Le 23 juin dernier, venu clôturer le colloque '' République et Islam: ensemble relevons le défi'' organisée à l'assemblée nationale, le Premier Ministre, Manuel Valls avait reconnu que l'islam, sera ''un enjeu électoral en 2017''. Il relève avec raison une contradiction emblématique de la classe politique française dans sa relation avec l'islam :''il y'a un paradoxe à ce que le gouvernement traite ce dossier et en même temps dise c'est à l'islam de s'organiser''.
Quelques jours auparavant, le parti des Républicains de Nicolas Sarkozy (ex-UMP) avant organisé ''sa première'' journée de travail dédiée à la thématique « Islam en France ou Islam de France » ce qui n’a pas manqué de faire grincer des dents y compris à quelques responsables de la droite.
A Paris, la polémique ne cesse d'enfler d'année en année pour dénoncer une atteinte à la laïcité, au sujet de l'organisation de la nuit du Ramadan dans les salons de la ville de Paris, où un buffet de rupture de jeûne est offert aux convives avec un concert de musique. Un évènement pris en charge intégralement par la Mairie de Paris depuis une dizaine d'années.
Depuis quelques années, pendant le mois de Ramadan, il est de coutume de voir des hauts responsables politiques se rendre à la Mosquée de Paris où des élus locaux répondant à des invitations des associations cultuelles musulmanes de leurs villes à des dîners (iftar) de rupture de jeûne.
Pour les responsables religieux musulmans, c'est l'occasion de démontrer leur puissance aux élus en leur présentant leur assistance, et d'affirmer leur légitimité auprès des fidèles qui fréquentent les mosquées dont ils ont la gestion. Pour les politiques c'est une manière d'approcher la communauté musulmane, une réserve potentielle de voix. Faisant fi du principe fondamental de la laïcité qui stipule que les pouvoirs publics ignorent le cultuel qui relève de la sphère privée.
Ces observations, traduisent les contradictions et l'embarras des politiques, face à l'équation de l'islam de France. Une classe politique confrontée aussi aux angoisses et aux inquiétudes légitimes d'un large électorat face à un islam belliqueux. Il y a lieu de noter que la désorganisation des musulmans de France et les péripéties liées à l'émergence d'un islam hexagonal sont autant de facteurs de complications.
Cependant, la France, avec son histoire, son patrimoine culturel, ses fortes assises de laïcité et de démocratie, peut servir de laboratoire pour l'accomplissement d'un islam moderne, respectueux des droits et du vivre ensemble, et qui pourrait être pourquoi pas un modèle pour d'autres sociétés musulmanes.