Le dernier rapport de Médecins Sans Frontières (MSF) sur la situation des subsahariens au Maroc datant du 13 Mars, est un véritable supplice. Il relate , détails insoutenables à l'appui, la souffrance et les traumatismes physiques, sexuels et psychologiques endurés par les subsahariens dans leur traversée migratoire jusqu'au Maroc.
Candidats à l'immigration en Europe via Sebta et Melilya au Nord du Maroc.
Je n'ai aucune raison de douter des faits et témoignages rapportés par MSF. D'ailleurs, un reportage télévisé de la deuxième chaîne marocaine 2M, présenté par la journaliste Lamia Mrini dans l'émission Grand Angle diffusé le 28 Mars dernier, confirme les violences physiques et le traitement dégradant réservé à cette population des trois côtés de la frontière ( Maroc, Algérie, Espagne) à des degrés divers, bien entendu.
Le Maroc terre d'immigration et de transit et de plus en plus une terre d'émigration, se trouve confronté à un nouveau défi ; il ne peut traiter cette problématique que par des mesures sécuritaires et répressives.
Le Royaume du Maroc, ne peut à lui seul affronter et gérer ce problème, il doit exiger de l'Europe plus de moyens et plus de soutiens pour y faire face, car, il s'agit bien des frontières de l'Europe.
Dans cette tragédie humaine des subsahariens, qui quittent familles et pays pour une vie meilleure, comme d'autres marocains l'ont fait, nous ne pouvons exiger autre chose que le respect des droits humains : il faudra que cessent les violences illégitimes inutiles et disproportionnées des forces de l'ordre, assurer les soins aux malades et aux blessés et garantir une plus grande protection aux personnes vulnérables, femmes et enfants.
Le Maroc est l'héritier d'une grande civilisation andalouse, arabo-musulmane et berbère, une terre d'accueil, d'hospitalité et de tolérance, il appartient à chacun de préserver cet héritage et d'en être digne. Il est indispensable que le Maroc lance un appel pour la réunion d'une conférence internationale avec les pays concernés et notamment l'Europe afin d'apporter des réponses globales à ce drame.
En attendant, c'est le devoir humaniste qui doit guider l'action du Maroc et des marocains. Etat et population.
Hamid Soussany