Trois mois après sa démission du gouvernement, Jérôme Cahuzac, a donc été entendu ce mercredi 26 juin 2013 par la commission parlementaire composée d'une trentaine de députés de droite et de gauche.
L'objet de cette enquête parlementaire portait sur les éventuelles protections dont M. Cahuzac aurait pu faire l'objet, pendant l'exercice de ses responsabilités de ministre du budget, c'est à dire entre la révélation par Mediapart le 4 décembre 2012 qu'il possédait un compte en Suisse et ses aveux le 2 Avril 2013. Le volet judiciaire suit son cours indépendamment de la Commission d'enquête parlementaire, dans le cadre de la mise en examen de l'intéressé pour blanchiment de fraude fiscale.
L'homme est apparu fatigué, le visage tiré, la voix empreinte d'une émotion certaine. Tout en assumant sa responsabilité, il a confirmé avoir menti au Président de la République et au Premier ministre ainsi qu'à son ministre de tutelle et n'avoir rien divulgué à ses collègues du gouvernement.
La veille de l'audition de Cahuzac, les députés ont voté en première lecture la loi sur la transparence de la vie publique et la lutte contre la fraude fiscale, qui rend consultable par les citoyens en préfecture, les déclarations de patrimoine des ministres, des députés, des grands élus dont les Maires des grandes villes, mais aussi les hauts fonctionnaires et les dirigeants des grandes entreprises nationales.
L'audition de Jérôme Cahuzac, bien que sur le plan humain est une dure épreuve pour un homme qui a perdu beaucoup, c'est aussi un grand moment de démocratie de voir un ancien ministre d'un gouvernement toujours en exercice, rendre des comptes aux élus du peuple.
La nouvelle loi sur la transparence de la vie publique est un pas supplémentaire vers l'assainissement de la gestion de la chose publique, une intrusion de plus dans la vie privé des élus pour plus de contrôle et de moralisation de la vie publique.
Cela démontre aussi, que la démocratie, demeure un grand édifice en perpétuelle construction, une exigence permanente, y compris pour une vieille démocratie comme la France...
