1970 pour s'installer en Belgique et étudier le droit, puis le journalisme à l'Université libre de Bruxelles (ULB).

Elle intègre la RTBF en 1973 pour prendre en charge l'émission "Ileikoum", dans le cadre des programmes "Interwallonie", à destination des migrants arabophones.

Il s'agit d'une émission culturelle, sociale et de conseils qui, à travers des reportages et des témoignages, essayait de refléter les conditions de vie des migrants.

Dans les années 90, l'émission mensuelle "Ileilkoum" devient "Sindbad", un magazine bimensuel diffusé en français, touchant un public plus large composé des communautés d'immigrés, mais aussi des Belges.

En 2001, le magazine "Sindbad" laissait place à un nouveau programme de télévision, "1001 cultures", qui a pris fin en 2007.

Cette cérémonie a été marquée par la signature d'une convention-cadre entre le CCME et l'université catholique de Louvain.

19/12/10

Source : MAP

L'ampleur des discriminations dont sont victimes les femmes immigrées marocaines a été l'un des messages forts de la rencontre "Marocaines d'ici et d'ailleurs", organisée samedi et dimanche à Bruxelles, a affirmé le président du Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME), M. Driss El Yazami.

Ces femmes "sont victimes de discrimination de par leur sexe et de par leur origine, y compris dans des sociétés démocratiques", a-t-il indiqué dimanche lors de la séance de clôture des travaux de cette rencontre.

Cet état de discrimination, a poursuivi M. El Yazami, s'est aggravé dans les sociétés européennes, par "des crispations" dans les opinions publiques, dont il faut tenir compte "si on veut réellement agir et influencer ces sociétés", a-t-il dit.

Il y a également "l'instrumentalisation partisane politicienne" par un certain nombre de courants politiques, notamment l'extrême droite qui est un élément aggravant de cette discrimination, a indiqué M. El Yazami.

Il a aussi cité la crise économique qui touche les citoyens européens natifs de ces pays, mais aussi les immigrés, et les femmes immigrées de manière encore plus forte.

Concernant la Moudawana et la Kafala, M. El Yazami a souligné que la rencontre de Bruxelles a permis d'avancer "de manière fondamentale" sur ces questions.

"Nous allons continuer à travailler pour soumettre des solutions à court et à long terme" aux problèmes qui découlent de l'application des dispositions des codes du statut personnel dans les pays de résidence, a affirmé le président du CCME.

Il a par ailleurs annoncé que le premier rapport stratégique du CCME sera publié dans les prochaines semaines.

L'ensemble des communications de cette rencontre de Bruxelles, ainsi que celles des deux précédentes, qui ont eu lieu en 2008 et 2009 à Marrakech, seront incluses dans ce rapport.

20/12/10

Source : MAP

Bruxelles a accueilli le week-end dernier la 3e édition des « Marocaines d’ici et d’ailleurs ».

Dynamisme, défense de leurs droits, ambition : les Marocaines d’Europe n’entendent pas courber    l’échine.

La « caravane de la femme marocaine » se poursuivra aux quatre coins du monde.

Fraternité. Tels sont sans conteste le mot à retenir et l’émotion ressentie par chacun des 250 participants à la 3e édition du forum « Marocaines d’ici et d’ailleurs ». La rencontre qui s’est tenue les 18 et 19 décembre à Bruxelles, noyau de l’Europe, à l’initiative du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), a en effet suscité l’intérêt de nombreuses Marocaines de la diaspora mais aussi du Maroc même.

Sourire aux lèvres et fougue méditerranéenne imbibant les gestes et les paroles, le ton est donné d’emblée. Place à la chaleur ! Toutefois, les Marocaines d’ici et d’ailleurs ont su prouver qu’il était possible de débattre de sujets sérieux dans une ambiance bon enfant. Et des sujets sérieux, il y en avait à revendre. Après des allocutions officielles, les participants se sont dispersés dans les différentes salles de l’hôtel qui accueillait l’évènement pour assister à l’atelier qui leur tenait le plus à cœur. « Agir pour la citoyenneté », « Agir contre les discriminations », « Femmes et citoyennes » : tels ont été les axes sur lesquels étaient invités à débattre les participants, féminins dans leur immense majorité.

Butinant de salle en salle, il était aisé de percevoir l’enthousiasme de ces femmes venues établir ensemble un premier état des lieux scientifique des migrations féminines marocaines. Profitant de leurs similitudes et mettant leurs différences aux oubliettes, chercheurs, ministres, parlementaires, étudiants, mais aussi acteurs associatifs ont inscrit leurs réalités dans le contexte international. « Les populations immigrées ou issues de l’immigration connaissent des mutations rapides et sont confrontées à des interrogations nouvelles alors même que les sociétés européennes sont confrontées elles aussi à des problématiques inédites et complexes ». L’auteure de ces mots, Amina Ennceiri, est psychosociologue chargée de mission à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). Elle évoque notamment la gestion du pluralisme ou encore la montée des discriminations que subissent les Marocains d’Europe, sans distinction de sexe d’ailleurs.

La migration, une richesse !

Les Marocaines d’Europe et d’ailleurs doivent donc défendre leur légitimité. Leur visibilité grandissante étant l’un des piliers de leur lutte. Preuve en est, la sélection de la femme qui s’est vu recevoir un brillant hommage lors du dîner de gala, trait d’union des deux journées. Le choix s’est porté sur Khiti Benhachem, journaliste marocaine qui a animé durant de nombreuses années l’émission de radio « Ilaykoum » (« Pour vous »), dont la diffusion a débuté dans les années 1970 sur la Radio Télévision Belge (RTB). Elle aura eu le mérite de parler et de faire parler ces Marocaines d’Europe qui, à l’époque, laissaient croire qu’elles n’y resteraient que temporairement. Leur émigration vers les pays européens, qui comptent aujourd’hui près de trois millions de Marocains, n’est pas conjoncturelle. C’est un fait indéniable aujourd’hui. Et le fait qu’une Marocaine soit aujourd’hui ministre belge de laCulture prouve bien qu’un changement est en marche.

Ces Marocaines sont venues prouver que dans une planète mondialisée, chacun devrait trouver sa place, peu importe le pays dans lequel il décide de résider. La manifestation bruxelloise n’est que la première étape d’une série de rencontres qui se tiendront jusqu’en juin 2011 dans quatre régions du monde : l’Europe, l’Afrique subsaharienne, les pays arabes et les Amériques. La femme marocaine est en effet présente en tout lieu, portant avec elle son bagage de richesses, que son expérience dans son pays de résidence peut l’aider à agrandir. Car comme l’a justement clamé Amina Ennceiri, « être d’ici quand on est d’ailleurs et être d’ailleurs quand on est d’ici nous invite à une dynamique qui ne peut que nous renforcer et nous enrichir ».

interview:

Leïla Shahid,déléguée générale de Palestine auprès de l’Union européenne

« J’ai une grande croyance dans les diasporas »

Vous qui connaissez bien le Maroc, que pensez-vous de l’évolution de la situation de ses femmes ?

J’ai vécu treize ans au Maroc (entre 1977 et 1990), et j’ai travaillé dans ce pays, notamment en tant qu’enseignante dans des bidonvilles. J’ai quitté le Maroc il y a 20 ans. Pas complètement, il est vrai, mais cela fait 20 ans que je suis ambassadeur et je n’ai pas forcément le temps d’étudier l’évolution du statut de la femme marocaine, ou plutôt de la diaspora marocaine. Lorsque je reviens dans la famille de mon mari ou chez des amis, je n’ai malheureusement pas assez de temps pour faire des enquêtes sur cette évolution.

La rencontre des « Marocaines d’ici et d’ailleurs » a-t-elle pu rectifier le tir ?

Je suis venue assister à cette conférence par pure curiosité au départ. Mais une fois ici, j’ai été très impressionnée par la qualité du travail fait par les groupes de travail. J’ai notamment assisté à l’atelier « Femmes et citoyennes », et j’ai été étonnamment surprise par la qualité des présentations, de la dynamisation du Maroc et de ses femmes. Et surtout, je me rends compte que ces réalisations ont été faites sans discours tonitruants.

Donc le Maroc que vous connaissiez a changé ?

Il n’a pas seulement changé, c’est une révolution copernicienne ! C’est plus que changer. Justement, lors de mon allocution à l’occasion de la rencontre, je ne vais pas parler de la Palestine, mais du Maroc. Parce que ça m’a remonté le moral de constater tous ces changements ! Quand je suis arrivée au Maroc, il y avait peut-être une dizaine d’ONG, une seule télévision, deux journaux en français (Le matin du Sahara et L’opinion), et deux journaux en arabe. Alors que maintenant, les changements sont extraordinaires ! J’ai travaillé dans l’édition, et à l’époque j’avais publié le premier livre de Fatima Mernissi sur le Maroc. En vingt ans, le Maroc a réalisé un accomplissement qui demande dans d’autres pays à un rythme normal près de 50 ans ! Et ce, à la fois sur le plan juridique, des lois, du code de la famille, du code du travail, du code de la nationalité et sur le plan des ONG. La qualité scientifique de ce que j’ai entendu lors des interventions auxquelles j’ai assisté ce matin est d’un niveau international. Je suis très heureuse pour le Maroc !

L’un des axes de la rencontre concernait la réforme du code de la famille et les limites de son application, notamment en Europe. Si les textes existent, leur application n’est pas toujours garantie…

Je ne me fais plus d’illusion sur le fait que les lois suffisent. Je le vois de mes propres yeux ! Il peut y avoir des réformes au niveau de l’Etat, des codes et des lois qui protègent les droits de la femme, mais s’il n’y a pas de société civile qui défend ces réalisations, c’est comme si cette loi n’existait pas.

Vous conseillez donc à ces « Marocaines d’ailleurs » de poursuivre leur lutte pour la défense de leurs droits ?

J’ai une grande croyance dans les diasporas. D’ailleurs, moi-même je suis diasporique. Je suis Palestinienne née dans la diaspora, au Liban, ma mère et mon père ont tous les deux quitté la Palestine. Et je pense que si l’on est intelligent dans la vie, l’exil, même l’exil le plus douloureux, peut être utilisé à bon escient. Cette présence dans un autre pays, côtoyant une autre culture, on peut en faire une arme pour construire la modernité et de nouvelles formes de développement.

Source : Le Soir

Mme Leila Shahid, déléguée générale de la Palestine auprès de l'Union européenne, a salué les avancées réalisées par le Maroc sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, se félicitant en particulier de l'évolution de la condition de la femme marocaine.

Mme Leila Shahid, qui a été invitée à la rencontre "Marocaines d'ici et d'ailleurs", organisée samedi et dimanche à Bruxelles par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), a souligné "l'importance" de ce genre de manifestation, qui permet de débattre et de discuter des problèmes et de proposer des solutions pour la promotion de la condition de la femme.

Elle s'est dite "impressionnée" par le travail scientifique "remarquable" mené par le CCME, par la vitalité des associations, le nombre d'élus et la qualité des panels et des intervenants à cette rencontre.

Lors d'une soirée organisée en hommage à l'ancienne journaliste belgo-marocaine de la RTBF Amina Benhachem, Mme Shahid a tenu à rendre hommage à la Belgique qui a su donner une place réelle aux communautés étrangères.

"Je suis fière que le gouvernement belge ait une femme ministre d'origine marocaine", a-t-elle affirmé à l'adresse de Mme Fadila Laanan, ministre de la culture, de l'audiovisuel, de la santé et de l'égalité des chances dans le gouvernement de la communauté française, présente à cette soirée.

La rencontre "Marocaines d'ici et d'ailleurs" de Bruxelles est la 3-ème du genre après les éditions 2008 et 2009 tenues à Marrakech. Elle sera suivie de rencontres régionales consacrées aux femmes marocaines des pays arabes, d'Afrique subsaharienne et des Amériques durant le premier semestre 2011.

Plus de 250 femmes en provenance du Maroc, d'Espagne, d'Italie, de France, des Pays-Bas, de Belgique, d'Allemagne, de Suisse, de Finlande, de Roumanie, d'Irlande et du Royaume-Uni, participent à cette rencontre.

La délégation marocaine est composée de douze femmes parlementaires, de plusieurs chercheurs en sciences sociales ainsi que d'une trentaine de représentantes d'associations de défense des droits de femmes et de la société civile.

19/12/10

Source : MAP

Des « Assises internationales sur l’islamisation de nos pays » étaient organisées pour la première fois, samedi 18 décembre, à Paris, par le Bloc identitaire et Riposte laïque. Ces deux organisations proche de l’extrême droite s’étaient déjà fait connaître en organisant le 18 juin dernier un « apéro géant saucisson et pinard »

Cette manifestation était-elle autorisée ?

Les forces de l’ordre avaient été déployées en nombre, samedi 18 décembre, dans toutes les rues donnant accès à l’« Espace Charenton » dans le 12e arrondissement de la capitale. Le colloque contre la présence de l’islam en Europe avait en effet provoqué l’indignation de nombreuses organisations ou partis qui appelaient à manifester tandis que la mairie de Paris avait demandé son interdiction.

Le préfet de police avait autorisé la tenue de ces assises, rappelant dans un communiqué publié jeudi que « la liberté de réunion fait partie des libertés fondamentales ». Mais la préfecture avait mis en garde les participants et les orateurs, des fonctionnaires de police étant « chargés d’assister à la réunion et de rapporter tout trouble à l’ordre public ».

Le dispositif de sécurité déployé a permis d’éviter tout incident à l’extérieur. Les opposants n’étaient pas très nombreux, seulement 250 membres de diverses organisations de défense des droits de l’homme ou militants de gauche. Un groupe de jeunes musulmans a également sillonné le quartier sans parvenir à s’approcher de l’Espace Charenton.

Qui sont les organisateurs ?

Présidé par Fabrice Robert, le Bloc identitaire a été créé par une partie des anciens dirigeants d’Unité radicale, dissous après la tentative d’assassinat de Jacques Chirac par Maxime Brunerie, le 14 juillet 2002. Auparavant, en avril, le groupuscule avait adopté, sous l’impulsion notamment de Fabrice Robert, une nouvelle orientation consistant à « tourner la page de l’islamophilie judéophobe».

Cette nouvelle orientation avait entraîné une rupture avec Christian Bouchet, fidèle à la ligne pro-arabe du courant et aujourd’hui soutien de Marine Le Pen au sein du Front national. Riposte laïque vient d’un tout autre horizon. Le réseau est né, en septembre 2009, d’une scission de ReSPUBLICA, « journal de la gauche républicaine, laïque, écologique et sociale ».

Ce journal en ligne était lié au parti Initiative républicaine, aujourd’hui disparu, dont les dirigeants étaient impliqués au sein de l’Union des familles laïques (Ufal). Pierre Cassen a rompu avec ReSPUBLICA, dont il était rédacteur en chef, afin, d’une part, de « militer pour le rassemblement des laïques et des républicains des deux rives, de gauche comme de droite », et, d’autre part, en raison de ce qu’il appelle « la sous-estimation de l’offensive islamiste ».

Quel est leur impact politique ?

Les organisateurs avaient annoncé plusieurs « invités surprise » et annoncé la présence de plusieurs élus de l’UMP. Les noms des députés Xavier Lemoine et Christian Vanneste, tous deux membres de « la droite populaire », avaient circulé. En fin de compte, aucun élu de la droite parlementaire n’a participé à cette rencontre.

« Depuis une semaine nous avons fait des tentatives avec des élus UMP et PS : aucun n’a accepté sous la pression de leurs états-majors de venir à ces assises », regrette Pierre Cassen. Les organisateurs ont en revanche réussi à faire venir deux figures politiques européennes : le député allemand René Stadtkewitz (récemment exclu de la CDU) et du député suisse Oskar Freysinger (UDC), l’homme qui a lancé la votation anti-minarets de 2009. C’était la première fois qu’il s’exprimait publiquement en France.

Source : La Croix

La première rencontre des femmes marocaines d'Europe s'est penchée sur l'étude des problématiques relatives aux migrantes.

Le week-end dernier, à Bruxelles, alors que le mercure marquait des températures par trop basses (entre -2 et -6 degrés) et que la capitale de l'Union européenne était couverte d'un manteau blanc de neige, qui annonce un Noël, semblable à celui représenté dans les cartes postales et des vacances impatiemment attendues, le Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME), lui, vaquait à une occupation des plus sérieuses. Pas de répit pour les défenseurs des droits des femmes immigrées. Ils avaient du pain sur la planche à l'occasion de la première rencontre des femmes marocaines d'Europe.

Cette rencontre, qui a fait suite à deux autres éditions des « Marocaines d'ici et d'ailleurs » organisées à Marrakech en 2008 et 2009, aura permis de rapprocher les femmes migrantes qui vivent en exil mais qui ont la chance de baigner dans deux cultures. « L'objectif de toutes ces rencontres est de faire un état des lieux scientifique de la migration féminine marocaine dans le monde et être aussi un espace d'échange, de rencontre et de partenariat entre toutes ces femmes qui vivent à l'extérieur », explique Amina Ennceiri, présidente du groupe de travail « Approche genre et nouvelle générations » au CCME.

Des femmes qui sont confrontées à des problèmes de discrimination inhérents à leur situation d'immigrée et à leur statut de femmes. Cette inégalité touche aussi bien les simples employées que les cadres supérieurs et freine leur élan alors qu'elles œuvrent pour le développement du pays d'accueil et de leur pays d'origine. « Nous avons une diaspora marocaine très active en Belgique» a avoué Joël le Milquet, Vice-premier ministre et ministre de l'Emploi et de l'égalité des chances, chargée de la politique de migration et d'asile en Belgique. Laquelle diaspora vit les mêmes problèmes que ceux dont souffrent les femmes du pays d'accueil, qui ne sont pas mieux loties. Et la responsable de souligner l'importance des colloques de ce genre dans la mesure où ils réunissent toutes les femmes de l'immigration qui ont des postes de responsabilité.

«Elles ont, dès lors, vécu tous les chemins de la discrimination. Ces femmes d'origine étrangère viennent témoigner et expliquer à quel point on doit renforcer les politiques du genre pour qu'elles puissent accéder à toute la qualification et à la formation auxquelles elles ont droit, qu'elles puissent également accéder à l'emploi sans discrimination, qu'elles soient payées comme les hommes , qu'elles puissent être aidées dans leur vie familiale pour pouvoir assumer leur responsabilité et qu'elles aient la possibilité de prendre des congés et de se retirer du marché du travail pour des congés de maternité tout en étant rémunérées. Bref, qu'elles ne soient pas lésées dans leurs carrières come elles le sont souvent ».

En effet, l'écart salarial entre les hommes et les femmes reste encore élevé en Belgique même si la loi l'interdit. Les femmes continuent de gagner 25% de moins que les hommes. Selon la responsable belge, l'objectif à atteindre est que la gent féminine réussisse à atteindre 75% du taux d'emploi. Pour réaliser ce genre de revendications, oh combien légitimes, il est nécessaire de se doter d'outils susceptibles de garantir cette égalité. Des outils et des stratégies qui doivent être établis au niveau national, en coordination avec les différentes autorités publiques et avec les partenaires sociaux, mais aussi au niveau international. Aussi la communauté européenne a développé une stratégie genre qui s'étale sur 5 ans. Il en est de même pour la Belgique qui a établi un plan de 5 ans, même si ce pays n'a pas de gouvernement pour le moment. Ce plan est axé sur la lutte contre la violence à l'égard des femmes, et sur la lutte contre la discrimination genre.

Pour leur part, les nombreux intervenants lors de cette rencontre ont mis l'accent sur l'importance du rôle des organismes nationaux et internationaux pour garantir l'égalité et lutter contre la discrimination. Le Maroc, grâce à la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, accorde une importance particulière à la question de la femme. « Aujourd'hui, les femmes exercent dans des domaines, jadis, réservés aux hommes. Les résultats de la démarche volontariste du Maroc sont plausibles. Les femmes occupent de plus en plus de sièges au Parlement. Elles accumulent les acquis grâce à la bienveillance de Sa Majesté (Moudawana, amendement du code de la nationalité, stratégie de lutte contre la violence à l'égard des femmes…», a rappelé Menouar Alem, Ambassadeur permanent de Sa Majesté le Roi Mohammed VI auprès de l'Union Européenne.

A côté des débats autour de la situation de la femme à l'étranger, un vibrant hommage a été rendu à une grande dame des médias vivant en Belgique ; Mme Khiti Ben Hachem, journaliste et productrice marocaine. « Une femme qui a accompagné l'histoire de l'intégration de part en part en Belgique », comme l'a souligné Fadila Laanan, ministre de la Culture, de l'Audiovisuel, de la Santé et de l'Egalité des chances. Suite à ce grand moment d'émotion, une convention-cadre a été signée entre le CCME et l'Université catholique de Louvain en présence de Brigitte Maréchal, représentant le Recteur de cette institution.

Témoin de cette rencontre, Laïla Chahid, déléguée générale de Palestine auprès de l'Union européenne nous a confié : « J'ai eu le plaisir de découvrir un travail remarquable qui est le résultat de la mutation des femmes marocaines. Lorsque j'ai vu la vitalité de toutes ces femmes, j'ai eu un sentiment de fierté parce que j'y ai vu l'évolution du Maroc. Une révolution copernicienne qui se passe à plusieurs niveaux et par une concrétisation sur le terrain. J'ai été impressionnée par le caractère scientifique de leur travail. Je voudrais leur dire que par leur travail, elles contribuent à la construction de la Palestine ». Elles s'érigent ainsi en modèles à suivre.

QUESTIONS À : Driss El Yazami,

Président du CCME

« Il est fondamental que l'agenda de l'égalité avance un peu plus vite »

l bilan faites-vous des éditions précédentes ?

A travers la première et la deuxième édition, nous avons réuni à Marrakech 450 femmes du monde. Cette première rencontre nous a permis de connaitre les principales problématiques spécifiques aux femmes marocaines. Maintenant, nous sommes dans une deuxième phase à savoir celle d'étudier les problèmes spécifiques à chaque région géopolitique où vivent les Marocains. L'autres mérite de ces rencontres est de maintenir le contact et de permettre des rencontres entre les femmes marocaines du Maroc et celles de l'immigration et de voir comment chacune d'elles travaille pour l'égalité et essaie de mettre en place des partenariats.

en est-il de l'image qu'ont les unes des autres ?

Un des objectifs de cet événement est de changer les images que les unes ont des autres. Souvent, les femmes de l'immigration pensent que rien ne bouge au Maroc et celles du Maroc ont parfois des images fausses des femmes de l'immigration. Ces rencontres permettent de voir que des deux côtés, les femmes sont en mouvement. Et donc c'est un espace d'échange mais également de concentration des forces pour établir ce que j'appelle un agenda de l'égalité. Il est fondamental que cet agenda avance un peu plus vite.

Concrètement, qu'est ce qui a été réalisé à l'issue de toutes ces rencontres ?

Le CCME va publier bientôt son premier rapport stratégique qui porte sur la question de la féminisation de l'immigration et des conséquences de cette féminisation. Nous sommes en train de finaliser plusieurs avis consultatifs puisque nous ne sommes ni une agence exécutive ni un ministère. Nous sommes un conseil consultatif.

Nous préparons donc nos avis et nous les soumettons à Sa Majesté. Ces rencontres nous permettent de mieux les calibrer et de mieux les préciser pour qu'ils soient aussi éclairés par la recherche scientifique.

Source : Le Matin

Les participants au colloque international sur "l'Islam et les valeurs européennes", dont les travaux ont pris fin dimanche à Barcelone (nord-est de l'Espagne), ont appelé à la promotion du dialogue entre les religions, soulignant l'importance du pluralisme culturel pour la consolidation de la connaissance et le rapprochement entre les civilisations.

Dans un communiqué publié à l'issue de ce colloque, organisé à l'initiative du Conseil des Ouléma pour la communauté marocaine en Europe, les participants ont également mis l'accent sur la nécessité de repenser la relation entre les religions et la laïcité, appelant à garantir la liberté de culte et de croyance et le droit des Musulmans vivant en Europe à exercer leurs rites religieux.

Ils ont de même souligné le rôle qu'incombe aux Musulmans d'Europe pour contribuer à l'édification d'une civilisation humaine et universelle, appelant à accorder la priorité à la préservation de la dignité de l'Homme, indépendamment de sa race, sa couleur, sa religion ou sa doctrine.

Mettant l'accent sur le souci des Musulmans d'Europe de faire prévaloir les valeurs humaines, les participants ont salué l'initiative du Conseil des Ouléma pour la communauté marocaine en Europe d'organiser ce colloque destiné à promouvoir le rapprochement entre les Musulmans et les sociétés au sein desquelles ils vivent en Europe.

Ils ont par ailleurs appelé à la mise en place de mécanismes à même de promouvoir le dialogue entre l'Islam et l'Occident qui prenne en considération le contexte et les spécificités de chaque société.

Près de 200 ouléma, imams, chercheurs et académiciens venant du Maroc et de plusieurs pays européens ont pris part à ce colloque, initié en collaboration avec du Conseil de l'Union des centres culturels et islamiques en Catalogne (basée à Barcelone).

La séance d'ouverture de ce colloque a été présidée par M. Taher Tujkani, président du Conseil des Ouléma pour la communauté marocaine en Europe, en présence de plusieurs personnalités et représentants des Gouvernements d'Espagne et de Catalogne.

Les travaux de cette rencontre ont porté sur plusieurs thèmes relatifs notamment à la notion de l'altérité en Islam et la dialectique entre le spirituel et le culturel, la jurisprudence contemporaine dans l'espace de la doctrine jurisprudentielle islamique et la spécificité du cadre français d'exercice du culte et des relations avec les institutions musulmanes.

Les musulmans européens: leadership, identité et responsabilité, le vrai et le faux concernant la divergence des principes entre l'Islam et l'Occident, la contribution pour un Islam européen citoyen ainsi que la laïcité et l'espace public ont été parmi les axes débattus lors de cette rencontre.

19/12/10

Source : MAP

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