vendredi 22 novembre 2024 14:06

Crise d'adolescence et crise identitaire au service du''jihad''

Une véritable hécatombe s'est abattue sur toute une famille de Niçoise: 11 membres de de cette même famille seraient partis en Syrie rejoindre le ''jihad'' en Syrie. Une famille tunisienne tout à fait ordinaire qui n'a jamais fait parler d'elle, qui compte parmi elle Andréa, française convertie et mariée au prénommé Oussama, emportant avec elle ses deux enfants de 4 ans et 6 ans.

La mère de Oussama et ses deux filles jumelles sont également du voyage. Les derniers signes de la famille, dont les plus jeunes sont des bébés de 22 et 6 mois, sont des photos prises en Turquie, laissant derrière elle des proches désemparés et meurtris. Un voyage étrange, qu'on peut interpréter comme une première démarche vers un suicide collectif, tels les adeptes de la secte du temple solaire, où le chemin de la délivrance et du paradis passe par le sacrifice. Au moment où des centaines de milliers de syriens et d''irakiens fuient les zones de combat et la persécution pour survivre et sauver la vie de leurs enfants, d'autres font la démarche contraire.

A Strasbourg, quatre adolescents de nationalité française de 15 à 17 ans ont été interceptés par les services de police, alors qu'ils s'apprêtaient à rejoindre ''le jihad'', repérés à cause des messages inquiétants sur leurs pages facebook à la gloire de l'Etat islamique.

Il y'a quelques jours, Assia, 15 ans jeune adolescente ''épanouie'' et joyeuse'' était partie de chez elle de Villefontaine, faire le ''jihad''. On l'a retrouvée serveuse dans un bar à Marseille. La jeune fugueuse qui s'est jetée dans les bras de ses parents venus la chercher à Marseille après 4 jours de fugue, a raconté qu'elle avait été tentée à un moment par le jihad, en voyant des vidéos sur internet, mais que finalement elle a rencontré des gens qu'ils lui ont expliqué que ça n'est pas l'islam. La tentation suicidaire ne dure qu'un temps.

Dans les histoires citées, on est loin des profils des militants salafistes et jihadistes endoctrinés. Ceux qui forment le gros des candidats au jihad, ne sont que de simples gens ordinaires, qui ne sont pas passés par la case délinquance et prison avec une rupture familiale et sociale suivie d'une phase de radicalisation idéologique, d'un séjour d'entrainement aux armes dans des camps au Pakistan ou en Afghanistan.

Mais, les pro du jihad, les terroristes jihadistes et takfiristes scrutent la toile et les réseaux sociaux, avec un discours bien rodé, à la recherche des âmes égarées, des personnes en souffrance psychique, ils sont sans vergogne, avec une préférence pour les jeunes filles de 15 à 24 ans, pour servir le repos du guerrier (jihad nikah).

Les recruteurs du ''jihad dévoyé'' connaissent les points faibles et les maux de notre société, tels des vautours, ils n'hésitent pas à arracher à l'amour de leurs parents des jeunes filles de 15 ans, profitant d'une manière satanique de la crise d'adolescence, pour satisfaire leurs désirs. Ils savent jouer sur la corde sensible de ceux qui se trouvent dans une situation de recherche identitaire ou spirituelle, dans une société en proie à une crise économique et morale, pour les emmener à rejoindre un combat, qui n'est pas le leur, au nom d'un idéal collectif où donner la mort ou la recevoir est la solution ultime, où le mot ''servir Dieu'' est mis en exergue.

Internet comme un vecteur de propagande et les réseaux sociaux comme un moyen de contact et d'intrusion en permanence dans la vie des potentielles victimes semblent être le moyen par excellence d'action des recruteurs de la mort, leur cible privilégiée: les jeunes en crise d'adolescence, et les adultes en crise identitaire.

Hamid SOUSSANY

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