On a beau dire, mais les compétitions sportives sont empreintes de messages autres que sportifs, et chargées d'enjeux politiques. A l'occasion de compétitions internationales comme la coupe du monde, une équipe nationale devient le socle commun d'un peuple, l'élément fédérateur et d'identification d'une nation.
Les politiques ont donc tout intérêt à tirer les marrons du feu en tentant de bénéficier des retombées politiques. Une victoire, une qualification a un effet de dynamisme, et de rassemblement, avec des joies collectives et le sentiment de fierté d'appartenir à une nation qui gagne.
Ainsi, on a pu voir la chancelière Angela Merkel faire le déplacement au Brésil pour assister et encourager l'équipe d'Allemagne, lors du match contre le Portugal et rendre visite aux joueurs aux vestiaires. Le président français, François Hollande qui suit attentivement le parcours de l'équipe de France, vient de déclarer: '' toute la France est derrière les bleus''. Et il pourrait bien se rendre prochainement au Brésil pour assister à un match de l'équipe de France. On attendant les LEPENISTES se taisent et souhaitent en silence la défaite de l'équipe de France, pas ''assez blanche'' à leurs yeux.
Mais le sport, dans ses défaites comme dans ses victoires peut être aussi un défouloir, l'occasion d'exprimer un mal être, une crise identitaire avec des fins de matchs déplorables où fêter la victoire devient prétexte à des incidents de violences, vandalisme et d'affrontements avec les forces de l'ordre. Une expression identitaire outrancière vis à vis d'une société qui vous rejette !
En 1998, lorsque la France avait emporté son premier titre de champion du monde, presque dans une ivresse collective, la société française dans un grand élan de fraternité avait fêté la victoire des Black-Blanc-Beur comme un modèle d'intégration et de réussite. Et puis il y a eu ce contrepoint du match amical France-Algérie en octobre de 2001: la Marseillaise sifflée, l'Algérie menait 4-1 les supporters issus de l'immigration algérienne avaient envahis le terrain empêchant la fin du match...comme une sorte de cassure !
L'équipe de France du Brésil présente pratiquement les mêmes caractéristiques, avec des joueurs issus de la diversité ( Benzema, Mamadou Sakho, Evra, Matuidi, Remy...). C'est le succès qui joue un rôle de ciment. Pour l'instant les victoires se succèdent, et après la déroute de la coupe du monde de l'Afrique du Sud, l'élimination de grandes équipes, les français commencent à espérer à aller au bout du mondial.
Allons-nous revivre cet élan de la fraternité et de la diversité de 1998 ? Après ce cataclysme des élections européennes, La France en a besoin !
Hamid SOUSSANY