vendredi 22 novembre 2024 14:25

La nationalité..et la dignité pour les chibanis de France !

L'assemblée nationale française a voté mercredi 10 septembre 2014 une mesure facilitant l'accès à la nationalité française pour les immigrés âgés, appelés communément ''les chibanis'', et ceci sous certaines conditions : être âgé de 65 ans au moins, être ascendant de français, avoir vécu en France depuis au moins 25 ans et résider d'une manière régulière et continue sur le territoire national.

Laurence Rossignol, la secrétaire d'État aux Personnes âgées,  a qualifié cette mesure de "générosité" au profit des personnes qui "ont contribué à la réussite économique de notre pays, dont les enfants sont Français". Une mesure qui pourrait concerner 200 000 personnes, seulement,  combien d'entre eux feraient la démarche d'aller rassembler les dossiers et déposer la demande…Car, il n'est pas certain que cette mesure connaisse un engouement quelconque, pour une population en principe de santé fragile, vieillissante, et qui aspire tout simplement à vivre sa retraite paisiblement sans contrainte, comme le font des milliers de retraités français.
Cette nouvelle mesure découle, bien entendu, des recommandations de la mission d'information parlementaire mixte sur les immigrés âgés. Pour mémoire, des parlementaires membres de la dite commission avaient été reçus, courant mai 2013, au siège du CCME, et dont les responsables avaient rappelés aux parlementaires la nécessité de prendre en compte ''la mobilité des immigrés retraités''. Or, c'est bien cette question  importante qui demeure posée, et qui interroge la problématique du choix du lieu de vie pour beaucoup d'immigrés retraités,à  qui la loi impose une résidence principale en France et une absence limitée dans le temps, pour préserver leurs droits sociaux... Notamment pour ceux qui n'ont pas pu accéder au regroupement familial, parce qu'ils ne répondaient pas aux critères requis de logement ou de revenus, et qui vivent aujourd'hui une situation d'isolement complet due à une rupture familiale du fait des années d'immigration. 
Certains "croupissent" dans des foyers Sonacotra, passés avec le temps de foyers de travailleurs célibataires à des maisons de retraite précaires. D'autres vivent dans des logements insalubres avec de maigres retraites, dégrevées par des frais des voyages aller-retour entre les pays d'origine et la France.
L'assemblée nationale serait bien inspirée de se pencher sur d'autres recommandations de la mission parlementaire comme :
- La généralisation des titres de séjour de résident permanent au profit des ''chibanis''
- Permettre ''la double présence'' et le libre séjour entre le pays d'origine et la France, sans contrainte ni sanction, ce qui permettra de lever le soupçon de fraude qui pèse sur les immigrés retraités, qui ont toujours fait l'aller-retour y compris en pleine activité ouvrière.
- Le maintien des droits sociaux pour les titulaires de la carte de séjour de retraité.
- La mise en place de programmes de coopération entre les pays d'origine et la France en faveur de la réinsertion sociale, familiale et sanitaire des chibanis.
Enfin, la reconnaissance du travail accompli, de la sueur versée et de la dignité des immigrés retraités passe obligatoirement par l'abolition des critères discriminatoires dont ils font l'objet par rapport aux retraités issus des pays de la Communauté économique européenne (CEE).
Hamid SOUSSANY

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