Le meurtre d'un ressortissant sénégalais à Tanger, sonne comme une sonnette d'alarme au sujet de la problématique de la cohabitation entre la population marocaine locale et les sub-sahariens candidats à la migration vers l'Europe dont certains se sont résignés à s'installer définitivement au Maroc, dont le nombre global est estimé à 30 000. Plusieurs incidents ont été signalés notamment à la mi-aout dans ce même quartier périphérique de Tanger, une ONG marocaine estime le nombre de sub-sahariens dans ce secteur entre 800 et 1000.
Cette fois-ci on parle d'une véritable opération commando montée par trois hommes venus en découdre à l'intérieur même d'un appartement occupé par des sub-sahariens. Certains marocains évoquent le mode de vie de certains sub-sahariens qui ne respecteraient pas les coutumes locales...
De leur côté les tangérois se plaignent des problèmes récurrents liés à l'insécurité et au trafic de drogue, qui ne cessent de s'aggraver. En s'agrandissant Tanger se métamorphose, sa population explose notamment avec la migration interne de marocains qui viennent d'autres régions du Maroc,avec un boom immobilier à sa périphérie accompagné de problèmes liés à l'urbanisation à outrance, à cela vient s'ajouter bien entendu la problématique de la présence précaire des migrants subsahariens, ce sont là les ingrédients d'un cocktail explosif.
Le meurtre de Charles Ndour est un crime raciste et abjecte par sa cruauté, rien ne peut justifier un tel déferlement de haine et d'enlever la vie à autrui.Les services de police de Tanger ont annoncé l'arrestation de 3 personnes qui seraient impliquées dans ce crime odieux, ils seront présentés à la justice. Bien entendu d'autres pays qui accueillent des populations étrangères connaissent ce type d'affrontement inter-communautaires avec par moment des issues tragiques, mais cela ne dédouane pas les marocains de leur devoir de garantir la sécurité de tous ceux qui se trouvent sur leur sol. Il faudra donner les moyens nécessaires aux associations et ONG présents sur le terrain en faveur de programmes de prévention, de sensibilisation et de médiation afin de désamorcer les conflits, dans la rue et au sein même des zones d'habitation.
Sa Majesté le Roi a plaidé pour une approche humaniste de la problématique migratoire au Maroc, la constitution marocaine garantit le principe de non-discrimination, le droit d’asile et l’égalité des droits entre nationaux et étrangers, il appartient au gouvernement marocain et aux pouvoirs publics d'assumer leur responsabilité et de prendre des initiatives pour éviter que la situation s'empire.
Hamid SOUSSANY