ité. Racisme au quotidien, ministres insultés, commémoration républicaine bafouée, Président de la République hué, élus poignardés, journalistes pris pour cible, et après ?».

C'est une tentative de réaction collective face aux insultes à caractères racistes proférées à l'encontre de Mme Taubira, ministre noire du gouvernement de la France. Au même moment, la France anti-raciste se rappelle des 30 ans de la marche des beurs, contre le racisme qui avait marqué son histoire moderne.

Pour ma part, je ne suis pas convaincu que la marche des républicains du 8 décembre connaitra le sursaut enthousiaste tant attendu et drainera les foules. Car, la société française a bien évolué et le temps des grandes manifestations des rues est révolu, hormis les manifestations corporatistes, d'autant plus que la gauche au pouvoir a toujours eu des difficultés à mobiliser ses troupes.

Mais cela, à mon avis n'entame en rien une autre réalité: malgré les dérives xénophobes et la libération de la parole raciste en ce temps de crise économique, la société française demeure opposée au racisme. D'ailleurs, selon un dernier sondage une majorité de français considèrent que le Front National (FN) « est un extrême droite » et « dangereux pour la démocratie », malgré les efforts de relookage de Marine, la fille de son père. Cependant, la ''dédiabolisation'' du FN semble avoir progressé chez les sympathisants de l'UMP qui jugent le parti d'extrême droite ''utile'' dans le débat public.

L'électeur français utilise donc le vote FN comme un vote protestataire mais ne souhaite pas le mettre au pouvoir. C'est une hypothèse maintes fois confirmée.

A quelques mois des élections municipales, un autre enseignement qui ressort d'un autre sondage: malgré les difficultés du gouvernement socialiste, l'UMP (droite républicaine) n'est pas plébiscitée par les électeurs. Au contraire, une majorité de français estiment que le PS est plus apte à diriger les grandes villes de France.

Cela confirme, que les français n'aiment pas les excès, et qu'ils sont capables de donner un coup de frein à certaines dérives anti républicaines, ils l'ont fait lors des dernières élections présidentielles en rejetant les thèses sécuritaires et alarmistes du président sortant Nicolas Sarkozy.

Certains hommes politiques pensent surfer sur la vague xénophobe pour gagner des voix et faillent ainsi à leur devoir moral. Dans ce cas, le seul recours à la conscience républicaine des citoyens peut freiner et sanctionner les dérives dangereuses qui remettent en cause le vivre ensemble.

En dernier lieu, ce sont les urnes qui parlent, c'est la règle de la démocratie, mais le débat public est nécessaire pour alerter et dénoncer la parole raciste, la violence des mots et les excès de haine contre le Président de la République et sa légitimité, quitte à manifester aussi, ce sera le 8 décembre à Paris.

Hamid SOUSSANY