Le propos. Une grande enquête, auprès de 10.000 habitants en France métropolitaine, revient sur les multiples composantes des identités personnelles, et, par agrégation, de l'identité nationale. Le sujet n'est pas l'immigration, mais l'intégration de toutes les populations à la société, et, plus largement, l'intégration de la société.
Seize auteurs proposent en neuf chapitres un tableau passionnant et rigoureux sur la « moyennisation » toute relative de la société française, sur les rapports au travail, les engagements politiques, les croyances religieuses, les rôles au sein de la famille, la stabilité conjugale, les ancrages territoriaux, les langues, le handicap. Ce recueil de contributions et de résultats est particulièrement digeste.
La citation. Revenant sur la généalogie de l'enquête et sur les débats qui en entourent le sujet, l'ancien directeur de l'Ined François Héran soutient que « à trop s'interroger sur l'identité des Français d'origine étrangère ou sur celle des résidents étrangers installés de longue date, on finit par reporter indûment sur certaines minorités une interrogation qui est en réalité coextensive à la société tout entière ». A bon entendeur…
Le plus. L'ouvrage est accompagné d'un CD-ROM contenant tous les éléments de l'enquête.
Source : Les Echos
L'Union pour la Méditerranée (UPM) a été, longuement, débattu par des intellectuels, diplomates, hommes politiques marocains et étrangers dans le cadre du 16e Salon international de l'édition et du livre (Siel).
Intervenant lors de cette rencontre, tenue samedi à Casablanca, André Azoulay, conseiller de S.M. le Roi, a indiqué que la France a eu la bonne idée en la personne de son Président Nicolas Sarkozy de proposer, de concevoir et finalement de faire adopter ce projet par l'Union européenne (UE).
Est ce qu'on aura une destinée commune avec l'Europe de demain ?, s'est ainsi interrogé M. Azoulay rappelant que ce projet a validé une vision des deux côtés de la Méditerranée, le 14 juillet 2008 lors du Sommet de Paris.
L'UPM, a-t-il poursuivi, constitue un projet légitime par la coresponsabilité, la co-gouvernance et la réciprocité qui va déterminer demain la vraie relation entre des millions de personnes dans les deux rives, avec chacun porteur d'espoir, de spiritualité et d'ambition de construire un destin commun à partir d'addition et non de soustraction.
Lors de ce débat animé par le ministre de la culture, Bensalem Himmich, Hassan Abouayoub, ambassadeur itinérant du Royaume a souligné que le moment est venu pour la rive Sud de faire une autocritique de la politique européenne dans la Méditerranée.
Il a, par la même occasion, fait remarquer que la fermeture des frontières entre les pays constitue un obstacle de toute intégration régionale, relevant qu'il ne fallait pas oublier un grand acteur de cette région : les Etats-Unis.
De son côté l'ambassadeur de la Turquie à Rabat, Haluck Ilicak, a noté que son pays a soutenu les initiatives méditerranéennes depuis le Processus de Barcelone, rappelant que l'idée de l' «Union Méditerranéenne» a été modifiée après le refus de certains pays arabes.
Le diplomate turc a attribué les causes de l'échec du processus de Barcelone et la complicité du projet de l'UPM à la situation tragique de la question palestinienne, la division inter-palestinienne et la crise économique internationale. Ce qui entrave toute coopération, a-t-il poursuivi.
L'écrivain marocain Tahar Benjelloun a, pour sa part, appelé «à pratiquer la culture de la méditerranée» notant que le Royaume a cette chance d'avoir deux ouvertures maritimes : Méditerranée et Atlantique.
Le Lauréat du Prix Goncourt (1987, pour «La nuit sacrée») a affirmé que la méditerranée qui n'a pas été seulement une mer de paix et de coopération, mais un espace de guerre notamment civile (En Espagne, Grèce, Liban) et de conflit dont le drame que vit le peuple palestinien.
Pour sa part, l'universitaire Driss Alaoui Medeghri a précisé que l'UPM aidera sans doute à faire des plans, des stratégies et élaborer des visions, soulignant toutefois qu'il «faudra être raisonnablement pessimiste puisque chaque construction doit être inscrite dans la durée».
Les intérêts des Etats des deux rives de la méditerranée sont divergents et il sera difficile de construire une Union pour la Méditerranée sans une Union du Maghreb, a-t-il estimé.
Pour l'économiste Lahbib El Malki, la méditerranée est un espace en régression et de plus en plus en retard avec les transformations géographiques inhérentes notamment à la crise économique.
M. El Malki a souligné que la construction d'une Union pour la Méditerranée devrait tirer sa légitimité du terrain notamment de la société civile.
La crise mondiale constitue une occasion pour développer l'UPM qui devra être une plus-value du partenariat européen, a fait remarquer, de son côté, l'économiste et maire de la Ville de Rabat, Fathallah Oualalou.
Il a passé en revue les obstacles qui retardent cette Union, citant notamment la compétitivité des pays de l'Europe de l'Est dans le domaine de l'agriculture, appelant à une vraie légitimité et crédibilité à travers une coopération positive.
Placée sous le signe «La lecture : une clef pour la société du savoir», cette 16ème édition (12-21 février) est organisée par le ministère de la Culture et le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), en partenariat avec le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger.
Source : Le Matin
La 16ème édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL) qui se déroule du 12 au 21 février, consacre les Marocains du monde et célèbre leurs talents. Jamâa Goulahcen analyse ce choix et fait un zoom sur la contribution de ces écrivains à la promotion de la culture marocaine, et ce, le Mercredi 17 février à 21h25…Suite
Le Centre Hispano-marocain de Lavapiès (quartier de Madrid) accueille jusqu’au 26 février, une exposition de peinture, à laquelle des peintres d’horizons divers seront conviés, pour y présenter leurs dernières œuvres. L’objectif de la manifestation : présenter l’art comme espace privilégié du dialogue interculturel.
Le Maroc sera représenté par Yassir Jalal, et Mohamed Mojahid, rapporte la revue « Sí, Se Puede » (SSP), spécialisée dans les questions d’immigration. La manifestation a pour but de célébrer la diversité et la richesse d’artistes venus de tous les horizons, en les amenant à faire côtoyer leurs œuvres. L’art y est ainsi présenté comme un espace de rencontre et de dialogue interculturel, où la diversité est synonyme de richesse.
Très enthousiaste, Yassir Jalal a déclaré à SSP « ce type d’activités nous permet aussi de garder le contact avec les artistes d’autres pays, (…) ce qui est essentiel pour le dialogue interculturel, et la découverte mutuelle des personnes et des différentes formes d’art.»
L’une des peintures du Marocain durant cette exposition, sera un fruit, qui dénonce l’exploitation pléthorique par l’Homme des ressources naturelles. Il précise à SSP sa vision du monde, qui est pour lui une « orange que l’on presse jusqu’à la dernière goutte ». Vision sombre, mais réaliste d’un monde qui meurt à petit feu.
Mohamed Mojahid, l’autre marocain de cette exposition, présentera deux peintures intitulées « Méditation », et « L’Espérance lumineuse », qui représentent respectivement l’incertitude d’une femme qui attend son homme, et l’anxiété face aux problèmes.
Les autres artistes présents à cette exposition seront les équatoriens Vicente Juárez et Óscar Flores, la peintre espagnole Sofía Fernández, l’ukrainien Vasyl Tretyakov et la polonaise Regina Niedzwiecka.
Pour Lorena Ramos, coordinatrice de l’évènement, cette manifestation « reflète la diversité culturelle de la société actuelle, et la richesse qui découle de l’immigration. Parlant justement de diversité, ou plutôt de richesse c’est ce qui ressort des différentes nationalités représentées à la manifestation, ainsi que des thématiques abordées par les artistes, ou encore les techniques qu’ils utilisent.
L’exposition se tiendra au Centre Hispano-Marocain, situé à Lavapiès (28, C/Argumosa, Madrid) jusqu’au 26 février. L’entrée est gratuite.
Source : Yabiladi
De père marocain et de mère italienne, elle a choisi le monde de la chanson et elle est en train d'y percer de manière fulgurante. En Italie, où elle est née il y a 26 ans, elle est connue et, désormais, reconnue. Pour preuve, elle figure parmi les finalistes du mythique festival de "Sanremo" dont le lever de rideau est prévu pour mardi.
Elle, c'est Malika Ayane qui, à la satisfaction de ses nombreux fans à travers la Péninsule, figurera en bonne place parmi 16 finalistes de "la catégorie artistes" de la 60ème édition de cette grand-messe de la chanson italienne.
Après avoir participé il ya un an à ce festival dans "la catégorie jeunes talents", Ayane y revient cette fois-ci en chanteuse confirmée, forte du succès remporté par son tube "Come Foglie" qui fait un tabac auprès des jeunes et moins jeunes.
La qualité de ses chansons, paroles, musique et interprétation, l'a propulsée à la tête des hits parade: N°1 des charts radios, de l'airplay TV et du top ITUNES...
Le parcours artistique de Malika est tout à son honneur. La jeune chanteuse maroco-italienne faisait partie, entre autres, du Treble Voice Choir du théâtre de la célèbre Scala de Milan avant de rencontrer son mentor Caterina Caselli, le producteur du grand Andrea Bocelli.
Plusieurs spécialistes de la chanson italienne sont convaincus : Malika est bien partie pour être l'une des favorites de la présente édition de "Sanremo". Son arme "fatale" pour conquérir le jury et, par delà, les millions de (télé)spectateurs de ce festival hyper-médiatisé, une nouvelle chanson "Ricomincio da qui" (je recommence d'ici).
Les pieds sur terre, elle se plait cependant à répéter que" L'important pour moi est de chanter et d'être en harmonie avec moi-même, la compétition viendra en seconde position".
Ses fans y croient cependant. Pour eux, Malika est une étoile, elle est bien née et elle illuminera de mille feux le ciel de "Sanremo".
Source : MAP
Comprendre l'histoire de l'immigration peut contribuer à transcender et à contrecarrer les préjugés ou fausses représentations, a indiqué le président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), M. Driss El Yazami.
Les études et recherches sur l'histoire de l'immigration en France, à titre d'exemple, peuvent aider la société française à relativiser et à mieux appréhender les problèmes qui se posent aujourd'hui, a souligné M. El Yazami, qui intervenait dimanche soir à Casablanca lors d'une table-ronde sur l'"Histoire de l'immigration: initiatives sociales et nouvelles pistes de recherche".
M. El Yazami, qui a rejeté l'idée selon laquelle l'immigration serait un phénomène récent, a relevé que ce phénomène date de plusieurs siècles, citant l'existence d'une cinquantaine d'anciens récits de voyageurs marocains qui ont sillonné le monde au fil des siècles, dont le premier livre de géographie universelle d'El Idrissi (XIIe siècle).
Le président du CCME a également fait remarquer que l'immigration est souvent liée à l'image d'une main-d'œuvre à la recherche du travail et d'une vie meilleure, alors que de nombreux flux migratoires s'expliquent par la recherche du savoir et de la connaissance, notamment pour les étudiants et les artistes.
Intervenant lors du débat, l'universitaire Nadia Bouras, native d'Amsterdam, a appelé à la sauvegarde de la mémoire des immigrés en Europe, notamment aux Pays-Bas.
Nadia Bouras, titulaire d'un doctorat en histoire et spécialiste dans les questions du Genre, de l'immigration marocaine et du transnationalisme aux Pays-Bas, a déploré le peu d'intérêt accordé à la recherche en histoire de l'immigration et à l'approche Genre.
La table-ronde s'est déroulée en présence notamment du ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, M. Mohamed Ameur.
Source : MAP
Invoquer l'histoire de l'immigration dans un pays comme la France revient à invoquer son histoire tout court puisque l'Hexagone s'est, tout au long des 19ème et 20ème siècles, construit et a évolué sur le plan économique, culturel et politique à partir de l'apport de millions d'hommes et de femmes qui sont venus de l'étranger et qui, pour la majorité, s'y sont installés, a indiqué Jacques Toubon, ancien ministre français et président du Conseil d'orientation de la cité nationale de l'histoire de l'immigration.
-Propos recueillis par Fadwa El Ghazi-
"Ces hommes et ces femmes sont devenus français, et ont, en réalité, fabriqué ce que sont les Français d'aujourd'hui", a confié M. Toubon à la MAP à l'issue d'une table-ronde sur l'"Histoire de l'immigration : initiatives sociales et nouvelles pistes de recherche" tenue, dimanche soir à Casablanca, dans le cadre du 16ème Salon de l'Edition et du Livre (12-21 fév).
"Raconter cette histoire est un élément extrêmement important pour connaître ce que nous sommes, nous, les Français et pour modifier, aujourd'hui, le regard sur l'immigration", a ajouté cet ancien ministre de la Culture et de la Francophonie (1993 à 1995).
"L'histoire démontre que l'immigration n'est pas un phénomène qui se confronte avec la France" mais qui la construit, a expliqué M.Toubon qui a souligné la nécessité de voir l'immigration d'aujourd'hui non pas comme une opposition à la société française mais au contraire comme ce qu'elle a toujours été "un phénomène d'alimentation des changements et des progrès à l'intérieur de notre société".
Raconter l'histoire de l'immigration contribue à modifier le regard que la France peut avoir sur elle-même, a noté l'ancien responsable français pour qui l'immigration est un phénomène constitutif de demain.
Il a fait remarquer à cet égard que le Maroc qui a été un pays d'émigration, est en train de devenir un pays d'immigration, tout comme l'Espagne ou l'Italie, qui étaient, jusqu'aux années 60, des pays émetteurs d'immigrés et qui sont devenus aujourd'hui des pays d'immigration.
L'idée que le monde est cloisonné entre des pays qui présentent des caractéristiques arrêtées est révolue, a-t-il constaté, prévoyant que dans les 50 ans à venir, le phénomène des migrations internationales sera l'un des phénomènes majeurs avec ses aspects négatifs et positifs.
La cité nationale de l'histoire de l'immigration, dont le conseil d'orientation est présidé par M. Toubon, a pour mission de modifier le regard porté sur l'immigration au travers d'une démarche à la fois culturelle, éducative et civique.
Inaugurée en 2007, cette nouvelle institution culturelle rassemble, sauvegarde et met en valeur les éléments relatifs à l'histoire de l'immigration en France tout en les rendant accessibles au public.
Cette cité comprend un musée national de l'histoire et des cultures de l'immigration et une médiathèque, et abrite des expositions permanentes et temporaires.
Conseiller d'Etat honoraire, Jacques Toubon a été Garde des sceaux entre 1995 et 1997. Ancien député européen, il a également été maire du 13ème arrondissement de Paris de 1983 à 2001 et préside depuis 2002, les fonds Eurimages du Conseil de l'Europe.
Source : MAP
L'avant-projet de loi préparé par le ministre de l'Immigration prévoit une aggravation des sanctions à l'égard des entreprises, sous-traitants et donneurs d'ordre employant des travailleurs sans papiers.
L'avant-projet de loi d'Eric Besson sur la lutte contre l'immigration clandestine et le travail illégal ne sera présenté que courant mars en Conseil des ministres, mais une première version du texte circule déjà. Et la lutte contre l'emploi d'étrangers sans titre de séjour y figure en bonne place. Il prévoit notamment une aggravation des sanctions pour les entreprises qui emploient des personnels sans papiers. Avec comme objectif affiché de dissuader ces sociétés de recourir à la main-d’œuvre « illégale ».
Le mouvement de grève des sans-papiers, qui a débuté à l'automne 2009, avec le soutien de la CGT, a mis au jour un problème déjà ancien mais que les pouvoirs publics ne sont jamais parvenus à endiguer. Dans certains secteurs où les délocalisations sont, par définition, impossibles, notamment le bâtiment, la restauration ou encore les sociétés de sécurité et de surveillance, le recours aux travailleurs sans papiers est devenu pour certains employeurs un moyen insidieux de faire baisser les coûts.
Pour mettre fin à ces pratiques, l'avant-projet de loi prévoit de frapper aux portefeuilles les entreprises contrevenantes.
Frais d'expulsion à charge
Tout étranger travaillant illégalement pour une entreprise aura droit à une indemnité forfaitaire pour rupture de son contrat de travail, équivalant à trois mois de salaire (et non plus un mois), ainsi qu'à un rappel de salaire sur trois mois, au titre de sa période d'emploi illicite. L'employeur devra également prendre à sa charge les frais d'expulsion du travailleur sans papiers, qu'il soit reconduit volontairement ou non. Une disposition déjà prévue par décret.
Concernant les donneurs d'ordre, le texte ne va pas jusqu'à les rendre pénalement responsables de l'emploi de sans-papiers par leurs sous-traitants, comme le demandent certains syndicats. Mais ils devront eux aussi participer au paiement des indemnités évoquées plus haut s'ils ont « recouru sciemment aux services d'un sous-traitant employant un étranger sans titre ». Enfin, ils auront l'obligation de faire agréer leurs sous-traitants, sous peine d'une amende de 7.500 euros.
Le texte prévoit également, pour les employeurs reconnus coupables de recourir à une main-d’œuvre sans papiers, « la fermeture de l'établissement, à titre provisoire et pour une durée ne pouvant pas excéder six mois », sur décision du préfet. Ce dernier peut aussi décider « l'exclusion des marchés publics pour une durée ne pouvant excéder six mois ». La mesure d'exclusion étant « levée de plein droit en cas de classement sans suite de l'affaire, d'ordonnance de non-lieu ou lors d'une décision de relaxe ».
Source : Les Echos
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