vendredi 22 novembre 2024 14:22

Elections législatives des Tunisiens de l'étranger, entre irrégularités et cafouillage

Les élections législatives pour les tunisiens de l'étranger ont débuté le vendredi 24 octobre 2014, avec un premier bureau de vote ouvert en Australie et se dérouleront jusqu'au lundi 27 à 2 h du matin, heure à laquelle le dernier bureau clôturera le vote à San Francisco aux USA.

L'instance supérieure pour l'indépendance des élections annonce 359 530 inscrits répartis dans le monde, dont 54% résident en France, pour un chiffre global de 387 bureaux de vote. Le nombre de sièges réservés aux tunisiens de l'étranger est de 18 sièges sur 217 députés de la nouvelle assemblée tunisienne. Les sièges sont répartis comme suit:

France: 10, divisée en deux grandes circonscriptions, Italie: 3, le monde arabe et le reste des pays non cités: 2, les deux Amérique et le reste des pays européens: 2.

Ce premier jour des opérations des élections a connu un grand cafouillage, des témoins et des électeurs rapportent des irrégularités, beaucoup d'électeurs inscrits n'ont pas pu voter, leurs noms ne se trouveraient plus sur les listes électorales. L'organisation matérielle est pointée du doigt, pannes informatiques, ressources humaines insuffisantes et longues files d'attente découragent les électeurs dont un certain nombre est reparti sans pouvoir voter.

Riadh Jaidane, avocat niçois et tête de la liste ''appel des tunisiens de l'étranger'' sur la circonscription du sud de la France fait une déclaration amère: "C'est scandaleux ce qui se passe, aussi bien dans la circonscription France nord que dans celle de France sud. Des bureaux de vote partagés entre les deux grands partis politiques. A Nice, à Marseille, à Lyon, à Grenoble, à Toulouse, si vous n'êtes pas reconnu, comme proche des leurs, par les membres des bureaux de vote ainsi que par les observateurs des deux camps alliés pour les besoins des élections, vous avez malheureusement une forte chance à ce qu'on vous informe que vous n'êtes pas inscrit sur les listes électorales. Toutes les personnes qui se sont inscrites en 2011 ou en 2014 doivent voter et imposer leur participation aux responsables des bureaux de vote...ça commence très très mal et ça sent les manœuvres frauduleuses et la magouille..".

A Marseille, Zina Saidi, candidate aux élections sur une liste classée à gauche, vient de déposer une plainte pour ''agression physique et verbale et menace de mort'' contre le président de l'agence régionale des élections. Zina Saidi se plaint également de ne pas pouvoir récupérer son badge d'observatrice pour pouvoir suivre la régularité du scrutin, elle rajoute: " tous les bureaux de vote de Marseille, sont contrôlés par Ennahda".

Ces premières élections législatives, qui s'inscrivent dans le sillage du printemps tunisien et devaient être une fête de la démocratie, semblent tourner au vinaigre, avec le risque de diviser davantage les tunisiens de l'étranger.

Hamid SOUSSANY

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